Opérateurs de multiplication ponctuelle entre espace de Sobolev Sadek Gala To cite this version: Sadek Gala. Opérateurs de multiplication ponctuelle entre espace de Sobolev. Mathématiques [math]. Université d’Evry-Val d’Essonne, 2005. Français. �tel-00009577� HAL Id: tel-00009577 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00009577 Submitted on 23 Jun 2005 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Table des Matières 0.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 ¢ ¡ 12 1 Caractérisation des espaces de multiplicateurs singuliers Xs = M H s → L2 ¡ ¢ 1.1 L’espace H s Rd Structure hilbertienne et dualité . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 1.2 1.3 Les espaces de multiplicateurs singuliers Xr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 1.2.1 Propriétés de la capacité et du potentiel capacitaire . . . . . . . . . . . . 18 1.2.2 Problème d’équilibre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 1.2.3 Théorème de Maz’ya et Adams . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Continuité des opérateurs d’intégrales singulières dans les espaces Xr . . . . . . . 35 1.3.1 Poids de Muckenhoupt : Quelques notions et résultats préliminaires . . . 35 1.3.2 Poids à croissance lente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 1.3.3 Continuité de l’opérateur d’intégrale singulière . . . . . . . . . . . . . . . 40 1.3.4 Continuité de l’opérateur maximal sur l’espace Xr . . . . . . . . . . . . . . 45 48 2 Les multiplicateurs ponctuels de H r → H s ¡ ¢¢ ¡ r ¡ d¢ 2.1 L’espace M H R → H s Rd pour r ≥ s > 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 2.2 2.1.1 Normes équivalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 2.1.2 Le procédé de régularisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Propriété de l’espace M (H r → H s ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 2.2.1 2.2.2 2.3 Propriété d’interpolation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 ¢ ¡ Injection de M (H r → H s ) dans M H r−s → L2 . . . . . . . . . . . . . . 56 Théorème principal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 2.3.1 Condition nécéssaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 1 2.3.2 2.4 Condition suffisante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 Existence de solutions globale pour l’équation de Ricatti . . . . . . . . . . . . . . 76 1 1 3 Opérateurs de Schrödinger agissant de H 2 sur H − 2 3.1 84 Critère de Continuité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 3.1.1 Les opérateurs pseudo-différentiels opérant sur les espaces de Sobolev d’exposant non-entier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 3.1.2 3.2 La continuité des opérateurs d’intégrales singulières . . . . . . . . . . . . 99 Les espaces de Morrey-Campanato . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 4 Décomposition de Littlewood - Paley et espace de Sobolev 4.1 114 Espace de Sobolev adapté à la décomposition de Littelwood-Paley. . . . . . . . . 114 4.1.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 4.2 Décomposition atomique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 4.3 Inégalité Capacitaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138 5 L’espace BMO−r et ses applications 145 5.1 L’espace BMO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 5.2 L’espace BMO−r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 5.2.1 5.3 Définition et Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 Application à des inégalités du type Schechter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 6 Généralisation du théorème de Maz’ya - Verbitsky 6.1 Espaces de Besov et paraproduits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173 6.1.1 6.2 6.3 173 Opérateur de paraproduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 Espaces de Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 6.2.1 Dualité, loi de multiplication et de convolution . . . . . . . . . . . . . . . 180 6.2.2 Injections de Sobolev . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 . r . s L’espace M(H (Rd ) → H (Rd )) et son prédual Zr,−s . . . . . . . . . . . . . . . . 185 6.3.1 Produit de deux distributions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 6.3.2 Les opérateurs différentiels et intégales fractionnaires . . . . . . . . . . . . 191 2 6.4 Paramultiplicateurs et multiplicateurs ponctuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 . 6.5 L’espace Qr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203 3 0.1 Introduction L’objectif de cette thèse est de donner les outils fondamentaux de la théorie des opérateurs de multiplication ponctuelle basés principalement sur la théorie de la distribution et l’analyse de Fourier, et d’en donner des applications aux équations aux dérivées partielles. Notre propos était étudier quelques aspects de l’analyse harmonique sur certains espaces. En particulier, nous développons une théorie des opérateurs de multiplication ponctuelle qui permet de montrer que sur ces espaces, certains opérateurs associés à des multiplicateurs sont bornés. Le lecteur qui désire appronfondir ses connaissances sur ces multiplicateurs consultera avec fruit le remarquable ouvrage de Maz’ya-Schaposnikova [MS]. A l’origine de cette thèse se trouve le désire de généraliser le théorème de Maz’ya et Verbitsky qui est exposé dans le dernier chapitre, ainsi les résultats fondamentaux concernant l’analyse harmonique qui donnent lieu à diverses applications aux développements de la théorie spéctral, la théorie de diffusion pour l’opérateur de Schrödinger, EDP... En 1964, Maz’ya débuta son étude sur des inégalités capacitaires du ¡ ¢ type strong (CSI) en s’intéressant à l’opérateur de Schrödinger −∆ + V défini sur L2 Rd , avec ¡ ¢ ¡ ¢ V un potentiel positif de L1loc Rd , d ≥ 3. En effet, si u = u(x) ∈ H 1 Rd est une solution de l’équation ³ ´ Hu = f sur Rd , f ∈ L2 Rd , alors u doit satisfaire à l’égalité suivante : Z Rd ∇g.∇φdx − Z gφV (x)dx = Rd Z Rd ³ ´ h.φdx, φ ∈ L2 Rd La première question qui se pose sur V (x) est que l’intégrale suivante Z gφV (x)dx ait un sens. Rd Par ailleurs, V. Maz’ya a établi une condition nécessaire et suffisante sur V (x) afin d’avoir l’inégalité suivante Z Rd 2 g V (x)dx ≤ C Z Rd ³ ´ |∇g|2 dx, g ∈ H 1 Rd 4 où C est une constante indépendante de g. L’étude des opérateurs de multiplication ponctuelle examine à quelles conditions on a des inégalités du type kfgkE ≤ C kgkF Elle intervient dans l’étude des opérateurs différentiels à coefficients irréguliers. Un cas intéressant est le cas où E = L2 et F = H r où 0 ≤ r < 1: on cherche à établir l’inégalité Z µZ ¯ ¶ ¯ r ¯ ¯2 2 |f(x)| |g(x)| dx ≤ C ¯(1 − ∆) g¯ dx 2 2 Cela permet de donner des critères d’unicité pour des solutions faibles des équations de Navier - Stokes, grâce à l’inégalité ¯Z ¯ ¶ 1 µZ µZ ¯ ³ 2 ¯ → ¯ r → → − ¯¯ 2 →´ − − ¯ → − ¯ − ¯ × ¯(1 − ∆) 2 ∇g¯ dx ¯ f (x) g (x). ∇ h (x)dx¯ ≤ C ¶1 ¯− 2 →¯¯ 2 ¯→ − ¯ ∇ ⊗ h ¯ dx Des inégalités du type Fefferman - Phong ont été démontrées en 1998 par Lemarié-Rieusset . 1 à l’aide de la théorie des ondelettes [Lem3]. Un autre cas important est le cas où E = H et . −1 F =H : on cherche à établir l’inégalité ¯Z ¯ µZ ¯ ¯ ¯ f(x)g(x)h(x)dx¯ ≤ C ¯ ¯ ¶ 1 µZ ¯− ¯ 2 ¯→ ¯ 2 × ¯ ∇g¯ dx ¶1 ¯− ¯ 2 ¯→ ¯ 2 ¯ ∇h¯ dx Cette inégalité intervient dans l’étude de l’opérateur de Schrödinger g → ∆g + f g donc le cas où f est une fonction positive a été étudié des 1964 par Maz’ya [Maz]. A côté de la caratérisation de Maz’ya ( condition nécessaire et suffisante pour avoir l’inégalité), des critères plus simples mais seulement suffisants ont été donnés en 1983 par Fefferman et Phong [Fef] dans l’étude du principe d’incertitude. Le cas où f n’est pas de signe constant vient tout récemment d’être résolu par Maz’ya et Verbitsky [MV2]. Le but principal de cet thèse est de . r . s généraliser le résultat de Maz’ya-Verbitsky dans le cas où E = H et F = H avec 0 ≤ r < |s| < r. 5 d 2 et Nous donnons au chapitre 1 des résultats fondamentaux relatifs à l’analyse harmonique sur les espaces de multiplicateurs singuliers Xr , résultats qui nous seront indisponsables dans la suite. Le lecteur pourra trouver d’autres présentations de cette question dans le livre de Lemarié-Rieusset [Lem3], Maz’ya-Schaposnikova [MS]. On commence par l’étude des espaces de Sobolev hilbertiens sur Rd et on donne une caractérisation par transformation de Fourier. Ensuite, on applique ces nouveaux concepts à l’étude des espaces de multiplicateurs sin¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢ guliers Xr = M H r Rd → L2 Rd introduits récemment par P.G.Lemarié-Rieusset dans ses travaux [Lem3] généralisant le théorème d’unicité de J.Serrin [Ser] en démonstrant le théorème 1.2.1 qui a été établi premièrement par Hansson [Han] après par Maz’ya ([Maz], th.8.2.3) et Adams ([A1], th 1.6). Dans le dernier paragraphe de ce chapitre, on présentera les propriétés de continuité des opérateurs d’intégrales singulières et l’opérateur maximal sur les espaces Xr . Le second chapitre a pour but d’introduire une classe spéciale d’espaces d’opérateurs, les espaces de multiplication ponctuelle et d’étudier leurs propriétés vis-à-vis de certaines inégalités. ¡ ¢¢ ¡ ¡ ¢ Plus précisement, on commencera par définir les espaces M H r Rd → H s Rd et on donne ses propriétés élémentaires. Pour cela, une autre caractérisation des espaces de Sobolev a été employée sans utiliser la transformation de Fourier sur Rd en introduisons l’opérateur suivant ¯ ¯2 12 Z ¯¯∆(2) ∇k u (x)¯¯ h dh Ds u(x) = d+2α |h| Rd qui était connue de Taibleson [Tai]. Elle nous fournit une expression plus élégante pour la démonstration du théorème principal de ce chapitre. Notre démonstration dans le cadre général suit dans ses points essentiels la démonstration originale de [MS]. Notre traitement dans la question est quelque peu différent car il est limité, en partie à ce qui est succeptible de nous intéresser pour l’étude de certains opérateurs. Dans la section suivante, on s’attachera à obtenir des con¡ ¢¢ ¡ ¡ ¢ ditions nécessaires et suffisantes pour la caractérisation des espaces M H r Rd → H s Rd pour r ≥ s > 0 vis-à-vis des opérateurs pseudo-différentiels. Enfin, la dernière partie est réservée à une application de la théorie développée dans ce chapitre. Nous allons pouvoir nous intéresser au cas d’une équation de Riccati de la forme −∆u = |∇u|2 + f 6 Notre propos ici est illustrer le théorème des multiplicateurs et le rôle assez subtil pour les ¡ d¢ 1 équations de Riccati. On montre que toute solution faible u ∈ Hloc R de l’équation de Ricatti −∆u = |∇u|2 + f , où f ≥ 0 de L1loc doit satisfaire à la condition suivante: kukM(H 1 →H 1 ) = sup (à R e |∇u| 2 dx cap (e, H 1 ) ! ) ¢ ¡ : cap e, H 1 > 0 <∞ pour tout ensemble e compact. Le but du troisième chapitre est d’établir un critère simple de continuité des opérateurs ¢ ¡ de multiplication ponctuelle sur des espaces de multiplicateurs singuliers M H s → L2 pour 0 ≤ s < 1. En particulier, nous donnons une condition nécessaire et suffisante pour la continuité 1 1 des opérateurs de Schrödinger de la forme (−∆) 2 + V qui agissent de l’espace de Sobolev H 2 1 sur son dual H − 2 pour un potentiel arbitraire V qui est analogue à un résultat caractérisé par Maz’ya et Verbitsky [MV2]. Le résultat que nous allons présenter est le suivant : Théorème 0.1.1 Soient 0 < s < 1 et r > s. Alors ¢ ¡ s f ∈ M (H r → H s ) si et seulement si Φ = (1 − ∆) 2 f ∈ M H r → L2 Plus précisement, on a kf kM(H r →H s ) ° ° s ° ° 2 ' °(1 − ∆) f ° M(H r →L2 ) Le paragraphe suivant permettra d’étudier une condition suffisante de la continuité des ¡ ¢ opérateurs d’intégrales singulières entre M (H r → H −r ) et M H r → L2 . ¡ ¢ ¡ ¢ Théorème 0.1.2 Soit f ∈ D0 Rd et F ∈ M H r → L2 où 0 < r < 1. Posons f = r (1 − ∆) 2 F . Alors f ∈ M (H r → H −r ) Le théorème de multiplicateurs sur Xr du paragraphe précédent est présenté ici comme une 7 illustration du théorème général dans un cas particulier. Plus précisement, pour le cas r = 1 2 , on en déduit le résultat suivant Corollaire 0.1.3 ³ 1 ´ ´ ³ 1 1 1 F ∈ M H 2 → L2 si et seulement si f = (1 − ∆) 4 F ∈ M H 2 → H − 2 En terminant ce chapitre par une déscription de l’espace de Morrey-Companato et sa liaison ¢ ¡ avec les espaces M H r → L2 . Le chapitre 4 est destiné à être une introduction au vaste domaine de la décomposition de Littlewood-Paley, il est plus technique que les précédents. Au premier paragraphe, nous rappelons les résultats classiques concernant la décomposition de Littlewood-Paley qui sera utilisée dans la prochaine partie. En utilisant les théorèmes 4.1.1 et 4.1.2, on montrera que toute fonction de H r , r > 0 admet une représentation sous la forme F = ∞ X j=0 2−jr ηj ∗ fj Cela nous permet en particulier de décrire une décomposition atomique de cet espace ([FJ1], [FJ2], [FJW]). Comme application, nous retrouvons au troisième paragraphe, une approche ¡ ¢ entièrement différente de la description de l’espace M H r → L2 basée sur certains idées ex- posées dans ce chapitre en utilisant les inégalités capacitaires. Nous allons vérifier que la théorie de Littlewood-Paley fournit le résultat suivant Théorème 0.1.4 Soit s > 0. Alors il existe une constante C telle que pour tout u ∈ H s , on a +∞ X j=−∞ 4j cap ª ¢ ¡© x : |u(x)| > 2j ; H s ≤ C kukH s (0.1.1) Dans le chapitre cinq, nous rappelons quelques notions et les propriétés sur l’espace BMO qui nous servirons par la suite. Nous ne rentrons pas dans les détails de cet espace, mais en donnons une caractérisation à l’aide des mesures de Carleson obtenue par C. Fefferman et E. Stein [FS]. On introduit au paragraphe suivant l’espace de distributions qui sont des dérivées des 8 ¡ ¢ fonctions de BMO ainsi que ses propriétés. Il se caractérise de la façon suivante : f ∈ S 0 Rd appartient à BMO−r si − d2 sup sup t t>0 xx ∈Rd Zt Z √ 0 B(x0 , t) ¯ ¯ sr−1 ¯es∆ f(x)¯ 2 dsdx < ∞ Le dernier paragraphe est l’application de ces résultats à l’étude des opérateurs de multiplication ponctuelle sur l’inégalité du type Schechter ([Sc], [Mor]). Nous allons chercher à établir un inégalité de la forme : ¯ ¯Z ¯ ¯ 2 ¯ |< fu, u >| = ¯ |u| fdx¯¯ ≤ k∇uk2L2 (Rd ) + C. −β kuk2L2 (Rd ) (0.1.2) ¡ ¢ ∀u ∈ C0∞ Rd . On montre que (0.1.2) est équivalente à l’existence d’une constante C > 0 telle que ¯ ¯ 2 ¯ ¯ |< fu, u >| = ¯< f, |u|2 >¯ ≤ CR 1+β k∇uk2L2 (Rd ) , ∀u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) (0.1.3) En particulier, il est intéressant d’observer que la notion de continuité des opérateurs de multiplication ponctuelle permet d’étendre le lemme ([MV2], lemme 2.3) au cadre des inégalités du type de Schechter ([Sc]) ([Mor]). Plus précisement, on a le résultat suivant ¡ ¢ Théorème 0.1.5 Soient f ∈ D0 Rd , d ≥ 2 et 0 < β ≤ 1. Alors on a les assertions suivantes : ¡ ¢d → − (a) Supposons qu’il existe une fonction F ∈ L2loc Rd telle que → − f = div F (0.1.4) → − où F vérifie l’inégalité suivante: Z B(x0 ,R) ¯− ³− 4 →´¯¯2 ¯→ d−2+ 1+β , 0<R<δ ¯ F (x) − mB(x0 ,R) F ¯ dx ≤ C1 R (0.1.5) → − − → où mB(x0 ,R) ( F ) indique la valeur moyenne de F sur la boule B (x0 , R) et C1 est une con9 stante indépendante de x0 et R. Alors il existe une constante C > 0 telle que l’estimation (0.1.2) soit satisfaite pour tout 0 < R < δ. (b) Inversement, supposons qu’on a l’inégalité (0.1.2) pour tout 0 < R < δ. Alors f peut ¡ ¢d → − s’écrire sous la forme (5.3.10) où F ∈ L2loc Rd vérifie l’inégalité (5.3.11). On montre ensuite que grâce à ces résultats, qu’on peut établir une démonstration similaire → − → du lemme div-curl à ceux de ([CLMS]) où ils supposent que div− u = 0. Proposition 0.1.1 Soient 1 < p < +∞ et 1 p + 1 p0 Alors on a → kdiv (− u v)k ¡ ¢d ¡ ¢ − = 1. Soient → u ∈ Hp1 Rd et v ∈ Hp10 Rd . n o → − → − 0 0 ≤ C k u k k∇vk + kdiv u k kvk H1 (Rd ) Lp (Rd ) Lp (Rd ) Lp (Rd ) Lp (Rd ) − où C est une constante indépendante de → u et v . Terminons ce chapitre par un corollaire qu’on peut obtenir à partir des résultats précédents. Corollaire 0.1.6 Sous les hypothèses du théorème 5.3.1 au cas β = 1, la condition (5.3.11) ¡ ¢ est équivalente à f ∈ BMO−1 Rd . Au dernier chapitre en collaboration avec P.G. Lemarié-Rieusset [LG], on s’intéresse à la généralisation du théorème de Maz’ya-Verbitsky [MV2] qui permettra de résoudre un grand nombre de problème simples; cette démonstration outre le mérite d’éclairer le théorème de Maz’ya -Verbitsky sous un nouvel angle : elle laissait donc supposer la possibilité d’étudier de tels opérateurs sur les espaces de multiplicateurs singuliers; en particulier, on abordera une condition nécessaire et suffisante pour montrer une application nécessitant l’introduction de tout l’appareillage technique des chapitres précedents. Le paragraphe suivant présentera un outil fondamental pour l’analyse harmonique, il permettra d’étudier les paramultiplicateurs et multiplicateurs ponctuels qui donnent une condition nécessaire et suffisante pour qu’un SIO soit continu sur L2 . Une fois cette continuité acquise, il est naturel de se demander comment agit un SIO sur d’autres espaces comme les espaces de Besov homogènes. Le premier résultat important dans cette direction est le théorème suivant de P.G.Lemarié-Rieusset [Lem1]: 10 Théorème 0.1.7 Soient ∈ ]0, 1], T ∈ SIO vérifiant (P 2) et la propriété d’action bornée. Si . s,q T (1) = 0 alors T s’étend en un operateur continu de Bp . s,q dans Bp , pour tout s ∈ ]0, [ et p, q ∈ [1, ∞] . En nous inspirant d’un résultat de P.G.Lemarié [Lem1], nous avons travaillé dans les espaces BMOps,q . La structure particulière de ces espaces nous a permet de ramener a établir un critère simple de continuité sur les espaces de Besov. Plus précisement, . s,q Théorème 0.1.8 Pour que T se prolonge en un operateur continu de Bp . s,q dans Bp s ∈ ]0, [, il faut et il suffit que T admet la propriété d’action bornée et que T (1) ∈ pour BMOps,q . . Terminons ce travail par un énoncé qu’on peut identifier l’espace X r , 0 ≤ r < 1 avec l’espace Qr . Remarque 1 Un problème important reste ouvert : le cas limité r = −s n’est pas encore finalement résolu; il serait important de savoir étudier le cas limite pour r = −s. 11 Chapitre 1 Caractérisation des espaces de multiplicateurs singuliers ¡ s ¢ 2 Xs = M H → L 1.1 ¡ ¢ L’espace H s Rd Structure hilbertienne et dualité Nous présentons ici une première version des espaces de Sobolev sur Rd . Une théorie plus élaborée sera développée au chapitre 4. Définition 1.1.1 (Espaces de Sobolev) Soit s ∈ R. On dit qu’une distribution u dans Rd ¡ ¢ b est une fonction localement sommable, et appartient à l’espace H s Rd si u est tempérée, si u si on a Z ³ ´s 2 1 + |ς| |b u (ς)|2 dς < +∞ (1.1.1) Cette définition comporte deux aspects. D’une part, elle exige une certaine régularité de u b être localement sommable ( et même localement de carré sommable), ce qui interdit à u d’être trop grande à l’infini. D’autre part, elle exige une décroissance de u b à l’infini, d’autant plus rigoureuse que s est grand, qui correspond à une régularité de u. Il est évident, au vu de la définition, que les espaces H s décroissent avec s, et que pour u ∈ H s , les dérivées d’ordre m de u appartiennent à H s−m . 12 Lemme 1.1.1 Les espaces H s sont hilbertisables: munis du produit scalaire < u, v >s = Z ³ 1 + |ς|2 ´s u b (ς) vb (ς)dς (1.1.2) ou de tout autre produit scalaire donnant une norme équivalente à la norme kuk2H s Ce sont des espaces de Hilbert. °³ ´s ° 2 2 =° 1 + |ς| ° °2 ° u b° ° (1.1.3) L2 ³ ´s 2 2 u b Il est clair que < ., . >s est un produit scalaire. D’autre part, l’application u → 1 + |ς| ¡ ¢ est par définition une bijection isométrique de H s sur L2 Rd . Ce dernier espace étant complet, il en est de même de H s , pour la norme ci-dessus ou pour toute norme équivalente. Considérons l’isomorphisme vectoriel topologique Λs : S 0 → S 0 défini par s Λ u=F On a < u, v >s = Z −1 µ³ ´s ¶ 2 1 + |ς| u b 2 Λs uΛs vdx =< Λs u, Λs v >L2 On va définir maintenant la version homogène des espaces de Sobolev. . s¡ Définition 1.1.2 Soit |s| < d2 . On définit l’espace de Sobolev homogène H ¡ ¢ la fermeture de S Rd muni de la norme kuk2. s = H Z ¢ Rd comme étant |ς|2s |b u (ς)|2 dς < +∞ Nous avons le résultat important de densité suivant : Lemme 1.1.2 L’injection S → H s est continue, D est dense dans H s ; L’injection de H s dans S 0 est continue. Preuve. Il est facile de voir que l’injection de S dans H s est continue; En effet, puisque Λs est un isomorphisme vectoriel topologique de S sur lui-même et de H s sur L2 , il suffit de 13 considérer le cas s = 0. Pour ϕ ∈ S, on a par-exemple kϕk2L2 = Z ³ ´−d ³ ´d 1 + |ς|2 |ϕ(x)|2 dx 1 + |ς|2 d’où kϕkL2 ≤ C sup x∈Rd avec C2 = Z ³ 1 + |x|2 ´d µ³ 2 1 + |x| ´d 2 ¶ |ϕ(x)| dx. Ceci pouve la continuité cherchée. L’injection de H s dans S 0 est continue; En effet, on se ramène comme précedemment au cas s = 0 et on remarque que pour u ∈ L2 et ϕ ∈ S , on a |< u, ϕ >| ≤ kukL2 kϕkL2 Montrons maintenant que D est dense dans H s . Puisque S est dense dans L2 , on voit que ¡ ¢ Λ−s (S) = S est dense dans Λs L2 = H s ; La densité de D dans S et la continuité de l’injection S → H s entraînent alors la densité de D dans S et la continuité de l’injection D dans H s , ce qui achève la démonstration. De même, on a les injections continues ´ ³ ´ ³ ´ . s³ S Rd ⊂ H Rd ⊂ S 0 Rd . −s ¡ De plus, le produit scalaire dans l’espace L2 découle de l’identification de H . s¡ ¢ H Rd : En utilisant la formule de Plancherel Z f(x)g(x)dx = 1 (2π)d on trouve que ´ . −s ³ d H R Z ¢ Rd au dual de g (ξ)dξ, fb(ξ)b n ³ ´ ³ ´ o = f ∈ S 0 Rd : ∃C ≥ 0, ∀ϕ ∈ S Rd |hf, ϕi| ≤ C kϕkH. s et |hf, ϕi| . s ϕ∈S kϕkH kfk . −s = sup H 14 Finallement, on a le théorème d’injection (de Sobolev) suivant: . s H ⊂ Lq pour 0 ≤ s < d 1 1 s et = − 2 q 2 d et cette injection est continue. ¡ ¢ ¡ ¢ Lemme 1.1.3 (HM) H s Rd , s > 0 est l’espace des fonctions u ∈ L2 Rd qui peuvent être représenter sous la forme ³ ´ s u = Js g = (1 − ∆)− 2 g, où g ∈ L2 Rd (1.1.4) s (1 − ∆)− 2 g = Gs ∗ g est une convolution de g avec le noyau de Bessel Gs d’ordre s et kukH s = kgkL2 . Cette propriété est classique. Proposition 1.1.1 (i) H 0 = L2 ; ¡ ¢ s (ii) Pour chaque s ≥ 0, H s ⊂ L2 ; et même si u = (1 − ∆)− 2 g avec g ∈ L2 Rd , alors kukL2 ≤ kukH s d’après kGs ∗ gkL2 ≤ kGs kL1 kgkL2 et kGs kL1 = 1. (iii) Pour 0 ≤ α ≤ β, H β ⊂ H α et kukH α ≤ kukH β ; (iv) L’application Jβ : H α → H β+α est linéaire, bijective, isométrique. ¡ ¢ ¡ ¡ ¢¢∗ L’espace dual de H −s Rd = H s Rd s’identifie avec l’espace des distributions u sous ¡ ¢ s la forme u = (1 − ∆) 2 g, où g ∈ L2 Rd . 1.2 Les espaces de multiplicateurs singuliers Xr Nous allons présenter maintenant des espaces de multiplicateurs singuliers sur les espaces de Sobolev, introduits récemment par P.G.Lemarié-Rieusset dans ses travaux [Lem3] généralisant le théorème d’unicité de J.Serrin [Ser]. Nous commençons par donner les définitions suivantes 15 Définition 1.2.1 On définit par L2unif (Rd ) la classe des fonctions f ∈ L2loc (Rd ) telle que kfkL2 unif ° ° ° ° = sup °χB1 (x) f ° L2 x∈Rd <∞ où BR (x) est une boule de centre x et de rayon R. Définition 1.2.2 Pour tout r ≥ 0, on définit © ª X r = f ∈ L2loc : ∀g ∈ H r f g ∈ L2 Il s’agit bien des espaces de Banach normés par : kfkX r = sup kf gkL2 kgkH r ≤1 . r On définit de même l’espace homogène X pour 0 ≤ r < kfkX. r = d 2 muni de la norme sup kf gkL2 kgk . r ≤1 H On a ∀x0 ∈ Rd kf (x + x0 )kX r = kfkX r kf (x + x0 )kX. r = kfkX. r 1 kfkX r , 0 < λ ≤ 1 λr 1 ≤ r kfkX. r , λ > 0 λ kf (λx0 )kX r ≤ kf (λx0 )kX. r Etant donné que l’opérateur de multiplication par une fonction réelle est auto-adjoint, il s’ensuit que kfkX r = kfkX. r = sup kf gkH −r kgkL2 ≤1 sup kf gk . −r kgkL2 ≤1 16 H On établit quelques inclusions fonctionnelles. Commençons par les espaces de Lebesgue qui proviennent tout simplement des injections de Sobolev et des inégalités de Hölder. d , 0 ≤ t ≤ r. 2 r · d d Lr ⊂ X , 0 ≤ r < 2 d L t ⊂ Xr, 0 ≤ r < Un raffinement des inclusions ci-dessus est valable pour les espaces de Lorentz: d . r L r ,∞ ⊂ X , 0 < r < d 2 où on a utilisé les inclusions de Sobolev et les inégalités de Hölder étendues. Il résulte alors que ¢ ¡ l’espace M H r → L2 ayant les propriétés suivantes : Lemme 1.2.1 On a les estimations suivantes : a. kfkM(H r →L2 ) ≤ kfkM³H. r →L2 ´ b. Pour tout f ∈ L2loc , on a kfkM³H. r →L2 ´ ≥ C sup d δ r− 2 kf; Bδ (x)kL2 (1.2.1) x∈Rd , δ>0 Preuve. a. On a kfkM(H r →L2 ) = kfukL2 sup u∈C0∞ (Rd ) kukH r (1.2.2) et de l’inégalité kukH r ≥ kukH. r , il en découle que kfkM(H r →L2 ) ≤ kfkM³H. r →L2 ´ b Soit η ∈ C0∞ (B2 (0)) t.q η = 1 sur B1 (0). Donc l’inégalité (1.2.1) se déduit de (1.2.2) en ³ ´ choisissant la fonction test u(ζ) = η ζ−x . δ 17 1.2.1 Propriétés de la capacité et du potentiel capacitaire Dans cette section, nous introduisons la théorie du potentiel, plus précisement la notion de la capacité que nous developpons en termes du potentiel de Riesz et de Bessel. Les recherches actuelles, de plus en plus actives, puisent leur richesse surtout dans les multiples points de vue et méthodes de la théorie du potentiel, qu’il apparaît donc encore nécessaire de connaître en gros avant d’aborder toutes les axiomatiques modernes. Nous commençerons par l’emploi d’un de nos outils principaux, à savoir les puissances fractionnaires de l’opérateur Laplacien : s s (−∆) 2 . Plus loin, nous verrons qu’il est commode de leur substituer (1 − ∆) 2 Définition 1.2.3 (Noyau de Riesz) Soient d ≥ 2 et x ∈ Rd . Le noyau de Riesz est définit par kα (x) = C(d, α) |x|α−d , (0 < α < d) . La constante C(d, α) étant choisis de sorte que kα ∗ kβ = kα+β On peut alors se poser la question suivante : quand- est-ce que kα ∗ kβ sera définie? Il existe un problème à l’infini. Supposons que |x| << R , R = cste et x 6= 0. Alors on a Z |y|>R dy |y|d−α × |x − y|d−β ≈ Z |y|>R dy |y|2d−α−β ≈ Z∞ d−1−2d+α+β t dt = R Z∞ tα+β−d−1 dt R qui converge si et seulement si α + β < d. Remarque 2 (noyaux Besseliens) Le comportement local (|x| → 0) des noyaux de Riesz kα (x) = C(d, α) × |x|α−d est convenable. Par contre, le comportement à l’infini n’est pas assez bon pour certains usages; en particulier, quand on utilise les noyaux de Riesz pour régulariser, les potentiels obtenus ne suivent pas le comportement de la fonction. 18 s s Pour sortir de ce dilemme, nous remplaçons (−∆) 2 par (1 − ∆) 2 : les potentiels correpondants de (Bessel) auront le même comportement local, mais se comportement beaucoup mieux à l’infini. Le noyau de Bessel Gα , α > 0 est défini comme une fonction où sa transformée de Fourier est ³ ´− α 2 − d2 2 c 1 + |x| Gα (x) = (2π) Il est bien connu que Gα est une fonction positive, intégrable qui est analytique à l’exeption du point x = 0. De manière analogue au noyau de Riesz, on a Gα ∗ Gβ = Gα+β , α, β ≥ 0 Proposition 1.2.1 (propriétés immédiates de Gα (0 < α < d)) . ´ ³ 1. 0 ≤ Gα = ckα + o |x|α−d , |x| → 0 α (x) 2. lim G kα (x) = 1. x→0 ¡ ¢ 3. Gα (x) = O e−c|x| quand |x| → ∞ : Gα est à décroissance rapide. ¡ ¢ 4. Gα ∈ L1 Rd . 5. R Rd Gα (x) = 1 Tout ceci laisse espérer que l’effet régularisant de la convolution par Gα sera meilleur que celui par kα . On a besoin des relations asymptotiques (Voir [AMS]) Gα (x) ' |x|α−d , si d ≥ 3, Gα (x) ' |x| α−d 2 |x| → 0; e−|x| , si d ≥ 2, (1.2.3) |x| → +∞; La théorie classique du potentiel (telle qu’elle s’est développée jusque vers 1930) consiste essentiellement en l’étude des fonctions harmoniques et des potentiels newtoniens dans l’espace euclidien à d dimensions. Très tôt, s’est posé le problème d’étendre les méthodes et certains résultats de cette théorie à des situations plus générales. L’intérêt de telles préoccupations n’est plus à démontrer aujourd’hui; il suffit de songer au développement considérable, depuis 1945, 19 des méthodes dites potentialistes dans les domaines les plus divers: équations aux dérivées partielles, analyse harmonique, géométrie différentielle, analyse fonctionnelle, théorie des probabilités,... Définition 1.2.4 Soient µ une mesure sur Rd et 0 < α < d. On appelle potentiel de µ la fonction (non toujours partout définie sur Rd ) : x → Pµ = P = (Iα µ) (x) Ceci permet de donner le lemme suivant. Lemme 1.2.2 Si P µ(x) ≤ M sur le support de µ, alors P µ(x) ≤ 2d−α M ∀x ∈ Rd . Preuve. Soit µ une mesure positive dont le support K est compact. Soient x un point quelconque de Rd et y un point de K à distance minima de x. En effet, pour tout point x0 de K on a : et ¯ ¯ |y − x| ≤ ¯x − x0 ¯ ainsi ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯y − x0 ¯ ≤ |y − x| + ¯x − x0 ¯ ≤ 2 ¯x − x0 ¯ D’où ¯ ¯ ¯ ¯ ¯x − x0 ¯−d+α ≤ 2d−r ¯y − x0 ¯−d+α P µ(x) ≤ 2d−α M Proposition 1.2.2 Soit µ une mesure sur Rd . Une condition nécéssaire et suffisante pour que 20 le potentiel P µ(x) soit fini presque partout est que Z ³ ´ < ∞ presque partout, i.e P µ ∈ L1loc Rd dµ(y) |y|d−α |y|>1 Z Preuve. Supposons qu’on a dµ(y) |y|d−α |y|>1 Z P µ(x)dx = Z = Z dµ(y) Rd |x|<R < ∞. Alors ∀ R > 1 dx |x − y|d−α Z Z dµ(y) + |x|<R Z |y|<2R |y|>2R dx |x|<R |x − y|d−α = I1 + I2 On estime les deux intégrales séparément. I1 ≤ Z dµ(y) |y|<2R = Z dx |z|<3R C(d) (3R)α α Z |z|d−α = C(d) Z3R dµ(y) tα−1 dt Z 0 |y|<2R dµ(y) |y|<2R Alors, on a puisque |x − y| ≥ |y| − |x| ≥ d−α I2 ≤ 2 Z dµ(y) |y|>2R Z |y| |y| 2 α−d si |y| > 2R et |x| < R, dy = C(d)2 d−α |y|<R Rd Z |y|α−d dµ(y) < ∞ |y|>2R ¡ ¢ On conclut que P µ ∈ L1loc Rd et donc P µ < ∞ p.p. Inversement, on raisonne par l’absurde : Z dµ(y) supposons que = ∞. Alors |y|d−α |y|>1 Z Rd dµ(y) |x − y|d−α ≥ Z |y|>2|x| dµ(y) |x − y|d−α ≥ |y|>2|x| et le potentiel est infini, ce qui contredit l’hypothèse. 21 Z (2 |y|)α−d dµ(y) = ∞ ³ . r´ Définition 1.2.5 On définit la capacité cap e; H d’un ensemble compact e par n ³ ´ o ³ . r´ cap e; H = inf kuk2. r : u ∈ C0∞ Rd , u ≥ 1 sur e H On définit également la capacité de Bessel de manière analogue où on remplace le noyau kr ¡ ¢ par Gr . Comme Gr (x) ≤ kr (x) x ∈ Rd , il en résulte immédiatement de la définition que pour 0 < r < d, il existe une constante C(d, r) telle que ³ . r´ cap e; H ≤ C(d, r)cap (e; H r ) Proposition 1.2.3 Soit 0 < r < d 2. Il existe une constante A telle que pour tout ensemble compact e ⊂ Rd ³ . r´ cap e; H µ ³ . r´ d ¶ ³ . r´ d−2r ≤ cap (e; H ) ≤ A cap e; H + cap e; H r ³ . r´ ¡ ¢ Preuve. On pose cap e; H = κ > 0. Alors il existe une fonction f ∈ L2 Rd telle que kfk2L2 ≤ 2κ et kr ∗ f ≥ κe Désignons par kr0 la fonction définie par kr0 (x) = 0 , pour |x| < 1 k (x) , pour |x| ≥ 1 r En outre, il existe une constante c > 0 telle que kr ≤ cGr + kr0 . On pose ½ ¾ 1 E1 = x : cGr ∗ f ≥ 2 22 et ½ ¾ 1 0 E2 = x : kr ∗ f ≥ 2 Ceci implique que e ⊂ E1 ∪ E2 . On montre facilement qu’il existe une constante c1 telle que Gr ∗ kr0 ≥ c1 kr0 . D’où ¾ ½ ¡ 0 ¢ 1 E2 ⊂ E3 = x : Gr ∗ kr ∗ f ≥ c1 2 En tenant compte que kr0 ∗ f est continue et kGr kL1 < ∞, donc il existe des constantes positives c2 et c3 telles que où ª © ¡ ¢ E3 ⊂ E4 = x : Gr ∗ kr0 ∗ f κE5 ≥ c2 ª © E5 = x : kr0 ∗ f ≥ c3 . Pour finir la démonstration, il reste à estimer la norme °¡ 0 ° ¢ ° kr ∗ f κE ° 2 . 5 L En appliquant l’inégalité de Sobolev avec 1 q = 1 2 − dr , on trouve ° °¡ 0 ° ° ¢ d ° kr ∗ f κE5 °2 2 ≤ c2−q °kr0 ∗ f °q q ≤ A kfkq 2 ≤ Aκ q2 = Aκ d−2r 3 L L L ce qui achève la démonstration. Rappelons ( sans démonstration) quelques propriétés élémentaires de la capacité. Lemme 1.2.3 Pour 0 ≤ r < d, on a les relations suivantes : 1. cap (∅; H r ) = 0; 2. Croissance: si e1 ⊂ e2 ,alors cap (e1 ; H r ) ≤ cap (e2 ; H r ) ; on en déduit que le potentiel est aussi croissant. 23 3. Si ei ⊂ Rd , i = 1, 2, ..., alors cap µ ∞ ∪ ei ; H r i=1 ¶ ≤ ∞ X cap (ei ; H r ) i=1 Pour la démonstration, nous renvoyons à [MS] et [Z]. On montre l’existence d’une relation entre la mesure et la capacité. Lemme 1.2.4 Si 0 < r < d 2 , alors cap (e, H r ) ≥ c (mes (e)) d−2r d où c est une constante strictement positive indépendante de l’ensemble e. Preuve. Soit Gr ∗ f ≥ χe . Alors mes (e) ≤ Posons q = 2d d−2r . On a Z e Z e (Gr ∗ f) dx 1 (Gr ∗ f) dx ≤ (mes (e)) q0 kGr ∗ f kLq et d’après l"inégalité de Sobolev : kGr ∗ f kLq ≤ C kfkL2 Finalement, 1 mes (e) ≤ (mes (e)) q0 kf kL2 1.2.2 Problème d’équilibre. Nous tâcherons d’expliquer clairement de quoi il s’agit sans entrer profondément dans cette théorie [Fro]. Etant donné e ⊂ Rd , e compact, trouver une mesure positive υ sur e, de masse 1, et un potentiel Pυ = P constant sur e. Si on imagine que e est un conducteur dans le vide 24 et qu’on a déposé sur e une quantité de charges électriques, ces charges vont à l’équilibre se répartir selon une distribution υ du potentiel constant sur e. D’où l’idée de chercher υ positive de masse 1 sur e, minimisant l’énergie kυk2e = Z Pυ dυ pour résoudre l’équilibre. Définition 1.2.6 (Mesure capacitaire et Potentiel d’équilibre) Soit A un ensemble arbitraire tel que 0 < cap (A, H r ) < ∞. On dit que µA est une mesure capacitaire de A si les propriétés suivantes soient toutes satisfaites. 1. supp(µA ) ⊂ A; ¡ ¢ 2. µA A = cap (A) ; 3. Gr ∗ (Gr ∗ µA ) ≥ 1, presque partout sur A, 4. Gr ∗ (Gr ∗ µA ) ≤ 1, sur supp(µA ) , 5. kP k2H r = cap (A) avec Gr ∗ (Gr ∗ µA ) = PµA . PµA est appelé le potentiel capacitaire de A. On donne maintenant les propriétés suivantes connues du potentiel d’équilibre et d’une mesure capacitaire [MV1], [MS]. Proposition 1.2.4 (MS) Pour tout ensemble compact e ⊂ Rd , il existe une mesure υ = υe telle que (i) suppυ ⊂ e; (ii) υ(e) = cap (e) ; (iii) kGr υk2L2 = cap (e) ; (iv) P ≥ 1 presque partout sur e; 25 (v) P ≤ K = K (r, d) sur Rd ; (vi) cap {P ≥ t} ≤ At−1 cap (e) pour tout t > 0 . Remarque 3 La mesure υ e associée à e est appelée une mesure capacitaire (équilibre) de e . On établit alors le lemme suivant : Lemme 1.2.5 Soient r < d 2 et µ une mesure sur Rd avec suppµ ⊂ B(0, 1). Alors on a ³ . r´ c ³ ´ cap Et , H ≤ µ Rd t avec Et = {x : P (x) > t} et P = I2r (µ). Preuve. On pose F = {x : P (x) > t} où P son potentiel d’équilibre et υ sa distributuion capacitaire. Par suite, on a Z ³ . r´ t × cap F ; H ≤ I2r µdυ Z ÃZ = = Z ÃZ dµ(z) |x − z|d−2r dυ(x) ! dυ(x) ! dµ(z) |x − z|d−2r Z Z ³ ´ = I2r υdµ ≤ K dµ = Kµ Rd Ceci donne le résultat cherché. Proposition 1.2.5 Soit r < d2 . Il existe une constante C(d, r) telle que C −1 (d, r)δ d−2r ≤ cap (B (x, δ) ; H r ) ≤ C(d, r)δ d−2r pour tout x ∈ Rd et 0 < δ ≤ 12 . 26 Preuve. Sans perdre de généralité, on peut montrer la proposition uniquement pour ¡ ¢ B (0, δ) = Bδ . Soit f ∈ L2 Rd , f ≥ 0, ayant la propriété que Gr ∗ f ≥ 1 sur B (0, 2) (1.2.4) Par un changement de variable, ceci implique Z Gr Rd µ x−y δ ¶ ³ ´ y −d f δ dy ≥ 1 δ (1.2.5) pour x ∈ B (0, 2δ). D’après (1.2.3), il existe une constante C(d, r) telle que C(d, r) |x − y|r−d e−2|x−y| ≤ Gr (x − y) ≤ C(d, r) |x − y|r−d e−|x−y| et ainsi Gr µ x−y δ ¶ ≤ C(d, r) |x − y|r−d δ d−r e− |x−y| δ r−d d−r −2|x−y| ≤ C(d, r) |x − y| ≤ C(d, r)δ d−r δ e Gr (x − y) µ ¶ 1 δ≤ 2 ¶ µ 1 δ≤ 2 Par conséquent, de (1.2.5) 2 C (d, r) Z Rd De plus, Gr (x − y) f ³y ´ δ δ −r µ ¶ 1 dy ≥ 1 pour x ∈ B (02δ) , δ ≤ 2 Z h ³ y ´i2 C 2 (d, r)δ−r f dy = C 4 (d, r)δ d−2r kfk2L2 δ d R Par conséquent, r 4 cap (B (0, 2δ) ; H ) ≤ C (d, r)δ ¡ ¢ pour tout f ∈ L2 Rd satisfaisant (1.2.4). D’où r 4 cap (B (0, 2δ) ; H ) ≤ C (d, r)δ d−2r d−2r kfk2L2 µ ¶ 1 , δ≤ 2 µ ¶ 1 × cap (B (0, 2) ; H ) , δ≤ 2 27 r ¡ ¢ Etant donné f ∈ L2 Rd , f ≥ 0 sachant que Gr ∗ f ≥ 1 sur B (0, δ), alors |B (0, δ)| ≤ Z 1 B(0,δ) Gr ∗ f dx ≤ |B (0, δ)| q0 kGr ∗ f kLq où q = 2d d − 2r Il en résulte de (1.2.3) que Gr ≤ ckr . En employant l’inégalité de Sobolev pour le potentiel de Riesz, on obtient δ d−2r ≤ C kfkLq 1.2.3 Théorème de Maz’ya et Adams Le but principal de ce paragraphe est la démonstration du théorème 1.2.1. Ce théorème a été etablit premièrement par Hansson [Han]. Après par Maz’ya ([Maz], th.8.2.3) et Adams ([A1], th 1.6). Maz’ya et Adams ont utilisés la mesurabilité de Gr ∗ µt sur Rd où µt est une mesure ª © capacitaire de l’ensemble x ∈ Rd : u(x) ≥ t . En fait, cette mesurabilité ne me semble pas très évidente. Pour cela, nous établirons une démonstration très élémentaire qui supprime cette difficulté. Théorème 1.2.1 Il existe une constante C telle que Z∞ 0 où ¡ ¢ cap (At , H r ) d t2 ≤ C kuk2H r ³ ´ n o At = x ∈ Rd : u(x) ≥ t et u = Gr ∗ f / f ∈ C0∞ Rd Comme un corollaire très simple de ce théorème, on obtient la caractérisation suivante des mesures de type de Carleson. Corollaire 1.2.2 Pour toute mesure positive µ, les propositions suivantes sont équivalentes: ¡ ¢ 1. Pour tout f ∈ L2 Rd , on a Z 2 (Gr ∗ f) dµ ≤ C1 28 Z f 2 dx 2. Pour tout ensemble compact e ⊂ Rd , on a µ (e) ≤ C2 cap (e) Plus précisement, on a la caractérisation suivante : Z u2 dµ ≤ C kuk2H r ⇔ µ (e) ≤ C2 cap (e) Remarque 4 Soit µ mesure positive. L’inégalité Z Rd ³ ´ u2 dµ ≤ C kuk2H r pour u ∈ C0∞ Rd est appelée inégalité de trace. Avant de commencer la démonstration du théorème 1.2.1, montrons que le corollaire 1.2.2 (et donc le théorème 1.2.1) décrivent la caractérisation de l’espace des multiplicateurs singuliers. Preuve. (1)⇒(2). Cette partie peut être démontrer sans recourir à l’inégalité capacitaire. ¡ ¢ Soit e un ensemble compact. Soit f ∈ L2 Rd telle que Gr ∗ f ≥ 1 sur e. Alors on a µ (e) ≤ Z 2 (Gr ∗ f ) dµ ≤ C1 Z f 2 dx Prenons l’inf sur f, on obtient µ (e) ≤ C1 cap (e) (2)⇒(1). D’après la théorie de la capacité, on a µ (e) ≤ C2 cap (e) pour tout ensemble de Borel e. Ensuite, en appliquant cette dernière inégalité à l’ensemble At : At = {x : Gr ∗ f (x) ≥ t} 29 et avec le théorème 1.2.1, on obtient Z 1 f dx ≥ c 2 1 = c Z∞ Z0 ¡ ¢ 1 cap (At , H ) d t2 ≥ c r Z∞ 0 ¡ ¢ µ (At ) d t2 2 (Gr ∗ f) dµ La démonstration du théorème 1.2.1 repose essentiellement sur les lemmes suivants et sur la notion de la capacité introduite et étudiée en détails dans l’article [HM]. Lemme 1.2.6 Soit aj une suite de nombres positifs. Alors on a X j∈Z 2 aj ≤ 2 X i∈Z ai ∞ X j=i aj La démonstration est immédiate. Il nous reste deux lemmes à établir. Lemme 1.2.7 Supposons que µj soient des mesures telle ques ¢ ¡ ¢ ¡ Gr ∗ Gr ∗ µj ≤ 1 sur sup p µj pour tout j ∈ Z Alors, on a Z X X ° ° ¡ j ¢2 22j °µj ° 2 Gr ∗ µj dx ≤ c Rd j∈Z j∈Z Preuve. En appliquant le principe du potentiel d’équilibre, on a ¢ ¡ Gr ∗ Gr ∗ µj ≤ K sur Rd 30 D’où Z X Z X +∞ ¡ j ¢2 ¡ i ¢X ¡ j ¢ 2 Gr ∗ µj dx ≤ 2 2 Gr ∗ µi 2 Gr ∗ µj dx Rd j∈Z Rd =2 X 2j =c X 2i j 2 j X Z (Gr ∗ Gr ∗ µi ) dµj Rd i 2M j∈Z i=−∞ X ° ° 22j °µj ° j∈Z Par conséquent, j X i=−∞ j∈Z ≤2 j=i i∈Z Z R dµj d Z X X ° ° ¡ j ¢2 2 Gr ∗ µj dx ≤ c 22j °µj ° Rd j∈Z j∈Z qui achève la démonstration du lemme. ¡ ¢ Lemme 1.2.8 Soient f ∈ C0∞ Rd , e un ensemble de Borel et u = Gr ∗ f. On pose © ª Aj = x ∈ e : u(x) ≥ 2j et considérons une mesure capacitaire µj de Aj vérifiant les propriétés suivantes : ¡ ¢ 1. supp µj ⊂ Aj , 2. Gr ∗ (Gr ∗ µi ) ≥ 1, p.p. sur Aj ¡ ¢ 3. Gr ∗ (Gr ∗ µi ) ≤ 1, sur supp µj ° ° 4. °µj ° = cap (Aj ). Alors, on a ° ° ° °X Z∞ X ° ° ° ¡ ¢° ¡ 2¢ 3 2j ° ° r j ° 2 µj ≤ cap ({x : u(x) ≥ t} ; H ) d t ≤ 3 kfkL2 ° 2 Gr ∗ µj ° ° 4 ° ° j∈Z j∈Z 0 31 L2 Preuve. On a par définition Z∞ 0 2j+1 X Z ¡ ¢ cap ({x : u(x) ≥ t} ; H r ) d t2 = cap ({x : u(x) ≥ t} ; H r ) d(t2 ) j∈Z 2j Or ³ ´ 22(j+1) − 22j cap (Aj+1 ) ≤ 2Zj+1 2j ´ ³ cap ({x : u(x) ≥ t} ; H r ) d(t2 ) ≤ 22(j+1) − 22j cap (Aj ) On estime premièrement le membre de gauche. On a ³ ´ ° ° 3 3 22(j+1) − 22j cap (Aj+1 ) = 22(j+1) cap (Aj+1 ) = 22(j+1) °µj+1 ° 4 4 Ce qui implique 2Zj+1 ° X 3 X 2j+2 ° °µj+1 ° ≤ 2 cap ({x : u(x) ≥ t} ; H r ) d(t2 ) 4 j∈Z C’est-à-dire j∈Z 2j 2Zj+1 ° X 3 X 2j ° 2 °µj ° ≤ cap ({x : u(x) ≥ t} ; H r ) d(t2 ) 4 j∈Z j∈Z 2j D’autre part, le membre de droite est estimé par Z ´ ³ ° ° Gr ∗ f 2(j+1) 2j 2j ° ° 2j cap (Aj ) = 3 × 2 µj ≤ 3 × 2 −2 dµj 2 2j Rd Z ¢ ¡ = 3 × 2j f Gr ∗ µj dx Rd 32 En additionnant les deux membres sur j ∈ Z, on obtient Z∞ 0 X ¡ ¢ cap ({x : u(x) ≥ t} ; H ) d t2 ≤ 3 2j r j∈Z =3 Z Rd Z f ¢ ¡ f Gr ∗ µj dx Rd X j∈Z ¡ ¢ 2j Gr ∗ µj dx En appliquant l’inégalité de Hölder, on trouve Z∞ 0 ° ° ° °X ° ° ¡ ¢ ¡ ¢ r 2 j cap ({x : u(x) ≥ t} ; H ) d t ≤ 3 kf kL2 ° 2 Gr ∗ µj ° ° ° ° ° j∈Z L2 Passons à la démonstration du théorème 1.2.1. Du corollaire précedent, nous allons facilement déduire le résultat principale de ce paragraphe. Preuve. En utilisant le théorème de la convergence monotone, il suffit de montrer que I= Z∞ 0 ¡ ¢ cap ({x ∈ B (0, R) : u(x) ≥ t}) d t2 ≤ C kf k2L2 ¡ ¢ pour tout R > 0, f ∈ C0∞ Rd et C une constante indépendante de R et f . Puisque Gr ∗ f = u est borné, il vient que l’ensemble {x : u(x) ≥ t} = ∅ pour t assez grand, disons t > T sachant que I ≤ cap (B (0, R)) × T 2 < ∞ Soit µj une mesure capacitaire de l’ensemble Aj © ª Aj = x ∈ B (0, R) : u(x) ≥ 2j D’après le lemme 1.2.7 avec A = B (0, R), on a ° ° ° °X ° ¡ ¢° j ° I ≤ 3 kfkL2 ° 2 Gr ∗ µj ° ° ° ° j∈Z L2 33 (1.2.6) Or, d’après le lemme 1.2.7, on a ° ° ° °X ° ° ¡ ¢ j ° ° 2 ∗ µ G r j ° ° ° ° j∈Z L2 et ≤ c X j∈Z 1 2 ° ° 2j ° ° 2 µj (lemme 1.2.7) ° 3 X 2j ° 2 °µj °L1 ≤ I. 4 j∈Z Ceci implique ° ° ° °X ° ° ¡ ¢ j ° 2 Gr ∗ µj ° ° ° ° ° j∈Z 1 ≤ cI 2 L2 Puisque I < ∞, il résulte de (1.2.6) que 1 I ≤ c kfkL2 × I 2 i.e I ≤ c kfk2L2 Enfin, Z∞ 0 ¡ ¢ cap ({x ∈ B (0, R) : u(x) ≥ t}) d t2 ≤ C kf k2L2 Ceci étant démontré, la remarque très simple suivante nous sera souvent utile. Remarque 5 Dans ces conditions et d’après les résultats ci-dessus, on pose µ = f 2 , il vient que Z u2 f 2 dx ≤ C kuk2H r Z f 2 dx ≤ C2 cap (e, H r ) Rd et donc e 34 Alors, on convient de définir la norme kfkM(H r →L2 ) par [MS] kf kM(H r →L2 ) ∼ sup e 1 2 Z 2 f dx e (1.2.7) 1 [cap (e,H r )] 2 Nous donnons dans la section 4.3, une autre démonstration des mêmes résultats en utilisant la décomposition atomique de l’espace de Sobolev. 1.3 Continuité des opérateurs d’intégrales singulières dans les espaces Xr . Dans cette section, on rappelle certaines propriétés du poids et en particuliers la classe Ap . Un exposé complet peut être trouvé dans les monographes de J.Garcia-Cuerva et J.L. rubio de Francia [GR] et A. Torchinsky [Tor]. 1.3.1 Poids de Muckenhoupt : Quelques notions et résultats préliminaires Définition 1.3.1 Un poids w(x) : Rd → R ( une fonction positive, localement intégrable) appartient à la classe de Muchenhoupt Ap (1 ≤ p < ∞) s’il existe une constante Cp ≥ 1 telle que pour toute boule (de volume |B| ), on ait: 1 |B| Z B 1 w(x)dx |B| 1 |B| Z Z w(x) 1 − p−1 B p−1 dx ≤ Cp , w(x)dx ≤ Kess (inf x∈B w(x)) , p = 1. p>1 (1.3.1) (1.3.2) B 1 Soient 1 ≤ p < ∞ et w un poids tel que w(x)− p−1 est localement intégrable quand p > 1 et tel que w est borné quand p = 1, c’est-à-dire : 1 <∞ x∈B w(x) ess sup 35 pour toute boule B . Commençons par une propriété de continuité de l’opérateur maximal. On a en effet le théorème suivant: Théorème 1.3.1 (Muchenhoupt) Supposons que w ∈ Ap , où 1 < p < ∞. Alors l’opérateur maximal de Hardy-Littlewood M est borné sur Lp (w(x)dx), c-à-d : il existe une constante C > 0 telle que pour tout f ∈ Lp (w(x)dx), on a Z (Mf(x))p w(x)dx ≤ C Rd Z |f (x)|p w(x)dx Rd où C ne dépend que de la constante Ap de w. On cite certaines propriétés du poids Ap 1 1. Si w ∈ Ap pour 1 < p < ∞ , alors puisque w(x)− p−1 est localement ¡ ¢ intégrable quand p > 1 et w1 est localement borné si p = 1, on a Lp (w(x)dx) ⊂ L1loc Rd . Proposition 1.3.1 1 1 2. Notons que si w est un poids, alors en écrivant 1 = w p w− p , puis en utilisant l’inégalité de Hölder, on obtient que pour toute boule B 1 1≤ |B| Z B 1 w(x)dx |B| Z w(x) −1 p−1 B p−1 dx si p > 1, De la même manière pour l’expression qui donne la condition sur A1 . Il vient que si w ∈ Ap , la constante de Ap est ≥ 1. 3. Si w ∈ Ap , où 1 < p < ∞, alors w 1 − p−1 ∈ Ap0 et inversement. 4. Il n’est pas difficile de voir que le poids w ∈ A1 si et seulement si Mw(x) ≤ A1 w(x) p.p. 5. Il vient que si w ∈ A1 , alors il existe une constante C telle que w(x) ≥ pour tout x ∈ Rd . En effet, si x ∈ Rd et R = 2 max (1, |x|), alors 1 Rd Z w(y)dy ≥ B(R,x) 36 2−d (1 + |x|)d Z B(1,0) w(y)dy C (1+|x|)d presque ceci implique M w(x) ≥ C (1 + |x|)−d p.p. 6. Si w est un poids et qu’il existe deux constantes positives C et D telles que C ≤ w(x) ≤ D, presque pour tout x ∈ Rd , alors il est évident que w ∈ Ap pour 1 ≤ p < ∞ . Remarque 6 La classe Ap de Muckenhoupt peut être caractérisé également par la continuité des opérateurs de Caldéron-Zygmund. On a en effet le théorème suivant [St2] Théorème 1.3.2 (Muckenhoupt) Soit T un opérateur de Caldéron-Zygmund et w un poids de la classe Ap , où 1 < p < ∞ . Il existe alors une constante C > 0 telle que, pour tout f ∈ Lp (w(x)dx), on a Z p |T f (x)| w(x)dx ≤ C Rd Z |f(x)|p w(x)dx Rd Inversement, soit dµ une mesure de Borel positive. Alors, si Z |T f(x)|p dµ ≤ C Rd Z |f(x)|p dµ Rd pour tout f ∈ Lp (dµ), alors dµ est absolument continue et dµ = w(x)dx avec w ∈ Ap . 1.3.2 Poids à croissance lente. Nous utiliserons parfois que les poids Ap sont à croissance lente. Définition 1.3.2 Un poids w est dite à croissance lente s’il existe une constante positive C telle que w(2B) ≤ Cw(B) (1.3.3) pour toute boule B ⊂ Rd . L’infinimum sur toutes les constantes C pour la quelle l’inégalité (1.3.3) soit satisfaite est appelé la constante de croissance de w. Il vient directement de la condition Ap et de l’inégalité de Hölder qu’un poids w ∈ Ap admet la propriété de croissance lente. En particulier, tout poids de Ap vérifie la condition (1.3.3). 37 Proposition 1.3.2 Soit w ∈ Ap où 1 ≤ p < ∞ et soit E un sous-ensemble mesurable d’une boule B. Alors w(B) ≤ A µ |B| |E| ¶p w(E) où A est une Ap constante de w . Preuve. On a |E| = Z 1 1 w p (x)w− p (x)dx E 1 p−1 p p Z Z −1 ≤ w(x)dx w(x) p−1 dx E 1 p ≤ w(E) |B| 1 p ≤ A w(E) |B| 1 = Ap µ 1 |B| p−1 p 1 p w(E) w(B) E p−1 p ¶1 p Z w(x) −1 p−1 B 1 |B| Z B p−1 dx p −1 p w(x)dx |B| Théorème 1.3.3 (L’inégalité de Hölder inverse) Si w ∈ Ap , alors il existe des nombres η > 1 et Cη ≥ 1 tels que 1 |B| Z B 1 η 1 w(x) dx ≤ Cη |B| η Z w(x)dx B pour toute boule B. Corollaire 1.3.4 Supposons que w ∈ Ap pour 1 < p < ∞. Alors, il existe un nombre q, 1 < q < p tel que w ∈ Aq . 38 1 Preuve. D’après la proposition 1.3.1, le poids w− p−1 ∈ Ap0 . Donc, il vient de la condition Ap 1 |B| 1 où u = w− p−1 et p0 = p p−1 . η > 1 tel que Z u(x)dx ≤ C B 1 |B| Z 1 |B| 1 |B| Z u(x) 1 1−p0 B B w(x) B 1 1−q 1 η C u(x) dx ≤ |B| η pour toute boule B. Puisque η > 1, on a Z 1−p0 dx En appliquant l’inégalité de Hölder inverse à u, il existe un nombre 1 p−1 η p−1 q−1 dx 1 q−1 = 1 = |B| Z B 1 |B| p−1 η w(x) η 1−p B 1 ≤C |B| ≤C u(x)dx pour certain 1 < q < p. D’où Z Z B Z B w(x) dx 1 1−p p−1 dx −1 w(x)dx ceci pouve que w ∈ Aq . Maintenant, on est dans la position de démontrer le théorème de Muchenhoupt. Preuve. Introduisons une fonction maximal à poids 1 Mw f(x) = sup R>0 w(B(R, x)) Z |f(y)| w(y)dy , x ∈ Rd B(R,x) La preuve standard du théorème maximal de Hardy-Littlewood ([St1] p.p6-7) montre que si g ∈ Ls ((w)dx), 1 < s < ∞, alors Z (Mw g(x))s w(x)dx ≤ C Rd Z Rd 39 |g(x)|s w(x)dx (1.3.4) Soit B une boule arbitraire et supposons que w ∈ Aq pour 1 < q < p. Il vient de l’inégalité de Hölder 1 w(B) Z B 1 |f(y)| dy ≤ w(B) Z 1 =C |B| 1 q q 1 |f(y)| w(y)dy w(B) q B 1 ≤C |B| 1 q 1 Z B Z B 1 q |f(y)| w(y)dy q µ 1 Z w(y) B w(B) |B| q−1 q 1 − q−1 ¶− 1 dy q q |f(y)| w(y)dy q et par conséquent 1 Mf(x) ≤ C (Mw |f|q (x)) q pour tout x ∈ Rd . En utilisant l’inégalité (1.3.4) avec g = |f|q et s = Z p (M f(x)) w(x)dx ≤ C Rd Z p q > 1, on arrive à p (Mw |f|q (x)) q w(x)dx Rd ≤C Z |f(x)|p w(x)dx Rd 1.3.3 Continuité de l’opérateur d’intégrale singulière Soit k(t) 6= 0 une fonction positive décroissante pour t > 0. Supposons de plus que k est localement intégrable : Z k(t)td−1 dt < ∞ O et posons 1 k(R) = d R ZR k(t)td−1 dt 0 Le noyau k joue un rôle très important dont il vérifie toujours la condition (1.3.3) par contre son noyau original k ne le joue pas. 40 Lemme 1.3.1 k est un noyau positif continu tel que (i) d−1 k(s) ≤ k(s); (ii) k est décroissant et vérifie la condition (1.3.3). Plus précisement, on a k(2s) ≤ k(s) ≤ 2d k(2s) Preuve. Par définition, on peut facilement montrer la positivité et la continuité de k. (i) On remarque que 1 k(R) ≥ d R ZR k(R)td−1 dt = k(R) d 0 (ii) On prend α ≥ 1. Alors R Z ZαR 1 1 d−1 d−1 k(αR) = k(t)t dt + k(t)t dt (αR)d (αR)d 0 0 R ) ( (αR)d − (R)d 1 d R × k(R) + k(R) = d (αR)d n ´o ³ 1 d d d R = k(R) k(R) + k(R) (αR) − (R) ≤ (αR)d ZαR k(t)td−1 dt ≤ Donc k est décroissant. On remarque que Z2R ZR d−1 −d 1 k(2R) = k(t)t dt ≥ 2 k(t)td−1 dt = 2−d k(R) Rd (αR)d 1 0 0 Parfois, il sera plus utile d’utiliser le noyau de Bessel modifié : ∼ Gr (x) = max (Gr (x), 1) ∼ qui n’a pas une décroissance exponentielle à ∞ . Il est evident que les deux noyaux Gr et Gr ∼ sont des noyaux radiaux, positifs, décroissants. De plus, Gr admet une propriété de croissance 41 lente : ∼ ∼ ∼ Gr (2s) ≤ Gr (s) ≤ c(d)Gr (2s) Le potentiel correspondant modifié est défini par ∼ ∼ P (x) = Gr ∗ µ(x) Nous commençons par établir une importante proposition dont la démonstration fera appel à la théorie du potentiel d’équilibre. Proposition 1.3.3 Soient d ≥ 2 et 0 < δ < ∼ d d−2r . Soit µ une mesure capacitaire associée au potentiel P . Alors ∼δ P ∈ A1 sur Rd Ceci est équivalent à µ δ ¶ ∼ ∼δ M P (x) ≤ C(δ, d)P (x), dx p.p où M est l’opérateur maximal de Hardy-Littlewood. Preuve. Soit k : R+ → R+ une fonction décroissante vérifiant la condition : k(2s) ≤ ck(s), s > 0 Il est aisé de voir que le poids radial k(|x|) ∈ A1 si et seulement si ZR 0 kδ (t)td−1 dt ≤ c.Rd k(R), R > 0 Il vient de (1.2.3) que ∼ Gr (s) ' |s|r−d si d ≥ 3 pour 0 < s < 1 et ∼ Gr (s) ' 1 pour s ≥ 1 42 (1.3.5) ∼δ Par conséquent, k (|s|) = Gr (s) est un noyau radial, décroissant et vérifie la propriété de croissance lente. D’après l’inégalité de Jensen, on a ∼ δ1 ∼ δ2 Gr ∈ A1 implique que Gr ∈ A1 si δ 1 ≥ δ 2 Il est clair que (1.3.5) est vraie si et seulement si 0 < δ < généralité, on peut supposé que 1 ≤ δ < d d−2r . d d−2r . Par conséquent, sans perdre de Alors par l’inégalité d’intégrale de Minkowski et ∼δ de l’estimation de Gr établie au dessus, il en résulte que õ ¶ 1 !δ µ δ ¶ ∼ ∼δ δ Gr ∗ µ(x) M P (x) ≤ M µ ¶δ ∼ ≤ C(δ, d) Gr ∗ µ (x) ∼δ = C(δ, d)P (x) Théorème 1.3.5 (MV1) Soit 0 ≤ r < L2loc telles que Z e d 2. Soient h et g deux fonctions appartenant à |h(x)|2 dx ≤ Ccap(e) (1.3.6) ³ . r´ pour tout ensemble compact e où cap (e) = cap e; H . Supposons de plus que pour tout poids ρ ∈ A1 , on a Z 2 |g(x)| ρdx ≤ K Rd Z |h(x)|2 ρdx (1.3.7) Rd où K est une constante dépend uniquement de d et de la constante A dans la condition du Muckenhoupt. Alors Z e |g(x)|2 dx ≤ Ccap(e) pour tout ensemble compact e avec C = C (d, r, K) . Preuve. Supposons que υ e est une mesure capacitaire de e ⊂ Rd et soit ϕ = P son potentiel d’équilibre. Alors par la proposition 1.2.4, on ait 43 (i) ϕ(x) ≥ 1 presque partout sur e ; (ii) ϕ(x) ≤ B = B (d, r) pour tout x ∈ Rd ; (iii) cap {ϕ ≥ t} ≤ Ct−1 cap (e) pour tout t > 0 et la constante est indépendante de e. Maintenant, il vient de la proposition 1.3.3 que ϕδ ∈ A1 . Par conséquent, d’après (1.3.7), on a Z Z |g(x)|2 ϕδ dx ≤ K Rd |h(x)|2 ϕδ dx Rd En appliquant cette inégalité au même temps que (i) et (ii), on trouve Z e 2 |g(x)| dx ≤ Z 2 δ |g(x)| ϕ dx ≤ C Rd Z 2 δ |h(x)| ϕ dx = C Rd ZB Z 0 ϕ≥t |h(x)|2 dxtδ−1 dt D’après (1.3.6) et (iii), il vient que Z |h(x)|2 dx ≤ Ccap {ϕ ≥ t} ≤ C cap (e) t ϕ≥t Par conséquent, Z e 2 |g(x)| dx ≤ C ZB −1 t δ−1 cap (e) t dt = Ccap (e) 0 ZB tδ−2 dt 0 Il est clair que pour tout 0 ≤ r < d2 , on peut choisir δ > 1 sachant que 0 < δ < ZB B δ−1 Alors tδ−2 dt = < ∞, d’où δ−1 0 Z e |g(x)|2 dx ≤ Ccap (e) Le théorème précédent permet d’établir le résultat suivant : 44 d d−2r . Corollaire 1.3.6 Si T est un opérateur de Caldéron-Zygmund, alors . r . r T : X → X et T : X r → X r 1.3.4 Continuité de l’opérateur maximal sur l’espace Xr . Pour finir, nous allons établir une version du théorème de I.E. Verbitsky [MS] sur la continuité ¡ ¢ de l’opérateur maximal sur l’espace Xr 0 ≤ r < d2 . Théorème 1.3.7 Si f ∈ Xr , alors Mf ∈ Xr et on a kM fkXr ≤ C(d, r) × kf kXr Un résultat analogue sera établi pour l’espace homogène. Preuve. On écrit Mf(x) = M1 f(x) + M2 f (x) où 1 0≤R≤1 |B(x, R)| M1 f (x) = sup et 1 M2 f (x) = sup R≥1 |B(x, R)| Z |f(y)| dy B(x,R) Z |f(y)| dy B(x,R) En effet, puisque cap (BR , H r ) ≤ cmes (BR ) pour R ≥ 1, alors 1 M2 f(x) = sup R≥1 |B(x, R)| Z B(x,R) 1 ≤ sup R≥1 |B(x, R)| Par conséquent, Z e |f(y)| dy Z B(x,R) 1 2 |f (y)|2 dy ≤ C kfkXr |M2 f(x)|2 dx ≤ C kfk2Xr mesd (e) 45 Donc Z e . r |M2 f(x)|2 dx ≤ C kfk2Xr cap(e, H ) d’où M2 f ∈ Xr . D’autre part, pour démontrer que l’opérateur M1 f ∈ Xr , il suffit de considérer que l’ensemble compact e ⊂ B1 . On désigne par µ la mesure capacitaire de l’ensemble compact e. Alors ³ ´ . r µ Rd = cap(e, H ) et Peµ (x) ≤ K, ∀x Puisque Peµ (x) ≥ 1 sur e, alors pour tout δ > 0, on a Z e |M1 f(x)|2 dx ≤ Z B1 ´δ ³ |M1 f (x)|2 Peµ (x) dx Soit ϕ la restriction de f sur B2 telle que B2 est une boule de rayon 2 concentrique à la boule B1 . D’où M1 f (x) ≤ M ϕ(x), ∀x ∈ B1 Donc Z B1 Z ³ ³ ´δ ´δ |M1 f(x)|2 Peµ (x) dx ≤ |Mϕ(x)|2 Peµ (x) dx B ≤C Z2 B2 =C ³ ´δ |ϕ(x)|2 Peµ (x) dx Z B2 ³ ´δ |f(x)|2 Peµ (x) dx D’autre part, on peut écrire Z B2 ZK Z ³ ´δ |f (x)|2 Peµ (x) dx = |f(x)|2 dx tδ−1 dt 0 46 Et n o . r avec Et = x ∈ B2 : Peµ (x) > t . Puisque les capacités cap(Et , H ) et cap(Et , H r ) sont équivalentes pour des ensembles inclus dans B2 , on a Z . r |f (x)|2 dx ≤ c kf k2Xr cap(Et , H ) Et Par conséquent, Z B2 ZK ³ ´δ . r . r 2 |f(x)| Peµ (x) dx ≤ c kf kXr cap(e, H ) tδ−2 dt ≤ C kf k2Xr cap(e, H ) 2 0 d’où Z e . r |M1 f(x)|2 ≤ Ccap(e, H ) et donc M1 f ∈ Xr . Finalement, on a kMfkXr ≤ kM1 fkXr + kM2 f kXr ≤ c kfkXr ce qui prouve le théorème. 47 Chapitre 2 Les multiplicateurs ponctuels de Hr → Hs Ce chapitre a pour but d’introduire une classe spéciale d’espaces d’opérateurs, les espaces de multiplication ponctuels et d’étudier leurs caractérisations vis-à-vis de certaines inégal¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢ ités. Plus précisement, on commencera par définir les espaces M H r Rd → H s Rd et on donne les propriétés élémentaires. Dans la section suivante, on caractérisera les espaces ¡ ¢¢ ¡ ¡ ¢ M H r Rd → H s Rd pour r ≥ s > 0 à l’aide des opérateurs pseudo-différentiels. Enfin, la dernière partie est réservée à une application de la théorie développée dans ce chapitre. L’exemple le plus simple -fondamental- est l’existence d’une solution globale de l’équation de Ricatti. 2.1 ¡ ¢¢ ¡ ¡ ¢ L’espace M H r Rd → H s Rd pour r ≥ s > 0 La teminologie utilisée est en grande partie empruntée à V.G. Maz’ya et T. Schaposnikova ([MS]). Toute distribution f sur Rd définit un opérateur de multiplication, encore noté f qui ¡ ¢ ¡ ¢ envoie D Rd → D0 Rd défini par ³ ´ < fu, v >=< f, uv >, u, v ∈ D Rd 48 Dans la suite, nous appellerons M (H r → H s ) (r, s ∈ R) la classe des opérateurs de multipli¡ ¢ cation continus de H r dans H s engendré par f ∈ D0 Rd telle que la forme sesqui-linéaire correspondante < f., . > est bornée : |< f u, v >| = |< f, uv >| ≤ C kukH r kvkH −s0 (2.1.1) où C est une constante indépendante de u et v. Convenons d’appeler "norme du multiplicateur" la plus petite des constantes C possible; kfkM(H r →H s ) = sup {kfukH s : kukH r ≤ 1} (2.1.2) Remarquons une conséquence immédiate : dans le cas r = −s , (2.1.1) est équivalente à l’inégalité de la forme quadratique : ¯ ¯ ³ ´ ¯ 2 ¯ 2 0 |< fu, u >| = ¯< f, |u| >¯ ≤ C kukH r , u ∈ D Rd (2.1.3) Pour vérifier ceci, nous procèderons de la façon suivante : on suppose que kukH r ≤ 1, kvkH r ≤ 1 ¡ ¢ où u, v ∈ D Rd . En appliquant (2.1.3), ainsi que l’identité de polarisation uv = ´ 1³ |u + v|2 − |u − v|2 − i |u − iv|2 + i |u + iv|2 4 et l’identité du parallélogramme, on trouve |< f, uv >| ≤ ´ C0 ³ ku + vk2H r + ku − vk2H r + ku + ivk2H r + ku − ivk2H r ≤ 2C 0 4 Par conséquent, (2.1.1) est satisfaite pour s = −r avec C = 2C’ . De plus, la meilleure constante C 0 dans (2.1.3) vérifie l’inégalité C 0 ≤ kf kM(H r →H s ) ≤ 2C 0 49 ¡ ¢ Soit V Rd un espace de Banach de fonctions définie sur Rd . On utilisera les espaces : ³ ´ n ³ ´ ³ ´o Vloc Rd = u : ηu ∈ V Rd pour tout η ∈ C0∞ Rd ¡ ¢ Soien η ς = η (x − ς) t.q η ∈ C0∞ Rd et η = 1 sur B(0, 1). ³ ´ Vunif Rd = ¡ ¢ La norme sur Vunif Rd est définie par ( ) ° ° u : sup °ης u°V < ∞ ς∈Rd ° ° kukVunif = sup °η ς u°V . ς∈Rd Une conséquence immédiate de la définition d’un espace de multiplicateur M (H r → H s ) est l’injection s M (H r → H s ) ⊂ Hunif Remarque 7 Si r < s, alors l’espace M (H r → H s ) est vide. Etablissons d’abord la propriété suivante : ¢ ¡ Lemme 2.1.1 On a M (H r → H s ) ⊂ M H r → L2 = Xr , c’est-à-dire kfkM(H r →L2 ) ≤ C kf kM(H r →H s ) (2.1.4) ¡ ¢ Preuve. La preuve du lemme est immédiate. Soient f ∈ M (H r → H s ) et u ∈ C0∞ Rd . Alors kf ukL2 ≤ C kfukH s ≤ C kfkM(H r →H s ) kukH r D’où sup kukH r ≤1 kfukL2 = kf kXr ≤ C kfkM(H r →H s ) Un corollaire évident : Corollaire 2.1.1 Si f ∈ M (H r → H s ), alors f ∈ L2unif . 50 ¡ ¢ Preuve. Soit f ∈ M (H r → H s ) et d’après le lemme 2.1.1 : f ∈ M H r → L2 . Par conséquent, Z e |f(x)|2 dx ≤ kfkXr cap (e, H r ) pour tout ensemble compact e ⊂ Rd . Donc, pour toute boule BR (a), on a Z |f(x)|2 dx ≤ CRd−2r kfkXr , 0 < R ≤ 1 BR (a) et en particulier kf kL2 unif à fortiori kfkL2 unif ≤ C kfkXr ≤ C kf kM(H r →H s ) . Notons aussi le lemme élémentaire suivant qui est très utile car il permet de traiter l’équivalence 1 des normes. Notons par Λ = (1 − ∆) 2 . Lemme 2.1.2 Pour tout 0 < t < β, on a ° ° kukH β ≈ °Λt u°H β−t (2.1.5) Cet énoncé est classique (voir [St1]). Remarque 8 Si r ≥ 0, alors H r 2→ L1 + L∞ . Par conséquent, nous sommes intéressés par les espaces de distributions réguliers au moins L1loc . De plus, si r ≤ d2 , alors H r contient des fonctions non-bornées. 2.1.1 Normes équivalentes Pour les applications, il est très important de trouver diverses normes équivalentes à kukH r . Pour cela, une autre caractérisation des espaces de Sobolev a été employée sans utiliser la transformation de Fourier sur Rd . On écrit s = k + α, où α ∈ (0, 1] et k ∈ N∗ . Ensuite nous utilisons la différence finie : (2) ∆h u (x) = u(x + 2h) − 2u(x + h) + u(x) 51 et ∆h u (x) = u(x + h) − u(x) Introduisons alors l’opérateur suivant : ¯ ¯2 12 Z ¯¯∆(2) ∇k u (x)¯¯ h dh Ds u(x) = d+2α |h| (2.1.6) Rd On pourra se rapporter à l’étude détaillée et plus vaste par Taibleson [Tai]. La méthode utilisée ci-dessus permet d’établir la propriété suivante : ¡ ¢ ¡ ¢ Lemme 2.1.3 L’espace de Sobolev H s Rd est défini comme étant le complété de C0∞ Rd muni de la norme kukH s ≈ kDs ukL2 + kukL2 (2.1.7) Ce lemme est classique. Pour sa démonstration, nous renvoyons à [T1]. 2.1.2 Le procédé de régularisation On utilisera fréquement dans la suite, la technique de régularisation par convolution; il sera commode d’appeler fonction h-régularisante une fonction Kh (définie en bas par (2.1.8)) indéfiniment différentiable sur Rd , positive, ne dépend que de la distance de laZ variable à l’origine (i.e; invariante par rotation) à support dans la boule B(0, h), et telle que Kh (x)dx = 1 (dx est la mesure de Lebesgue de Rd ). Proposition 2.1.1 Soit fh une régularisée de la fonction f définie par fh = f ∗ Kh où Kh (x) = h −d K µ x−ξ h ¶ 0 (B ), K ≥ 0 et kKk avec K ∈ C∞ 1 L1 = 1. Alors, on a les inégalités suivantes 52 (2.1.8) (i) kfh kM(H r →H s ) ≤ kfkM(H r →H s ) = lim kfh kM(H r →H s ) (2.1.9) kfh kM(H r →L2 ) ≤ kfkM(H r →L2 ) = lim kfh kM(H r →L2 ) (2.1.10) h→0 (ii) h→0 (iii) sup e kDs fh ; ekL2 [cap (e,H r )] ≤ sup 1 2 e kDs f ; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 (2.1.11) Preuve. On trouvera la démonstration de (i) et (ii) dans ([MS], Lemme 2.2.1/1). Pour (iii), en appliquant l’inégalité de Minkowski, il vient alors kDs fh ; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 ≤ 1 2 Z R 2 (Ds f (x − ht)) dx dt K(t) ≤ 1 2 Z R 2 (Ds f (ξ)) dξ dt B1 K(t) e 1 [cap (e,H r )] 2 E 1 [cap (e,H r )] 2 kDs f; ekL2 ≤ kKkL1 sup 1 e [cap (e,H r )] 2 où E = {x − ht : x ∈ e, t ∈ B1 } . 2.2 2.2.1 Propriété de l’espace M (H r → H s ) Propriété d’interpolation En utilisant la propriété d’interpolation suivante ¤ £ H r−λ = H r , H r−s λ ,2 s 53 (2.2.1) où s < λ < r ([T1], th.2.4.2), on en déduit de (1.2.7) et (2.2.1) que ¢ ¡ f ∈ M (H r → H s ) ∩ M H r−s → L2 implique (2.2.2) ´ ³ f ∈ M H r−λ → H s−λ Plus précisement, pour 0 < λ < s < r, on a 1− λ λ s s kfkM(H r−λ →H s−λ ) ≤ C kfkM(H r →H s ) × kfkM(H r−s →L2 ) (2.2.3) et pour 0 < λ < s, on a 1− λ λ s s kfkM(H s−λ →H s−λ ) ≤ C kf kM(H s →H s ) × kfkL∞ (2.2.4) Nous aurons besoin du résultat suivant dans la suite de la thèse. Proposition 2.2.1 Soient 0 < α < β et ϕ ∈ L2β loc , ϕ ≥ 0. Il existe une constante C > 0 telle que sup e Z ϕ2α dx e 1 α cap (e,H α ) ≤ Csup e pour tout ensemble compact de mesure positive. Z ϕ2β dx e 1 β cap (e,H β ) (2.2.5) ¡ ¢ Preuve. En effet, soit u = Jα g t.q u ∈ C0∞ Rd . Par l’inégalité de Hedberg [He] : α β |u| ≤ C (Jα |g|) (Mg) 54 ³ ´ 1− α β (2.2.6) par conséquent, Z ϕ2α |u|2 dx ≤ C Rd Z 2α ϕ2α (Jα |g|) β (Mg) ³ ´ 2 1− α β dx Rd ³ ´ 1− α β α β Z Z ≤ C ϕ2β (Jβ |g|)2 dx (Mg)2 dx Rd Rd où M est l’opérateur maximal de Hardy- Littlewood. En vertu de la continuité de l’opérateur ¡ ¢ maximal M et de l’opérateur du Potentiel de Bessel sur L2 Rd , on en déduit Z 2α ϕ 2 2 ³ −α+β β ³ −α+β β |u| dx ≤ C kgkL2 ´ sup e Rd 2 ≤ C kgkL2 ≤ C kgk2L2 sup ´ sup e Z ϕ2β dx e α β cap (e,H β ) Z α β 2β ϕ dx e cap (e,H β ) Z ϕ2β dx e 2 sup e Z ϕ2α dx e α1 cap (e,H α ) ≤ Csup e 55 e 2 ³ ´ kgkL2 αβ Z ϕ2β dx α β kJβ |g|kH β cap (e,H β ) e Z α β 2β ϕ dx e 2 = C kukH α sup cap (e,H β ) e D’où, il vient ³ ´ β1 cap (e,H β ) α β 2.2.2 Injection de M (H r → H s ) dans M (H r−s → L2 ) La formule décrite par la proposition ci-dessous est due esentiellement à V. Maz’ya et T. Schaposnikova [MS], ainsi que la démonstration que nous ne faisons qu’esquisser : Proposition 2.2.2 Soit 0 < s ≤ r < ∞. Alors on a les inégalités suivantes 1. si r = s, on a M (H r → H s ) ⊂ L∞ et kfkL∞ ≤ kfkM(H r →H s ) (2.2.7) ¢ ¡ 2. si r > s, on a M (H r → H s ) ⊂ M H r−s → L2 et kfkM(H r−s →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) (2.2.8) Preuve. Elle se fait sans dfficulté, en reprenant pas à pas la démonstration de V. Maz’ya et T. Schaposnikova. 1. Soit u ∈ H s et k un entier positif. Il est clair que °1 ° °1 ° 1 ° k °k ° k °k k °f u° 2 ≤ °f u° s ≤ kfkM(H s →H s ) kukH s . L H Finalement, un simple passage à la limite donne kfkL∞ ≤ kfkM(H r →H s ) si k → ∞. 2. Soit f ∈ M (H r → H s ) et fh sa fonction régularisante de rayon h. D’après le lemme 2.1.1, on a M (H r → H s ) ⊂ Xr , alors f ∈ L2unif . De plus fh ∈ L∞ et par conséquent, ¡ ¢ fh ∈ M H r−s → L2 . On a deux cas à étudier : 1◦ cas Plaçons nous tout d’abord dans le cas où r > 2s. Posons u = Jr−s g tel que g ∈ L2 . 56 On a d’après l’inégalité de Hedberg [He] : s s |u| ≤ C (Jr |g|)1− r (Mg) r Par conséquent kufh kL2 ° s °1− rs ° s−r ° ≤ C kgkL2 °fh Jr |g|° 2 s r L s 1− s ≤ C kgkLr 2 kfh × Jr |g|kH s r sup e Z r−s 2s 2s r−s dx |f | h e cap (e , H s ) 1 Par suite, en appliquant la proposition 2.2.1 avec ϕ = |fh | r−s , α = s et β = r − s, il vient alors sup e et on déduit que sup e Z 2s r−s |fh | dx e cap (e,H s ) = sup 2s Z 1 r−s |f | dx h e cap (e,H s ) e Z ϕ2s dx e cap (e,H s ) ≤ Csup e ≤ Csup e 57 r−s 2s Z s r−s 2(r−s) dx ϕ e cap (e,H r−s ) Z |fh |2 dx e s r−s cap (e,H r−s ) Donc sup e r−s 2r Z 2s r−s |f | dx h e cap (e,H s ) Z s × r−s r−s 2r 2 |f | dx h e ≤ C sup r−s ) e cap (e,H ≤C ( sup e kfh ; ekL2 )s r 1 [cap (e,H r−s )] 2 Ce qui implique s 1− s s r kufh kL2 ≤ C kgkLr 2 kfh Jr |g|kH s r kfh kM(H r−s →L2 ) s 1− s 1− s s r r r ≤ C kgkLr 2 kfh kM(H r →H s ) kJr |g|kH r kfh kM(H r−s →L2 ) 1− s s r r ≤ C kgkL2 kfh kM(H r →H s ) kfh kM(H r−s →L2 ) 1− s s r r ≤ C kukH r−s kfh kM(H r →H s ) × kfh kM(H r−s →L2 ) Par conséquent kfh kM(H r−s →L2 ) = sup kukH r−s ≤1 1− s s r r kufh kL2 ≤ C kfh kM(H r →H s ) kfh kM(H r−s →L2 ) C’est-à-dire kfh kM(H r−s →L2 ) ≤ C kfh kM(H r →H s ) Proposition 2.2.3 Preuve. 2◦ cas Soit r ∈ ]s , 2s[. Choisissons un nombre ε positif tel que r − s > ε. Comme r − s + ε > 2ε, on déduit du 1◦ Cas, kfh kM(H r−s →L2 ) ≤ C kfh kM(H r−s+ε →H ε ) . En utilisant l’inégalité d’interpolation, ceci implique que 1− ε ε s s kfh kM(H r−s+ε →H ε ) ≤ C kfh kM(H r−s →L2 ) kfh kM(H r →H s ) 58 D’où 1− ε ε s s kfh kM(H r−s →L2 ) ≤ C kfh kM(H r−s →L2 ) kfh kM(H r →H s ) c’est-à-dire kfh kM(H r−s →L2 ) ≤ C kfh kM(H r →H s ) et la proposition est complètement démontrée. En utilisant la proposition 2.2.2 et l’estimation (1.2.7), on obtient l’assertion suivante Corollaire 2.2.1 Soit f ∈ M (H r → H s ), 0 < s < r. Alors on a sup e kf; ekL2 1 [cap (e,H r−s )] 2 ≤ C kfkM(H r →H s ) (2.2.9) Grâce aux inégalités (2.2.3), (2.2.4) et la proposition 2.2.2, on aura Corollaire 2.2.2 Soit f ∈ M (H r → H s ) où 0 < s < r. Alors pour tout 0 < λ < s , ¢ ¡ f ∈ M H r−λ → H s−λ et kfkM(H r−λ →H s−λ ) ≤ C kfkM(H r →H s ) (2.2.10) La proposition suivante, également due à V. Maz’ya et T. Schaposnikova [MS], permet d’établir une estimation des opérateurs pseudo-différentiels. ¢ ¡ Proposition 2.2.4 Soit f ∈ M (H r → H s ) où 0 < s < r. Alors Dγ f ∈ M H r → H s−|γ| pour tout multi-indice γ d’ordre |γ| ≤ s et kDγ fkM(H r →H s−|γ| ) ≤ C kfkM(H r →H s ) 59 (2.2.11) Preuve. Pour établir (2.2.11), il nous suffit de considérer le cas |γ| = 1 pour s ≥ 1. Il est clair que ku∇fkH s−1 ≤ kufkH s + kf∇ukH s−1 ´ ³ ≤ kfkM(H r →H s ) + kfkM(H r−1 →H s−1 ) kukH r En utilisant le corollaire 2.2.2, on trouve ku∇fkH s−1 ≤ C kfkM(H r →H s ) kukH r ce qui achève la démonstration de la proposition. En appliquant la proposition (2.2.2) et la proposition (2.2.4) que l’on vient de prouver, on obtient Corollaire 2.2.3 Soit f ∈ M (H r → H s ) où 0 < s < r. Alors pour tout multi-indice γ d’ordre ¢ ¡ |γ| ≤ s, Dγ f ∈ M H r−|γ| → L2 et on a kDγ fkM(H r−s+|γ| →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) (2.2.12) En adaptant la démonstration du lemme3.1.1/1 [MS], on peut énoncé Proposition 2.2.5 (MS) Soient α et β deux nombres réels positifs. Alors, on a pour tout ¡ ¢ u ∈ C0∞ Rd 1 Dα u ≤ Jβ Dα (1 − ∆) 2 β u (2.2.13) Nous examinons plus loin, l’analogue de la proposition 2.2.5 dans le cadre de l’espace des multiplicateurs singuliers pour 0 ≤ r < 1. Proposition 2.2.6 (MS) Pour δ ∈ ]0, 1[ et tout λ ≥ 1, on a l’inégalité suivante ÃZZ |∆h f (x) ∆h u (x)|2 |h| d+2 !1 2 dhdx ≤ Csup e 60 kDδ f ; ekL2 1 [cap (e, H λ−1+δ )] 2 kukH λ (2.2.14) 2.3 Théorème principal Le théorème suivant donne des conditions nécéssaires et suffisantes pour qu’une fonction appartienne à l’espace M (H r → H s ). Théorème 2.3.1 Supposons que r < d 2 et r > s. Alors ¡ s ¢ ∩ L1unif f ∈ M (H r → H s ) si et seulement si f ∈ Hloc et ¢ ¡ Ds f ∈ M H r → L2 Plus précisement, on a la relation d’équivalence suivante kfkM(H r →H s ) ∼ kDs fkM(H r →L2 ) + kfkL1 unif Si r = s , on remplace kfkL1 unif 2.3.1 (2.3.1) par kfkL∞ . Condition nécéssaire. Le corps de la démonstration du théorème 2.3.1 est le théorème suivant Théorème 2.3.2 Soit f ∈ M (H r → H s ) où 0 < s < r. Alors kDs f ; ekL2 1 [cap (e, H r )] 2 ≤ C kfkM(H r →H s ) (2.3.2) Preuve. La preuve du théorème se décompose alors en quatre partie de difficultés bien différentes. (i) Montrons d’abord le théorème en supposant le cas s ∈ ]0, 1[ . On part de l’inégalité triangulaire kuDs fkL2 ≤ c (kfukH s + kfDs ukL2 ) ´ ³ ≤ c kfkM(H r →H s ) kukH r + kfDs ukL2 61 (2.3.3) Considérons le cas r = s. Il vient immédiatement que kfDs ukL2 ≤ kfkL∞ kukH r (2.3.4) En combinant l’inégalité (2.3.4) avec (2.2.7) et (2.3.3), on trouve ¡ ¢ kuDs fkL2 ≤ c kfukH s + kfkL∞ kukH r ≤ c kfkM(H s →H s ) kukH s (2.3.5) Ainsi, kDs fkM(H s →L2 ) ≤ c kfkM(H s →H s ) (2.3.6) et en vue de (1.2.7), on obtient (2.3.2). Maintenant, on suppose que s < r. L’estimation (2.2.13) entraîne que ° ° r−s ° ° kf Ds ukL2 ≤ kfkM(H r−s →L2 ) °Jr−s Ds (1 − ∆) 2 u° H r−s (2.3.7) En utilisant le lemme 2.1.2, la seconde norme est majorée par ° ° r−s ° ° 2 u° °Jr−s Ds (1 − ∆) H r−s ° ° r−s ° ° 2 ≤ c °Ds (1 − ∆) u° 2 L ° ° r−s ° ° ≤ c °(1 − ∆) 2 u° s H ≤ c kukH r En combinant cette estimation avec (2.3.7), ceci entraîne kfDs ukL2 ≤ c kfkM(H r−s →L2 ) kukH r Grâce aux estimations (2.3.3), (2.3.8) et la proposition 2.2.2, on obtient kuDs f kL2 ≤ c kfkM(H r →H s ) kukH r D’où kDs fkM(H r →L2 ) ≤ c kfkM(H r →H s ) 62 (2.3.8) avec la relation (1.2.7), ceci donne l’inégalité (2.3.2). (ii) Maintenant, on doit examiner le cas s = 1. En utilisant l’identité (2) (2) (2) ∆h (f u) = f ∆h (u) + u∆h (f ) + ∆2h (f ) ∆2h (u) − 2∆h (f) ∆h (u) (2.3.9) on obtient donc kuD1 fkL2 ≤ kf ukH 1 + kf D1 ukL2 + 4 ÃZ Z |∆h f (x) ∆h u (x)|2 |h|d+2 !1 2 dhdx (2.3.10) ¡ ¢ pour tout u ∈ C0∞ Rd . On procède séparement le cas r = 1 et r > 1. Traitons le cas où r = 1. La preuve en ait aisée. Nous remarquons que les inégalités (2.2.14) pour λ = 1, δ ∈ ]0, 1[ et (2.3.10) entraînent kuD1 fkL2 ≤ C à kf kM(H 1 →H 1 ) + sup e kDδ f; ekL2 1 [cap (e, H δ )] 2 ! kukH 1 (2.3.11) En utilisant la démonstration de la partie (1) de la preuve, le second membre de droite de (2.3.11) est donc majoré par C kfkM(H δ →H δ ) . Par conséquent, (2.3.11) tend vers l’inégalité sup e kD1 f; ekL2 [cap (e, H 1 )] 1 2 ´ ³ ≤ C kfkM(H 1 →H 1 ) + kfkM(H δ →H δ ) (2.3.12) Le corollaire 2.1.1 implique que kfkM(H δ →H δ ) ≤ C kf kM(H 1 →H 1 ) Finalement, on en déduit la validité du théorème pour r = s = 1. Maintenant, on estime le second membre de (2.3.10) pour r > 1. D’après la formule (2.2.13), 63 il vient que le second terme de l’inégalité (2.3.10) est majoré par ° ° r−1 ° ° kfD1 ukL2 ≤ °fJr−1 D1 (1 − ∆) 2 u° 2 L ° ° r−1 ° ° ≤ C kfkM(H r−1 →L2 ) °Jr−1 D1 (1 − ∆) 2 u° r−1 H ° ° r−1 ° ° ≤ C kfkM(H r−1 →L2 ) °D1 (1 − ∆) 2 u° 2 L ° ° r−1 ° ° ≤ C kfkM(H r−1 →L2 ) °(1 − ∆) 2 u° 1 H ≤ C kfkM(H r →H 1 ) kukH r (2.3.13) et donc la dernière inégalité dans cette chaîne résulte de (2.1.5) et (2.2.8). Passons au troisième terme de (2.3.10) en utilisant (2.2.14) avec λ = r > 1 et (2.3.2) avec s = δ < 1. Donc, 4 ÃZ Z |∆h f (x) ∆h u (x)|2 d+2 |h| !1 2 dhdx ≤ Csup e kDδ f; ekL2 1 [cap (e,H r−1+δ )] 2 kukH r ≤ C kfkM(H r−1+δ →H δ ) kukH r (2.3.14) En outre, en utilisant le corollaire 2.1.1, il vient alors kf kM(H r−1+δ →H δ ) ≤ C kfkM(H r →H s ) . Ainsi, le troisième terme à droite de (2.3.10) est dominé par C kfkM(H r →H 1 ) kukH r . En combinant les relations (2.3.13) et (2.3.10), on trouve kuD1 fkL2 ≤ C kfkM(H r →H 1 ) kukH r et en déduit de cette inégalité que (2.3.2) est vraie pour s = 1. (iii) Nous suivons l’enchaînement de notre démonstration, supposons maintenant que s est un ¢ ¡ entier positif et que le théorème est démontré pour tout f ∈ M H r → H λ où λ est un 64 entier positif tel que λ ≤ s − 1. En appliquant l’inégalité (2.3.9), on obtient kuDs fkL2 ≤ kfukH s + c +c s−1 X k=0 ÃZ Z s−1 X k=0 s−1 X k|∇k f | Ds−k ukL2 + c k=1 k|∇k u| Ds−k fkL2 + |∆h ∇k f (x)|2 |∆h ∇s−1−k u (x)|2 |h|d+2 !1 2 dhdx (2.3.15) En appliquant l’inégalité (2.2.13) avec α = s − k, β = r − s + k, on a ³ ´ r−s+k Ds−k u(x) ≤ Jr−s+k Ds−k (1 − ∆) 2 u (x) ainsi, pour k = 1, ..., s − 1 et r ≥ s, ° ° r−s+k ° ° k|∇k f| Ds−k ukL2 ≤ c k∇k f kM(H r−s+k →L2 ) °Jr−s+k Ds−k (1 − ∆) 2 u ° r−s+k H ° ° r−s+k ° ° ≤ c k∇k f kM(H r−s+k →L2 ) °Ds−k (1 − ∆) 2 u ° 2 (2.3.16) L En combinant l’inégalité (2.3.16) avec (2.1.5), on trouve ° ° r−s+k ° ° °Ds−k (1 − ∆) 2 u ° L2 ° ° r−s+k ° ° ≤ °(1 − ∆) 2 u ° H s−k ≤ c kukH r (2.3.17) En appliquant le corollaire 2.2.3, on a donc k∇k fkM(H r−s+k →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H 1 ) , k = 1, ..., s − 1, r ≥ s (2.3.18) Pour k = 0, en utilisant la proposition 2.2.2, on obtient kfDs ukL2 ≤ kfkM(H r →H s ) kukH r (2.3.19) En unifiant les estimations (2.3.16)-(2.3.19), on trouve pour tout k = 0, ..., s−1, 1 ≤ s ≤ r k|∇k f| Ds−k ukL2 ≤ c kfkM(H r →H s ) kukH r 65 (2.3.20) et pour tout k = 1, ..., s − 1, on a k|∇k u| Ds−k fkL2 ≤ csup e kDs−k f; ekL2 1 [cap (e,H r−k )] 2 kukH r (2.3.21) En utilisant l’hypothèse de récurrence et le corollaire 2.1.1, il résulte que pour r ≥ s, on a sup e kDs−k f; ekL2 1 [cap (e,H r−k )] 2 ≤ c kfkM(H r−k →H s−k ) ≤ c kfkM(H r →H s ) (2.3.22) En regroupant l’inégalité (2.3.22) avec la relation (2.3.21), implique que k|∇k u| Ds−k f kL2 ≤ c kfkM(H r →H s ) kukH r , j = 1, ..., s − 1 (2.3.23) Maintenant, on estime la dernière somme dans (2.3.15). Soit δ ∈ ]0, 1[ sachant que r + δ n’est pas un entier. En utilisant l’inégalité (2.2.14) tout en remplaçant f par ∇k f , u par ∇s−1−k u , et posons λ = r −s+k +1. Chaque terme de la dernière somme dans l’inégalité (2.3.15) est majoré par csup e kDk+δ f ; ekL2 1 [cap (e,H r−s+k+δ )] 2 k∇s−1−k ukH r−s+k+1 (2.3.24) En utilisant l’hypothèse de déduction et le corollaire 2.1.1, on obtient ÃZ Z |∆h ∇k f (x)|2 |∆h ∇s−1−k u (x)|2 |h|d+2 !1 2 dhdx ≤ ≤ c kfkM(H r−s+k+δ →H k+δ ) kukH r ≤ c kfkM(H r →H s ) kukH r (2.3.25) En combinant l’estimation (2.3.25) avec (2.3.23) et (2.3.21), on obtient de l’inégalité (2.3.15) kuDs f kL2 ≤ c kfkM(H r →H s ) kukH r (2.3.26) et donc (2.3.2) est vraie pour tout entier s. Nous sommes en mesure de terminer la preuve du théorème 2.3.2. Supposons que s est réel et 66 que sup e kDs f ; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 ≤ c kfkM(H r →H s ) pour tout réel s ∈ ]0, N[, où N est un entier. Soit N < s < N + 1. En effet, on a kuDs f kL2 ≤ kfukH s + c N X k=0 k|∇k f| Ds−k ukL2 + c N X k=1 k|∇k u| Ds−k f kL2 (2.3.27) Soit t ∈ ]0, r − s + k[ si r > s ou r = s si k > 0 et posons t = 0 si r = s et k = 0. D’après l’inégalité (2.2.13) avec α = r − k et β = t, on a ³ ´ t Ds−k u(x) ≤ Jt Ds−k (1 − ∆) 2 u (x) Par conséquent, ° t ° k|∇k f | Ds−k ukL2 ≤ k∇k fkM (H r−s+k →L2 ) °Jt Ds−k (1 − ∆) 2 u ° t ° ≤ c k∇k fkM (H r−s+k →L2 ) °Ds−k (1 − ∆) 2 u Par définition de l’opérateur Ds et de l’espace H s , on a ° ° ° r−s+k H ° ° ° r−s+k−t H kDs−k vkH r−s+k−t ≤ c kvkH r−t (2.3.28) (2.3.29) t Alors, on peut donc combiner les estimations (2.3.28)-(2.3.29) avec v =(1 − ∆) 2 u et le corollaire 2.2.3, on obtient ° ° t ° ° k|∇k f| Ds−k ukL2 ≤ c k∇k fkM(H r−s+k →L2 ) °(1 − ∆) 2 u ° H r−t ≤ C kf kM(H r →H s ) kukH r (2.3.30) Par hypthèse de déduction, on a pour tout k = 1, ..., N k|∇k u| Ds−k fkL2 ≤ csup e kDs−k f ; ekL2 1 [cap (e,H r−k )] 2 k∇k ukH r−k ≤ C kfkM(H r−k →H s−k ) kukH r 67 (2.3.31) En utilisant le corollaire 2.1.1, ceci implique k|∇k u| Ds−k f kL2 ≤ c kf kM(H r →H s ) kukH r D’où, d’après l’inégalité (2.3.30), il résulte de (2.3.27) que kuDs fkL2 ≤ c kfkM(H r →H s ) ku kH r ce qui achève la démonstration. Le corollaire suivant contient une estimation de la borne inférieure de la norme de l’espace M (H r → H s ) et il complète ainsi la démonstration de la condition nécessaire du théoreme fondamental. Corollaire 2.3.3 Soit f ∈ M (H r → H s ) où 0 < s ≤ r. Alors, on a à c sup e kDs f; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 + sup kf ; B1 (x)kL2 x∈Rd ! ≤ kfkM(H r →H s ) (2.3.32) Preuve. La preuve de (2.3.32) est immédiate. Puisque f ∈ M (H r → H s ), il résulte que kηf kL2 ≤ kfkM(H r →H s ) kηkH r pour tout η ∈ C0∞ (B2 (x)) t.q η = 1 sur B1 (x) et x est un point arbitraire de Rd . De plus, on a sup kf ; B1 (x)kL2 ≤ c kfkM(H r →H s ) x∈Rd Le corollaire est donc démontré. La condition nécessaire est une conséquence immédiate de ce qui précède. On obtient facilement la généralisation suivante du théorème 2.3.2. Corollaire 2.3.4 Soit f ∈ M (H r → H s ) où 0 < s ≤ r. Alors pour tout λ = 0, ..., [s], on a 68 ¡ ¢ Ds−λ f ∈ M H r−λ → L2 et kDs−λ fkM(H r−λ →L2 ) ≤ c kfkM(H r →H s ) Preuve. En appliquant le corollaire 2.1.1 et le corollaire 2.3.3, on obtient sup e kDs−λ f; ekL2 1 [cap (e,H r−λ )] 2 ≤ c kfkM(H r−λ →H s−λ ) ≤ c kf kM(H r →H s ) (2.3.33) Il reste à utiliser la relation fondamentale suivante kf kM(H r →L2 ) ∼ sup e kf ; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 La condition nécessaire est maintenant complètement démontrée. 2.3.2 Condition suffisante Nous nous proposons d’établir le résultat suivant s . Alors pour r > s, on a Théorème 2.3.5 Soit f ∈ Hloc kfkM(H r →H s ) ≤ csup e à kDs f; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 + kf ; ekL2 1 [cap (e,H r−s )] 2 ! (2.3.34) Pour r = s, le second terme doit être remplacé par kf kL∞ . Preuve. Il résulte de la finitude du membre de droite de (2.3.34) que f ∈ L1unif . Soit fh une fonction régularisante de f de rayon h. Comme f ∈ L1unif , il en résulte que toutes les dérivées de fh sont bornées. Par conséquent, fh ∈ M (H r → H s ). Pour s entier, on trouve par la relation (2.3.9) qu’on a l’estimation suivante kfh ukH s ≤ c +c s−1 X k=0 k|∇k fh | Ds−k ukL2 + c s−1 X k=0 k|∇k u| Ds−k fh kL2 + à s−1 Z Z X |∆h ∇k fh (x)|2 |∆h ∇s−1−k u (x)|2 k=0 |h|d+2 69 !1 2 dhdx (2.3.35) En utilisant le corollaire 2.2.3, on a pour tout γ ∈ ]0, 1[ k∇k fh kM(H r−s+k →L2 ) ≤ c kfh kM(H r−s+k+γ →H k+γ ) (2.3.36) Grâce à l’inégalité (2.2.3) pour r > s, le membre de droite de (2.3.36) est majoré par 1− k+γ k+γ s kfh kM(H r−s+k+γ →H k+γ ) ≤ c kfh kM(Hsr−s →L2 ) kfh kM(H r →H s ) En combinant cette dernière estimation avec (2.3.16) et (2.3.17), on obtient k|∇k fh | Ds−k ukL2 ≤ où k = 0, ..., s − 1 et ³ ´ kfh kM(H r →H s ) + C( ) kfh kM(H r−s →L2 ) kukH r (2.3.37) est un nombre positif arbitraire. Dans le cas où r = s, les inégalités (2.3.36) et (2.2.4) entraînent k 1− k s s k∇k fh kM(H k →L2 ) ≤ C kfh kM(H s →H s ) × kfh kL∞ En unifiant cette dernière majoration avec les estimations (2.3.16) et (2.3.17) pour r = s, on obtient k|∇k fh | Ds−k ukL2 ≤ ³ ´ kfh kM(H r →H s ) + C( ) kfh kL∞ kukH r (2.3.38) Il résulte des inégalités (2.3.21), (2.3.22) et (2.2.3), (2.2.4) que pour k > 0 et r > s, on a k|∇k u| Ds−k fh kL2 ≤ ³ ´ kfh kM(H r →H s ) + C( ) kfh kM(H r−s →L2 ) kukH r (2.3.39) ´ kfh kM(H r →H s ) + C( ) kfh kL∞ kukH r (2.3.40) et si r = s, k|∇k u| Ds−k fh kL2 ≤ ³ La troisième somme dans le membre de droite de (2.3.35) est estimée en utilisant (2.3.25) et (2.2.3), (2.2.4) et on a la même estimation comme le membre de droite de (2.3.39) pour r > s 70 ou (2.3.40) pour r = s. Donc, pour r > s, on trouve kfh ukH s ≤ ´ kfh kM(H r →H s ) + C( ) kfh kM(H r−s →L2 ) kukH r + ³ + csup e kDs fh ; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 kukH r (2.3.41) De manière analogue pour r = s, kfh ukH s ≤ ´ kfh kM(H s →H s ) + C( ) kfh kL∞ kukH r + ³ + csup e kDs fh ; ekL2 1 [cap (e,H s )] 2 kukH s (2.3.42) Pour s non-entier, l’estimation suivante est plus simple que (2.3.35) et on a [s]−1 kfh ukH s ≤ c X k=0 [s]−1 k|∇k fh | Ds−k ukL2 + c X k=0 k|∇k u| Ds−k fh kL2 En combinant l’inégalité (2.3.30) avec le corollaire 2.2.3 et les relations (2.2.3), (2.2.4), on arrive à (2.3.37) et (2.3.38) de la mêmefaçon que pour s entier. On note aussi que les inégalités (2.3.31) et (2.2.3) pour r > s et l’inégalité (2.2.4) pour r = s impliquent les estimations (2.3.39) et (2.3.40) pour s réel. En utilisant la relation (1.2.7) et la proposition 2.1.1, ceci achève la démonstration. Maintenant, nous allons montrer que pour r > s, le second terme du membre de droite dans l’estimation (2.3.34) peut être remplacé par kf kL1 unif . Pour cela, nous allons recourir à une série de lemmes intermédiares. Désignons par f(x, y) l’integrale de Poisson d’une fonction f ∈ L1unif . [s] Lemme 2.3.1 (Sect. 2.6,[MS]) Soit s un réel et soit f ∈ W1,loc . Alors ∞¯ 1 ¯2 2 Z ¯ [s]+1 ¯ f(x, y) ¯ 1−2{s} ¯¯ ∂ dy ≤ c (Ds f) (x) ¯ y ¯ ∂y[s]+1 ¯ 0 71 Lemme 2.3.2 (Sect.2.6, [MS]) Pour tout k = 0, 1, ... , on a l’inégalité |f(x)| ≤ c kfkL1 unif ¯ Z1 ¯ k+1 ¯ ∂ f(x, y) ¯ k ¯ y dy + ¯¯ ∂y k+1 ¯ (2.3.43) 0 Les deux lemmes suivants sont analogues à ceux dus à I. Verbitsky et présentés dans ([MS], sect 2.6). [s] Lemme 2.3.3 Soit f ∈ W1,loc et y ∈ (0, 1]. Alors ¯ ¯ ¯ ∂ [s]+1 f (x, y) ¯ ¯ ¯ {s}−r−1 r− d2 sup δ kDs f; Bδ (x)kL2 ≤ cy ¯ ¯ ¯ ∂y [s]+1 ¯ x∈Rd ,δ∈(0,1) Preuve. Le lemme est immédiat et cela provient directement du théorème de la valeur moyenne pour les fonctions harmoniques et du lemme 2.3.1. Posons K= d sup x∈Rd ,δ∈(0,1) δr− 2 kDs f; Bδ (x)kL2 (2.3.44) Soit δ ∈ (0, 1]. En utilisant le lemme 2.3.1, on a Z ¯2 Z∞ ¯¯ [s]+1 f (x, y) ¯¯ 1−2{s} ¯∂ dydt ≤ cK 2 δ d−2r ¯ ¯ y ¯ ∂y [s]+1 ¯ (2.3.45) Bδ (x) 0 En appliquant le théorème de la valeur moyenne pour les fonctions harmoniques, on trouve pour δ 2 <y< 2δ 3 ¯ ¯ Z ¯ ∂ [s]+1 f (x, y) ¯ ¯ ¯ −d−1 ¯ ¯ ≤ cδ ¯ ∂y [s]+1 ¯ Bδ (x) ¯ Zδ ¯¯ [s]+1 ¯ f(t, η) ∂ ¯ ¯ ¯ ¯ dηdt ¯ ∂η[s]+1 ¯ δ 4 En utilisant l’inégalité de Hölder, le membre de droite est majoré par d cδ {s}− 2 −1 Z Bδ (x) Zδ δ 4 1 2 ¯ ¯ ¯ ∂ [s]+1 f(t, η) ¯ ¯ ¯ 1−2{s} dηdt ¯ ¯η ¯ ∂η[s]+1 ¯ 72 En vertu de (2.3.45) cette intégrale est majorée par cδ {s}−r−1 K, ce qui achève la démonstration. On a besoin du fait élémentaire suivant pour la preuve du théorème: [s] Lemme 2.3.4 Soit f ∈ W1,loc . Alors pour tout x ∈ Rd , on a l’inégalité suivante à |f(x)| ≤ c x∈Rd ,δ∈(0,1) Preuve. On pose r d sup !s δr− 2 kDs f; Bδ (x)kL2 (Ds f(x)) (r−s) r + kfkL1 unif ¯ [s]+1 ¯ f (x,y) ¯ ¯¯ ∂ ¯ , 0<y≤1 ∂y [s]+1 g(y) = 0 , y>1 Alors, pour tout δ > 0 ¯ Z1 ¯¯ [s]+1 Z∞ Zδ Z∞ f(x, y) ¯¯ [s] ¯∂ ¯ ¯ y dy = g(y)y [s] dy = g(y)y [s] dy + g(y)y [s] dy ¯ ∂y[s]+1 ¯ 0 0 0 δ En appliquant l’inégalité de Hölder, on trouve Zδ 0 12 δ Z g(y)y [s] dy ≤ cδs (g(y))2 y 1−2{s} dy 0 D’après le lemme 2.3.3, il vient que ¯ ¯ ¯ ∂ [s]+1 f(x, y) ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ≤ cKy {s}−r−1 ¯ ∂y[s]+1 ¯ où K est définie par (2.3.44). D’où Z∞ 0 ∞ 1 2 Z g(y)y [s] dy ≤ c δ s (g(y))2 y 1−2{s} dy + δ s−r K 0 73 − 1 ∞ 2r Z 1 2 1−2{s} Ensuite, on pose δ = K r (g(y)) y dy , ceci implique que 0 Z∞ 0 ∞ (r−s) 2r Z s 2 1−2{s} [s] r g(y)y dy ≤ cK (g(y)) y dy 0 En combinant cette estimation avec (2.3.43) pour k = [s], on arrive à ∞ (r−s) 2r Z s + kf kL1 |f (x)| ≤ K r (g(y))2 y 1−2{s} dy unif 0 Enfin en appliquant le lemme 2.3.1 qui établit la preuve. Nous pouvons maintenant démontrer le résultat principal de cette section. Proposition 2.3.1 Soit 0 < s < r. Il existe une constante c > 0 telle que à kf kM(H r →H s ) ≤ c sup e kDs f; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 + kfkL1 unif ! 1 Preuve. D’après l’inégalité (2.2.5) avec ϕ = |fh | r−s , α = r − s, β = r − (2.3.46) où est un nombre positif inférieur à s sachant que r − et s − sont des réels, on trouve sup e Z |fh |2 dx e cap (e,H r−s ) ≤ Csup e Z r−s r− r− 2( r−s ) dx |fh | e cap (e,H r−- ) (2.3.47) Ensuite, on utilise le lemme 2.3.4 en remplaçant s par s − et r par r − , il vient alors à !2( s− ) Z r−s d r−-− 2 Z sup δ kD f ; B (x)k |Ds−- fh |2 dx+ 2 s−h δ r− L 2( r−s ) d dx ≤ c x∈R ,δ∈(0,1) |fh | e s− 2( r−s ) e + kfh kL1 mesd (e) unif 74 Par conséquent, Z r−s 2(r−) r− 2( r−s ) dx |fh | e cap (e,H r−- ) ≤ c à sup δ r−-− d2 x∈Rd ,δ∈(0,1) Ã × sup e kDs−- fh ; Bδ (x)kL2 kDs−- fh ; ekL2 1 [cap (e,H r−- )] 2 ! r−s !( s− ) r−s × (2.3.48) r− + c kfh kL1 unif Le corollaire 2.1.1 entraîne alors que sup e kDs−- fh ; ekL2 1 [cap (e,H r−- )] 2 ≤ c kfh kM(H r− →H s− ) ≤ c kfh kM(H r →H s ) Donc, le membre de gauche de (2.3.48) est majoré par à c sup δ r−-− d2 x∈Rd ,δ∈(0,1) kDs−- fh ; Bδ (x)kL2 !( s− ) r−s r−s r− kfh kM(H r →H s ) + kfh kL1 unif En combinant ce dernier avec (2.3.47), il vient que sup e Z |fh |2 dx e cap (e,H r−s ) ≤ c (σ) d sup x∈Rd ,δ∈(0,1) δ r−-− 2 kDs−- fh ; Bδ (x)kL2 + + σ kfh kM(H r →H s ) + c kfh kL1 (2.3.49) unif où σ est un nombre arbitraire positif. En utilisant la relation (1.2.1), on arrive à sup d δ r−-− 2 kDs−- fh ; Bδ (x)kL2 ≤ c (σ) sup e x∈Rd ,δ∈(0,1) kDs fh ; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 + σ kfh kM(H r →H s ) cEn regroupant cette dernière estimation avec l’inégalité (2.3.49) et le théorème 2.3.5, on déduit que à kfh kM(H r →H s ) ≤ c sup e kDs fh ; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 75 + kfh kL1 unif ! (2.3.50) En estimant enfin le membre de droite de l’inégalité (2.3.50) par la proposition 2.1.1 , i.e : sup kDs fh ; ekL2 1 e [cap (e,H r )] 2 ≤ sup e kDs f ; ekL2 1 [cap (e,H r )] 2 on achève la démonstration. L’utilité de ces espaces apparaîtra au paragraphe suivant.Il serait impossible de clore ce chapitre sans citer une conséquence immédiate du théorème principal sur l’existence de solutions globales pour l’équation de Ricatti. 2.4 Existence de solutions globale pour l’équation de Ricatti Après des préliminaires techniques un peu fastidieux, nous allons pouvoir nous intéresser au cas d’une équation de Riccati ([AP], [MV1])de la forme −∆u = |∇u|2 + f La méthode de preuve est basée une fois de plus sur les inégalités d’énergie, et en vertu de ce que nous avons vu aux paragraphes précédents, il suffit de prouver une estimation à priori judicieuse ¡ d¢ 1 R pour obtenir le résultat d’existence globale.On montre que toute solution faible u ∈ Hloc de l’équation de Ricatti −∆u = |∇u|2 + f (2.4.1) où f est une fonction positive localement intégrable doit satisfaire à la condition suivante : kukM(H 1 →H 1 ) = sup (à R 2 e |∇u| dx cap (e, H 1 ) ! ) ¢ ¡ : cap e, H 1 > 0 <∞ (2.4.2) pour tout ensemble e compact. Remarque 9 Les solutions d’équations aux dérivées partielles que nous considérons seront toujours en premier lieu des solutions faibles, c’est-à dire des solutions au sens des distributions. De manières générale, trouver un concept de solution faible adéquat est toujours une étape 76 importante dans la résolution de problèmes d’équations aux dérivées partielles, qu’elles soient linéaires ou non linéaires. Toute solutions sont sous-entendu au sens faible, c’est-à-dire u est une solution de (2.4.1) si ¡ d¢ 1 R et u ∈ Hloc Z Z Z 2 ∇u.∇ϕdx = |∇u| ϕdx + fϕdx (2.4.3) Rd Rd ¡ ¢ pour toute fonction test ϕ ∈ C0∞ Rd . Rd ¡ ¢ ¡ d¢ 1 Proposition 2.4.1 Soit f ∈ L1loc Rd . Si l’équation (2.4.1) admet une solution u ∈ Hloc R , alors on a Z Rd et ¡ ¢ pour tout h ∈ C0∞ Rd , h ≥ 0. |∇u|2 h2 dx ≤ 4 Z Rd Z 2 f h dx ≤ Z Rd Rd |∇h|2 dx (2.4.4) |∇h|2 dx (2.4.5) Preuve. Soit u une solution de (2.4.1) au sens faible, c’est-à-dire l’équation (2.4.3) est vraie ¡ ¢ ¡ ¢ pour tout ϕ ∈ C0∞ Rd . Posons ϕ = h2 dans (2.4.3) avec h ∈ C0∞ Rd , h ≥ 0. On obtient Z Rd ¡ ¢ ∇u.∇ h2 dx = ¡ ¢ Puisque ∇ h2 = 2h∇h, on a 2 Z Rd (∇u.∇h) hdx = Z 2 |∇u| h dx + Rd Z 2 2 Rd 2 Z |∇u| h dx + fh2 dx (2.4.6) fh2 dx (2.4.7) Rd Z Rd En utilisant l’inégalité de Hölder avec l’inégalité fondamentale pab − aq ≤ (p − 1)p−1 bp pour a, b > 0 et 77 1 1 + =1 p q Il en résulte que Z f h2 dx = 2 Rd Z Rd ≤2 µZ (∇u.∇h) hdx − Rd ³ 2 2 |∇u| h ≤ k∇hk2L2 ´ Z Rd |∇u|2 h2 dx ¶1 Z 2 dx k∇hkL2 − Rd |∇u|2 h2 dx D’autre part, on a 2 Z (∇u.∇h) hdx = Rd Z Rd |∇u|2 h2 dx + Z fh2 dx Rd D’où Z Rd 2 2 |∇u| h dx ≤ 2 Z (∇u.∇h) hdx Rd ≤ 2 k∇hkL2 µZ Rd ³ ´ ¶ 12 2 2 |∇u| h dx Puisque le membre de droite de l’inégalité précèdente est finie, on déduit Z Rd |∇u|2 h2 dx ≤ 4 k∇hk2L2 ce qui achève la démonstration. ¡ ¢ En minimisant les deux membres des estimations (2.4.4) et (2.4.5) sur tout h ∈ C0∞ Rd sachant que h ≥ κe , où e est un sous-ensemble compact de Rd , on obtient le corollaire suivant: Corollaire 2.4.1 Sous les hypothèses de la proposition 2.4.1, toute solution u de l’équation ¡ d¢ 1 R doit satisfaire à la formule (2.4.2). Inversement, s’il existe une (2.4.1) appartienne à Hloc solution u de (2.4.1), alors (2.4.2) est satisfaite.pour tout ensemble compact e. Nous nous proposons d’établir le théorème suivant : Théorème 2.4.2 (existence d’une solution (globale) de l’équation (2.4.1) sur Rd .) Soit ¡ ¢ f ∈ L1loc Rd . Il existe une constante C > 0 telle que les propriétés suivantes aient lieu. 78 ¡ d¢ 1 1. Si l’équation (2.4.1) admet une solution u ∈ Hloc R , alors le potentiel de Riesz I1 f = 1 (−∆)− 2 f < ∞ p.p et I1 (I1 f)2 (x) ≤ C1 I1 f(x) p.p (2.4.8) 2. Inversement, si l’inégalité (2.4.8) ait lieu, alors l’équation (2.4.1) admet une solution ¡ d¢ 1 u ∈ Hloc R de sorte que |∇u(x)| ≤ C2 I1 f(x) p.p (2.4.9) La démontration du théoème repose essentiellement sur le lemme suivant [MV1] : ¡ ¢ Lemme 2.4.1 Soit f ∈ L1loc Rd . Alors les assertions suivantes sont équivalentes. (i) Pour tout ensemble compact e ⊂ Rd , on a l’inégalité suivante Z e ¡ ¢ (I1 f)2 dx ≤ C1 cap e, H 1 1 (ii) Le potentiel I1 f = (−∆)− 2 f < ∞ p.p et I1 (I1 f)2 (x) ≤ C2 I1 f(x) p.p Passons à la démonstration du théorème. Preuve. Commençons par vérifier la première assertion. En fait, elle résulte facilement de la proposition 2.4.1, du lemme 2.4.1 et de la propriété standard des transformations de 1 Riesz ([St1]), l’inégalité (2.4.5) est équivalente au théorème d’injection suivant (−∆)− 2 : L2 → L2 (dµ), i.e ° ° ° −1 ° °(−∆) 2 h° L2 (dµ) ≤ C khkL2 , h ∈ L2 Ce qui achève la démonstration de la première assertion. Remarque 10 Pour certaine complication à l’infini, on démontre le théorème d’existence uniquement sous l’hypothèse que le potentiel Newtonien I2 f = (−∆)−1 f < ∞ p.p. Alors, il vient que l’équation (2.4.1) admet une solution s’il existe une solution positive pour l’équation 79 suivante : ³ ´ u = I2 |∇u|2 + I2 f (2.4.10) On construit maintenant une solution de l’équation (2.4.10) sous l’hypothèse (2.4.8). On pose u0 = I2 f et ³ ´ uj+1 = I2 |∇uj |2 + I2 f, j = 0, 1, 2, ... (2.4.11) Ceci implique que −∆uj+1 = |∇uj |2 + f. Pour démonstrer la seconde assertion, on emploie un lemme dû à I. Verbitsky. Lemme 2.4.2 On suppose que uj sont définies par (2.4.11). Il existe une constante 0 < C < 1 qui dépend uniquement de d telle que si I1 (I1 f)2 (x) ≤ CI1 f(x) p.p alors, les propriétés suivantes aient lieu : |∇uj (x)| ≤ aI1 f(x) et |∇uj+1 (x) − ∇uj (x)| ≤ bcj I1 f(x) où les constantes a, b et c dépends seulement de d. On a alors Lemme 2.4.3 On suppose que uj sont définies par (2.4.11). Alors |uj+1 (x) − uj (x)| ≤ cC j I2 f(x) où les constantes c > 0 et 0 < C < 1 dépends uniquement de d. 80 Preuve. La démonstration du lemme est élémentaire. On a grâce au lemme 2.4.2, ¯ h i¯ ¯ ¯ |uj+1 (x) − uj (x)| = ¯I2 |∇uj (x)|2 − |∇uj−1 (x)|2 ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ≤ C(d)I1 ¯|∇uj (x)|2 − |∇uj−1 (x)|2 ¯ Ensuite, on utilise l’inégalité fondamentale suivante avec s = 2 : |ts − z s | ≤ s |t − z| max (t, z)s−1 où t = |∇uj (x)| et z = |∇uj−1 (x)| , il vient Donc ¯ ¯ ¯ 2 2¯ ¯|∇uj (x)| − |∇uj−1 (x)| ¯ ≤ 2a |∇uj (x) − ∇uj−1 (x)| (I1 f ) (x). |uj+1 (x) − uj (x)| ≤ C(d)I1 [|∇uj (x) − ∇uj−1 (x)| (I1 f) (x)] ≤ cC j I2 f(x). et le lemme est démontré. Maintenant, on complète la preuve du théorème. Preuve. Posons u(x) = u0 (x) + +∞ X j=0 [uj+1 (x) − uj (x)] où u0 = I2 f et uj sont définies par (2.4.11). En utilisant le lemme 2.4.3, on a |uj+1 (x) − uj (x)| ≤ cC j I2 f(x) où 0 < C < 1. Par conséquent, u(x) = lim uj (x) j→∞ et |u(x)| ≤ CI2 f(x) p.p 81 Ensuite, d’après le lemme 2.4.2, on a |∇uj+1 (x) − ∇uj (x)| ≤ bcj I1 f(x) et par conséquent (2.4.12) |∇u(x)| ≤ CI1 f(x) En utilisant le lemme 2.4.1, il vient que pour tout ensemble compact e ⊂ Rd , on a l’inégalité suivante Z e ¡ ¢ (I1 f)2 dx ≤ Ccap e, H 1 1 et En particulier, il résulte de l’inégalité (2.4.12) que u ∈ Hloc kukM(H 1 →H 1 ) = sup (à R e |∇u| 2 dx cap (e, H 1 ) ¡ ¢ Soit ϕ ∈ C0∞ Rd une fonction test. Puisque ∇u(x) = lim ∇uj (x) = ∇u0 (x) + j→∞ ! +∞ X j=0 ) ¡ ¢ : cap e, H 1 > 0 <∞ [∇uj+1 (x) − ∇uj (x)] p.p, on obtient par le théorème de convergence dominée de Lebesgue, Z ∇ϕ.∇udx = lim j→∞ Z Z ∇ϕ.∇uj dx , ϕ |∇u|2 dx = lim j→∞ En utilisant l’équation (2.4.11), on a Z ∇ϕ.∇uj+1 dx = Z 2 ϕ |∇uj | dx + Z ϕfdx Par passage à la limite quand j → ∞, on obtient Z ∇ϕ.∇udx = Z 2 ϕ |∇u| dx + 82 Z ϕf dx Z ϕ |∇uj |2 dx ¡ d¢ 1 et donc u ∈ Hloc R est une solution (faible) de l’équation (2.4.1) et l’estimation (2.4.9) est vraie. Ce qui echève la démonstration du théorème. 83 Chapitre 3 Opérateurs de Schrödinger agissant de 1 H2 sur 1 − H 2 Le but de ce chapitre est d’établir des conditions nécessaires et suffisantes pour la continuité de 1 opérateurs de Schrödinger. Un tel opérateur est de la forme (−∆) 2 + V qui agissent de l’espace 1 1 de Sobolev H 2 sur son dual H − 2 pour un potentiel arbitraire V . En d’autres termes, on donne une solution complète au problème de domination de l’énergie du potentiel par l’énergie cinétique. Cette domination est caractérisatisé par l’inégalité : ¯ ¯ ¯Z ¯ ³ ´ ¯ ¯ 2 ¯ |u| V dx¯ ≤ C kuk2 1 , u ∈ C0∞ Rd ¯ ¯ H2 ¯d ¯ (3.0.1) R où le poids V est une fonction localement intégrable ou en général une distribution sur Rd . Une grande partie des motivations de l’étude des opérateurs de Schrödinger provient de la théorie quantique. Dans ce dernier, le membre de gauche de (3.0.1) se comporte comme |hV u, ui| où hV., .i est une forme quadratique associée à l’opérateur de multiplication correspondant. Un résultat analogue caractérisé par Maz’ya et Verbitsky [MV2]: ¯ ¯ ¯ ¯Z ³ ´ ¯ ¯ ¯ |u|2 V dx¯ ≤ C kuk2 1 , u ∈ C0∞ Rd H ¯ ¯ ¯ ¯d R 84 (3.0.2) est utilisé en théorie spectrale pour l’opérateur de Schrödinger H = (−∆) + V . En particulier, (3.0.2) est équivalente à la continuité de l’opérateur d’énergie du potentiel V par l’opérateur d’énergie cinétique H0 = (−∆) . 3.1 Critère de Continuité. On établit un critère simple de continuité des opérateurs de multiplication ponctuels sur des ¢ ¡ espaces de multiplicateurs singuliers M H s → L2 : 0 ≤ s < 1 et ensuite on illustrera l’emploi de ce critère par un exemple. Si u b est la transformée de Fourier de u telle que 1 u b (ς) = (2π) d 2 Z e−ixς u(x)dx, Rd ∧ alors, on introduit la norme Cα (u) qui est exprimé en terme de u par la formule: Cα (u) = Z |ς|2α |b u(ς)|2 dς, ∀ α ≥ 0 Rd On a bien l’impression que les fonctions de H s , s > 0 sont régulières; il est important de savoir que la situation est moins simple : si d ≥ 2, les fonctions de H 1 ne sont pas continues en général. En fait, les espaces de Sobolev sont formés de fonctions qui possèdent une certaine régularité "en moyenne" : c’est ce que traduit le théorème : ¡ ¢ Théorème 3.1.1 Si 0 < s < 1, H s Rd est caractérisé par ³ ´ u ∈ H s si et seulement si u ∈ L2 Rd et si Au = ZZ |u(x) − u(y)|2 dxdy < ∞. |x − y|d+2s ¡ ¢ Cette étude montre que pour tout u ∈ L2 Rd , les assertions suivantes sont équivalentes {Au < ∞} et {Cα (u) < ∞} 85 En fait, il existe une constante As telle que (2π)−d Z |ς|2s |b u (ς)|2 dς = As ZZ |u(x) − u(y)|2 |x − y|d+2s dxdy Preuve. Il s’agit essentiellement d’utiliser la formule de Parseval-Plancherel. La transfor¢ ¡ b (ς) . Grâce à la mée de Fourier de u(x + y) − u(y) est une fonction de y est égale à eixς − 1 u formule de Parseval-Plancherel, on peut écrire : Z 2 −d |u(x + y) − u(y)| dy = (2π) et d’après le théorème de Fubini-Tonelli : ZZ |u(x) − u(y)|2 d+2s |x − y| dxdy = ZZ ¯¡ ixς ¢¯ ¯ e − 1 ¯2 |b u (ς)|2 dς |u(x + y) − u(y)|2 |x|−d−2s dxdy = (2π)−d avec Z Z ¯ ¯ ¯ ˆ ¯2 G (ς) ¯u (ς)¯ dς Z Z ¯ ¯ ¯¡ ixς ¢¯2 −d−2s ¯ xς ¯2 −d−2s ¯ ¯ G (ς) = e − 1 |x| dx = 4 ¯sin ¯ |x| dx 2 ¢2 −d−2s ¡ |x| est bornée par |ς|2 |x|2−d−2s pour Si t > 0 alors G (tς) = t2s G (ς). Puisque 4 sin xς 2 |x| ≤ 1 et par 4 |x|2−d−2s pour |x| ≥ 1 et comme 2 − d − 2s > −d et −d − 2s < −d, on observe que |G (ς)| < ∞ pour tout ς. Donc, on peut écrire G (ς) = Posons |ς|2s As pour une certaine constante As . 1 2 Z 2 |u(x) − u(y)| dy dα u(x) = |x − y|d+2α Rd Alors, on a le résultat suivant Proposition 3.1.1 Soient α , β deux nombres réels positifs. Alors on a l’inégalité suivante ³ ´ 1 dα u ≤ Jβ dα (1 − ∆) 2 β u, ∀u ∈ C0∞ Rd 86 (3.1.1) Preuve. Posons 1 u = (1 − ∆)− 2 β f = Jβ f Alors Z 2 |u(x) − u(y)| dy (dα u(x))2 = c(d, α) |x − y|d+2α Rd Z |u(x + h) − u(x)|2 = c(d, α) dh |h|d+2α Rd Z ¯ ¯2 1 1 ¯ ¯ = c(d, α) ¯(1 − ∆) 2 β f (x + h) − (1 − ∆) 2 β f (x)¯ Rd dh |h|d+2α Or, on peut écrire 1 1 B = (1 − ∆) 2 β f (x + h) − (1 − ∆) 2 β f(x) = (Gβ ∗ f ) (x + h) − (Gβ ∗ f ) (x) Z Z = Gβ (x + h − ζ) f (ζ)dζ − Gβ (x − ζ) f(ζ)dζ Rd Rd Posons ζ = ζ 0 + h, il vient que B= Z Rd = Z ¡ ¢ Gβ x − ζ 0 f(ζ 0 + h)dζ 0 − Z IRd ¡ ¢ Gβ x − ζ 0 f(ζ 0 )dζ 0 Gβ (x − ζ) [f (ζ + h) − f (ζ)] dζ. Rd On obtient donc (dα u(x))2 = c(d, α) Z Rd = c(d, α) Z Rd |B|2 |h|d+2α 1 |h|d+2α dh ¯ ¯2 ¯Z ¯ ¯ ¯ ¯ Gβ (x − ζ) [f(ζ + h) − f(ζ)] dζ ¯¯ dh. ¯ ¯ d ¯ IR 87 En utilisant l’inégalité de Minkowski, il vient 1 2 2 Z Z 2 |f(ζ + h) − f(ζ)| 2 dh (dα u(x)) ≤ c(d, α) Gβ (x − ζ) dζ d+2α |h| Rd Rd 2 Z = c(d, α) Gβ (x − ζ) dα f(ζ)dζ Rd ³ ´2 β = c(d, α) Jβ dα (1 − ∆) 2 u(x) D’où β dα u(x) ≤ c(d, α)Jβ dα (1 − ∆) 2 u(x) On se propose de prouver l’estimation suivante Proposition 3.1.2 Pour tout α, β > 0, α + β < 1, on a kdα dβ ukL2 ≤ C kdα+β ukL2 (3.1.2) Preuve. Soient δ ∈ Rd et uδ (x) = u(x + δ). On vérifie immédiatement que |dβ u(x) − dβ uδ (x)| ≤ De sorte que kdα dβ uk2L2 ≤ ZZ Z ÃZ |∆h [u(x) − uδ (x)]|2 |h|d+2β |∆h (u(x) − uδ (x))|2 R3d 88 !1 2 dh . dhdδdx |h| d+2β × |δ|d+2α © ª où ∆h v(x) = v(x+h)− v(x). Découpons l’intégrale sur R3d en intégrale sur h ∈ Rd : |h| ≤ |δ| © ª et sur son complémenaire h ∈ Rd : |h| > |δ| . D’où kdα dβ uk2L2 Z Rd Z Rd ≤ Z dx Rd Z dh d+2β |h| dh |h|≤|δ| d+2β |h| Z |h|>|δ| Z |∆h u(x)|2 d+2β |h| Rd Z dδ d+2α |δ| dh Z dδ |h|≤|δ| |∆h uδ (x)|2 dx + Rd dδ d+2α |δ| |δ|d+2α Z + dx Rd Z Rd |∆h u(x)|2 d+2β |h| dh Z |h|>|δ| Z |∆h uδ (x)|2 dx Z |∆h u(x)|2 |h|−d−2(α+β) dh = C kdα+β uk2L2 dδ |δ|d+2α Rd = I1 + I2 + I3 + I4 Et par conséquent, I1 ≤ C Z Rd dx Rd Les autres estimations s’obtiendront de façon analogue. Nous aurons encore besoin de la proposition suivante Proposition 3.1.3 Soient 0 < α < β, α < 1. Alors, on a kdα fkM(H β →L2 ) ≤ C kf kM(H β →H α ) 1 Preuve. Soit 0 < t < β − α, Λ = (1 − ∆) 2 . On a d’après la proposition 3.1.1 t dα u(x) ≤ CJt dα (1 − ∆) 2 u(x) 89 + De plus, ° t ° kfdα ukL2 ≤ C °fJt dα (1 − ∆) 2 ° ° u° 2 L ° ° ≤ C kfkM(H β−α →L2 ) °Jt dα Λt u°H β−α ° ° ≤ C kfkM(H β−α →L2 ) °dα Λt u°H β−α+t ° ° ° ª ©° ≤ C kfkM(H β−α →L2 ) °dβ−α+t dα Λt u°L2 + °dα Λt u°L2 En utilisant la proposition 3.1.2, on trouve ° ° ° ª ©° kf dα ukL2 ≤ C kfkM(H β−α →L2 ) °Λt u°H β−t + °dα Λt u°L2 ° ° ° ª ©° ≤ C kfkM(H β−α →L2 ) °Λt u°H β−t + °Λt u°H α Ce qui implique d’après le lemme 2.1.2 |kdα (f u)kL2 − kudα fkL2 | ≤ kfdα ukL2 ≤ C kfkM(H β−α →L2 ) kukH β ceci donne l’inégalité suivante o n kdα (fu)kL2 ≤ C kudα f kL2 + kf kM(H β−α →L2 ) kukH β n o ≤ C kdα f kM(H β →L2 ) + kf kM(H β−α →L2 ) kukH β on obtient donc kudα f kL2 ≤ kf dα ukL2 + kdα (fu)kL2 ≤ C kfkM(H β−α →L2 ) kukH β + n n o + C kdα f kM(H β →L2 ) + kf kM(H β−α →L2 ) kukH β ≤ C kukH β kdα fkM(H β →L2 ) + kf kM(H β−α → En utilisant le lemme 3.2.5 [MS] avec p = 2, on trouve kdα f kM(H β →L2 ) + kf kM(H β−α →L2 ) ≤ C kfkM(H β →H α ) 90 et en prenant la borne supérieure du membre de gauche par rapport à kukH β , on obtient kdα fkM(H β →L2 ) ≤ C kf kM(H β →H α ) 3.1.1 Les opérateurs pseudo-différentiels opérant sur les espaces de Sobolev d’exposant non-entier. Théorème 3.1.2 On suppose que 0 ≤ s < 1 et r > s. Soit f ∈ M (H r → H s ). Alors on a ¡ ¢ s (−∆) 2 f ∈ M H r → L2 Plus précisement, il existe une constante C > 0 telle que ° ° s ° ° °(−∆) 2 f ° M(H r →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) (3.1.3) ¡ ¢ ¡ ¢ Preuve. Il suffit de démontrer le théorème pour u ∈ C0∞ Rd puisque D Rd est dense dans H r . On définit l’opérateur de dérivation fractionnaire par la formule s 2 (−∆) u = c(d, s) Z Rd u(x) − u(y) |x − y|d+s (3.1.4) dy. On obtient s s s A = (−∆) 2 (f u) (x) − f(x) (−∆) 2 u(x) − u(x) (−∆) 2 f (x) Z (u(x) − u(y)) (f(x) − f(y)) dy = −c(d, s) |x − y|d+s Rd donc ´³ ´ ³ |A| ≤ C d 2s u(x) d 2s f(x) 91 où 1 2 Z 2 |u(x) − u(y)| dy , 0 < α < 1. dα u(x) = |x − y|d+2α Rd D’où ° ° s ° ° 2 °u (−∆) f ° L2 ° ° s ° ° 2 ≤ °(−∆) (fu)° L2 d’aprés la proposition 2.2.2, on a ° ° s ° ° °u (−∆) 2 f ° L2 ° ° s ° ° 2 + °f (−∆) u° L2 ° ° ° s ° s + C °d 2 u × d 2 f ° (3.1.5) L2 ° ° s ° ° ≤ kfukH s + kfkM (H r−s →L2 ) °(−∆) 2 u° H r−s ° ° ° ° + C °d s2 u × d s2 f ° L2 ≤ C kf kM(H r →H s ) kukH r + C kfkM(H r →H s ) kukH r ° ° ° ° ° ° ° ° + C °d s2 u × d s2 f ° 2 ≤ C kfkM(H r →H s ) kukH r + C °d 2s u × d 2s f ° L2 L ° ° ° ° Il reste à estimer la norme : °d s2 u × d s2 f ° . Il suffit d’appliquer la proposition 3.1.1 pour L2 β =r− s 2 et α = 2s . On a ° ° ° ° s s °d 2 u × d 2 f ° L2 Donc °h ° i 1 ° ° r− s2 ) ( 2 s s s u d2 f° 2 ≤ C ° Jr− 2 d 2 (1 − ∆) L ° ° ° ° 1 s ° ° ° s ° ³ ´ °Jr− s d s (1 − ∆) 2 (r− 2 ) u° ≤ C °d 2 f ° s r− 2 2 2 M H ° ° ° ° ≤ C °d 2s f ° 2 →L ° ° ´ °d s ³ s 2 M H r− 2 →L2 ° ° ° ° s °d 2 u × d 2s f ° L2 ° ° ° ° ≤ C °d 2s f ° ° 1 s ° (1 − ∆) 2 (r− 2 ) u° L2 ° ° ³ ´ kuk r s H M H r− 2 →L2 Or d’après la proposition 3.1.3, on a ° ° ° s ° °d 2 f ° ³ ´ s M H r− 2 →L2 r ³ ´ °(1 − ∆) 2 s M H r− 2 →L2 ° ° ° ° ≤ C °d 2s f ° ≤ C kfkM³H r− 2s →H 2s ´ 92 s H r− 2 ° ° u° L2 En appliquant l’inégalité d’interpolation, on obtient 1 1 2 2 kfkM³H r− 2s →H 2s ´ ≤ kfkM(H r−s →L2 ) kf kM(H r →H s ) (3.1.6) kfkM(H r−s →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) (3.1.7) Puisque il vient que kfkM³H r− s2 →H s2 ´ ≤ C kfkM(H r →H s ) Par conséquent, ° ° ° s ° °d 2 f ° ³ ´ s M H r− 2 →L2 D’où par suite ° ° ° ° s °d 2 u × d 2s f ° ≤ C kf kM(H r →H s ) L2 ≤ C kf kM(H r →H s ) kukH r L2 ≤ C kfkM(H r →H s ) kukH r ° ° s ° ° °u (−∆) 2 f ° ceci est équivalent à l’inégalité ° ° s ° ° °(−∆) 2 f ° M(H r →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) Un autre carctérisation des espaces M (H r → H s ) est donnée par l’énoncé suivant. Proposition 3.1.4 Soient 0 < s < 1 et r > s . Alors, on a kfkM(H r →H s ) ·° ° s ° ° 2 ≤ C °(−∆) f ° Xr + kfkM(H r−s →L2 ) ¸ (3.1.8) Preuve. Cela fait, pour démontrer (3.1.8) , revenons à la relation ¯ ¯ s s s ¯ ¯ ¯(−∆) 2 (fu) − f (−∆) 2 u − u (−∆) 2 f ¯ ≤ Cd s2 u × d s2 f 93 (3.1.9) Donc ° ° s ° ° 2 (fu) ° °(−∆) L2 ° s ° ≤ °f (−∆) 2 En utilisant l’inégalité élémentaire ° ° u° L2 ° s ° + °u (−∆) 2 ° ° f° L ° ° ° s ° s + C u × d f °d 2 ° 2 2 L2 (3.1.10) kukH r−s ≤ C kukH r on a kf ukL2 ≤ kf kM(H r−s →L2 ) kukH r−s ≤ C kfkM(H r−s →L2 ) kukH r D’autre part, ° ° ° s ° °d 2 u × d 2s f ° L2 D’où ≤ C kfkM³H r− 2s →H 2s ´ kukH r ° ° s ° ° kfukH s = °(−∆) 2 (fu)° 2 L ½ ° ° s ° ° ≤ C kfkM³H r− 2s →H 2s ´ + °(−∆) 2 f ° M(H r →L2 ) ¾ kukH r + C kf kM³H r− 2s →H 2s ´ kukH r Or, par l’inégalité d’interpolation, on a 1 1 2 2 kfkM³H r− 2s →H 2s ´ ≤ kfkM(H r−s →L2 ) kf kM(H r →H s ) (3.1.11) D’où kfkM(H r →H s ) = sup kukH r ≤1 kf ukH s ° ° s ° ° ≤ C kfkM(H r−s →L2 ) + C °(−∆) 2 f ° 1 M(H r →L2 ) 1 2 2 + C kfkM(H r−s →L2 ) kfkM(H r →H s ) ½ ° ° s ° ° 2 ≤ C kfkM(H r−s →L2 ) + °(−∆) f ° M(H r →L2 ) 94 + ¾ La proposition est démontrée. Nous en tirons un corollaire immédiat Corollaire 3.1.3 Soient 0 < s < 1 et r > s. Alors ° ° s ° ° °(−∆) 2 f ° M(H r →L2 ) + kfkM(H r−s →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) Preuve. On a d’après le théorème 3.1.2, ° ° s ° ° °(−∆) 2 f ° M(H r →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) d’autre part, on a d’après la proposition 2.2.2, kfkM(H r−s →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) En combinant ces deux inégalités, on obtient ° s ° °(−∆) 2 ° ° f° M(H r →L2 ) + kfkM(H r−s →L2 ) ≤ C kfkM(H r →H s ) Le lemme suivant est un résultat d’un théorème de Kurtz et Wheeden [KW] : ¢ ¡ Lemme 3.1.1 (KW) Supposons que 1 < p < ∞ , ω ∈ A1 et m ∈ C ∞ Rd − {0} vérifiant la condition du multiplicateur de Mikhlin: |Dα m(x)| ≤ Cα |x|−α , ∀x ∈ Rd − {0} pour tout multi-indice α : 0 ≤ |α| ≤ d. Alors on a l’inégalité: kTmr gkLp (ω) ≤ C kgkLp (ω) , ∀g ∈ Lp (ω) ∩ L2 Le résultat que nous allons présenter concerne les o.p.d classiques. On a alors : 95 (3.1.12) Théorème 3.1.4 Soient 0 < s < 1 et r > s. Alors ¢ ¡ s f ∈ M (H r → H s ) si et seulement si Φ = (1 − ∆) 2 f ∈ M H r → L2 et ° ° s ° ° kf kM(H r →H s ) ' °(1 − ∆) 2 f ° M(H r →L2 ) Preuve. On suppose que f ∈ M (H r → H s ) où r > 1 et 0 < s < 1. Alors d’après le lemme ([KW]), l’opérateur i h s s Tms = (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 est borné sur L2 (ρ) pour tout ρ ∈ A1 et la norme est bornée par une constante qui dépend uniquement de s, d et le poids ρ ∈ A1 . Par conséquent, d’après le théorème [MV1], il vient que l’opérateur i h s s Tms f = (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 f ¡ ¢ est borné sur M H r → L2 = Xr . D’où kTms fkXr ≤ C kfkXr où C = C(s, r, d). On a déjà montré que kfkXr ≤ kfkM(H r →H s ) . En utilisant cette dernière inégalité et le théorème 3.1.2, on obtient : ° ° s ° ° °(1 − ∆) 2 f ° Xr ·° ° s ° ° ≤ C °(−∆) 2 f ° Xr + kfkXr ¸ ≤ C kfkM(H r →H s ) ¢ ¡ s Inversement, supposons que (1 − ∆) 2 f ∈ M H r → L2 . Il vient alors ° s ° °(−∆) 2 ° ° f° Xr ·° s ° ≤ C °(1 − ∆) 2 96 ° ° f° Xr + kfkXr ¸ Il est évident que kfkXr ≤ C kf kM(H r−s →L2 ) . En vertu de la proposition 3.1.4 avec l’inégalité précédente, on trouve kfkM(H r →H s ) ¸ ·° ° s ° ° 2 ≤ C °(−∆) f ° + kfkM(H r−s →L2 ) Xr ¸ ·° ° s ° ° ≤ C °(1 − ∆) 2 f ° + kfkM(H r−s →L2 ) Xr Il reste à démontrer que ° ° s ° ° kfkM(H r−s →L2 ) ≤ C °(1 − ∆) 2 f ° Xr ¡ ¢ s Puisque (1 − ∆) 2 f ∈ M H r → L2 , il vient que Z ¯ ¯ ° °2 s s ¯ ¯ ° ° ¯(1 − ∆) 2 f ¯ 2 dx ≤ °(1 − ∆) 2 f ° cap (e,H r ) Xr e pour tout ensemble compact e ⊂ Rd . Par conséquent, pour toute boule B (a, R), on a Z B(a, R) ¯ ¯ ° °2 s s ¯ ¯ ° ° ¯(1 − ∆) 2 f ¯ 2 dx ≤ C °(1 − ∆) 2 f ° × Rd−2r , et en particulier , Xr ° ° s ° ° 2 °(1 − ∆) f ° L2unif s ° ° s ° ° 2 ≤ C °(1 − ∆) f ° 0<R≤1 Xr s On part de l’écriture f = Js (1 − ∆) 2 f , où le potentiel de Bessel Js = (1 − ∆)− 2 peut s’écrire comme un opérateur de convolution Js g = Gs ∗ g, où Gs est une fonction positive radiale décroissante telle que Gs (x) ∼ |x|s−d , |x| → 0, 0 < s < d Gs (x) ∼ |x|(s−d)Á2 × e−|x| , 97 |x| → +∞ D’où |f(x)| ≤ Z Rd ¯ ¯ s ¯ ¯ Gs (x − t) × ¯(1 − ∆) 2 f(t)¯ dt ≤C ¯ ¯ Z ¯¯(1 − ∆) s2 f(x + z)¯¯ |z|d−s IRd ° ° s ° ° dz + °(1 − ∆) 2 f ° L2unif En utilisant l’inégalité de Hedberg [He] avec l’estimation précédente, on obtient ³ s 2 |f (x)| ≤ C M (1 − ∆) f(x) ´1− s r ° ° s ° ° 2 + C °(1 − ∆) f ° Z B(a, R) sup a∈Rd , 0<R≤1 2rs ¯ ¯ s ¯ ¯2 2 ¯(1 − ∆) f (y)¯ dy d−2r R L2unif s Posons (1 − ∆) 2 f = g, on a s s r + C kgkXr |f (x)| ≤ C (Mg(x))1− r kgkX r Donc s r r−s |f(x)| r−s ≤ C (Mg(x)) kgkX r et par conséquent, ° ° r ° ° r−s °|f| ° Xr Finalement, s 1+ s r−s ≤ C kMgkXr kgkX ≤ C kgkXr r−s r ° ° r−s r ° r ° r−s ≤ C kgkXr °|f| ° Xr 1 En appliquant la proposition 2.2.1 avec ϕ = |f | r−s , il en résulte sup e Z 1 r−s 2(r−s) ϕ dx e cap (e,H r−s ) ≤ Csup 98 e Z ϕ2r dx e 1 r cap (e,H r ) D’où sup e Donc Z |f|2 dx e cap (e,H r−s ) kfkM(H r−s →L2 ) Ce qui achève la démonstration. 3.1.2 1 r−s ≤ Csup e Z 1 r r 2 |f | r−s dx e cap (e,H r ) ° r−s ° ° ° r ° r s ° r−s ° ° 2 ≤ C °|f| ° ≤ C °(1 − ∆) f ° Xr Xr La continuité des opérateurs d’intégrales singulières ¡ ¡ ¢ ¢ r Théorème 3.1.5 Soit f ∈ D0 Rd , 0 < r < 1 et soit f = (1 − ∆) 2 F tel que F ∈ M H r → L2 . Alors ¡ ¢ f ∈ M H r → H −r . ¡ ¢ ¡ ¢ −r Preuve. Il suffit de montrer que pour tout u ∈ D Rd et F = (1 − ∆) 2 f ∈ M H r → L2 , on a l’inégalité ¯ ¯ ¯Z ¯ ¯ ¯ 2 ¯ ¯ ¯ ¯ ¯u (x) f(x)dx¯ ≤ C kF k kuk2 r Xr H ¯ ¯ ¯d ¯ R Or ¯ ¯ ¯ ¯Z ¯ ¯ ¯ 2 ¯ ¯ ¯u (x)¯ f (x)dx¯ = |hfu, ui| ¯ ¯ ¯ ¯d R 99 où le produit scalaire est une forme quadratique associée à l’opérateur de multiplication f . r Comme f = (1 − ∆) 2 F , on a ¯ ¯ ¯ ¯Z ¯ ¯Z ¯ ¯ 2 ¯ ¯ ¯ ¯ ¯u (x)¯ f(x)dx¯ = ¯ ¯ ¯ ¯ ¯d ¯ ¯d R ¯R ¯Z ¯ = ¯¯ ¯d ¯R ¯Z ¯ ≤ ¯¯ ¯d R Posons ¯ ¯ ¯ 2 ¯ ¯ r ¯u (x)¯ (1 − ∆) 2 F (x)dx¯ ¯ ¯ ¯ ¯ i ¯ ¯ 2 ¯h r r r ¯u (x)¯ (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 + (−∆) 2 F (x)dx¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯Z ¯ i ¯ 2 ¯h ¯ ¯ ¯ 2 ¯ ¯ r r r ¯u (x)¯ (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 F (x)dx¯ + ¯ ¯u (x)¯ (−∆) 2 F (x)dx¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯d ¯ R ¯ ¯Z ¯ A = ¯¯ ¯d ¯R ¯Z ¯ B = ¯¯ ¯d R et ¯ ¯ i ¯ 2 ¯h ¯ r r ¯u (x)¯ (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 F (x)dx¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ 2 ¯ ¯ r ¯u (x)¯ (−∆) 2 F (x)dx¯ , ¯ ¯ r r Tmr = (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 On va montrer que Tmr est un opérateur de multiplication de Fourier où ³ ´r 2 mr (x) = 1 + |x|2 − |x|r Nous passerons par quelques lemmes. On a la proposition suivante: Proposition 3.1.5 Supposons que 1 < p < ∞ , ω ∈ A1 et 0 < r ≤ 2. On définit mr par ³ mr (x) = 1 + |x| 2 ´r 2 − |x|r Alors kTmr gkLp (ω) ≤ C kgkLp (ω) , ∀g ∈ Lp (ω) ∩ L2 100 Preuve. On utilise l’inégalité fondamentale xα − y α ≤ αxα−1 (x − y) pour α ≥ 1 et x > y ≥ 0 on vérifie facilement qu’on a ∀x ∈ Rd ´r−2 ³ 0 ≤ mr (x) ≤ C 1 + |x|2 De plus, on déduit que pour tout multi-indice α : |α| ≥ 1, on a l’estimation |Dα mr (x)| ≤ C (α, r) |x|r−2−|α| , |x| → ∞ |Dα mr (x)| ≤ C (α, r) |x|r−2 , |x| → 0 Comme 0 < r ≤ 2, il vient que mr vérifie la condition (3.1.12) et par conséquent d’après le lemme 3.1.1, on a l’inégalité kTmr gkLp (ω) ≤ C kgkLp (ω) , ∀g ∈ Lp (ω) ∩ L2 Finalement, l’opérateur Tmr est un opérateur borné sur L2 (ω) pour tout poids ω ∈ A1 et sa norme dépend uniquement de ce poids. On ait dans la position de terminer la démonstration du théorème. Preuve. On a d’après le théorème (1.3.5) que l’opérateur i h ¡ ¢ r r Tmr F = (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 F ∈ M H r → L2 et °h i ° r r ° ° ° (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 F ° M(H r →L2 ) 101 ≤ C kF kM(H r →L2 ) D’après l’inégalité de Cauchy-Scwartz, on trouve ¯ ¯ ¯ ¯Z ¯ ¯ ¯ 2 ¯ ¯ ¯ ¯ A = ¯ u (x) Tmr F (x)dx¯¯ ¯ ¯d ¯ ¯R ¯ ¯Z h i ¯ ¯ ¯ 2 ¯ r r ¯ ¯ ¯ 2 2 = ¯ u (x) (1 − ∆) − (−∆) F (x)dx¯¯ ¯ ¯d ¯ ¯R ¯ ¯Z h³ ´ i ¯ ¯ r r (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 F u udx¯¯ = ¯¯ ¯ ¯d R ° °h i r r ° ° ≤ C ° (1 − ∆) 2 − (−∆) 2 F ° 2 kukL2 L ≤ C kF kM(H r →L2 ) kuk2H r Il reste à établir l’inégalité ¯ ¯ ¯ ¯Z ¯ ¯ ¯ 2 ¯ r ¯ ¯ ¯ 2 B = ¯ u (x) (−∆) F (x)dx¯¯ ¯ ¯d R ≤ C kF kM(H r →L2 ) kuk2H r On a par dualité ¯ ¯ ¯ ¯ ¯Z ¯ ¯Z ³ ¯ ´ ¯ ¯ 2 ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ r r ¯ 2 ¯ ¯u (x)¯ (−∆) 2 F (x)dx¯ = ¯ ¯ ¯ 2 (−∆) u (x) F (x)dx¯¯ ¯ ¯ ¯ ¯d ¯ ¯d ¯ R R ¡ ¢ où F ∈ L2loc . Notons que pour tout u ∈ D Rd , on a par définition de l’opérateur de dérivation fractionnaire: r 2 2 (−∆) |u(x)| = C (d, r) Z Rd |u(x)|2 − |u(y)|2 |x − y|d+r En utilisant ensuite l’identité £ ¤ |a|2 − |b|2 = |a − b|2 − 2 Re b (b − a) 102 dy avec b = u(x) et a = u(y), d’où on trouve Z Rd 2 2 |u(x)| − |u(y)| d+r |x − y| dy = Z 2 |u(x) − u(y)| d+r |x − y| Rd dy − 2 Re u(x) Z Rd u(x) − u(y) |x − y|d+r dy Par conséquent, avec ¯ ¯ ¯Z ¯ ¯ ¯ Z |u(x) − u(y)|2 ¯ ¯ r u(x) − u(y) ¯ ¯ 2 dy + 2 |u(x)| ¯¯ dy ¯¯ ¯(−∆) 2 |u(x)| ¯ ≤ C d+r d+r |x − y| ¯ d |x − y| ¯ Rd R ¯ ¯2 ¯ ¯ r ¯ ¯ ¯ ¯ r 2 = 2C |u(x)| ¯(−∆) u(x)¯ + C ¯d 2 u(x)¯ dα u(x) = Z 2 |u(x) − u(y)| |x − y|d+2α Rd D’où dy 1 2 ,α>0 ¯ ¯ ¯ ¯Z ³ Z ° ° ¯ ¯2 ´ ¯ ¯ r r ° ° ¯ r ¯ 2 ¯ ¯ 2 2 (−∆) F (x)dx |u(x)| u + C |F (x)| u(x) (−∆) ≤ C kF uk K ° ° ¯ ¯ dx 2 L ¯ ¯ 2 2 L ¯ ¯d R Rd ° ° r ° ° ≤ C kF kXr kukH r °(−∆) 2 u° 2 + L Z ¯ ¯2 ¯ r ¯ + C |F (x)| ¯K 2 u(x)¯ dx Rd ≤C kF kXr kuk2H r +C Z Rd r ¯ ¯2 ¯ ¯ |F (x)| ¯K r2 u(x)¯ dx r On pose g = (1 − ∆) 2 u, c’est-à-dire u = (1 − ∆)− 2 g = Gr g. Z Rd Z ¯ ¯2 ¯ ¯2 ¯ r ¯ ¯ ¯ |F (x)| ¯K 2 u(x)¯ dx = |F (x)| ¯K r2 Gr g(x)¯ dx Rd ≤ Z Rd ¯ ¯2 ¯ ¯ |F (x)| ¯G r2 K r2 G r2 g(x)¯ dx 103 1 1 En utilisant l’identité de Hedberg [He] : G r2 v ≤ C (Mv) 2 (Gr v) 2 , on obtient Z Rd Z ¯ ¯2 ¯ ¯ ³ ´ ¯ r r r ¯ ¯ ¯ |F (x)| ¯G 2 K 2 G 2 g(x)¯ dx ≤ C |F (x)| M K r2 G r2 g (x) ¯Gr K r2 G r2 g(x)¯ dx Rd ° ³ ´° ° ° ≤ C °M K r2 G r2 g ° L ° ´° ³ ° ° r Gr g ° K F × G ° r 2 2 2 L2 En utilisant la continuité de l’opérateur maximal sur L2 , il en résulte Z Rd ¯ ¯2 ° ° ¯ ¯ ° ° |F (x)| ¯G r2 K r2 G r2 g(x)¯ dx ≤ C °K r2 G r2 g° L ° ° ° ° r r G kF k K G g ° r 2 2 ° Xr 2 Hr ≤ C kgk2L2 kF kXr = c kF kXr kuk2H r ce qui ahève la démonstration. En particulier, pour le cas r = 12 , on en déduit le résultat suivant ´ ³ 1 ¡ ¢ −1 Corollaire 3.1.6 Soit f ∈ D0 Rd telle que F = (1 − ∆) 4 f ∈ M H 2 → L2 . Alors ´ ³ 1 1 f ∈ M H 2 → H− 2 ¶ µ 1 . . −1 2 2 . Un résultat analogue sera établi pour les espaces M H → H Nous allons étudier le cas inverse. ³ 1 ´ ¡ ¢ 1 Théorème 3.1.7 Soit f ∈ D0 Rd telle que f ∈ M H 2 → H − 2 . Alors F = (1 − ∆) −1 4 ´ ³ 1 f ∈ M H 2 → L2 Plus précisement, on a ° ° −1 ° ° °(1 − ∆) 4 f ° ³ 1 ´ M H 2 →L2 104 ³ 1 1´ M H 2 →H − 2 ≤ C kf k ¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢ La preuve est basée sur l’extention de la distribution f ∈ M H r Rd → H −r Rd à l’espace euclidien de dimension (d + 1) et on applique la caractérisation de la classe des multi¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢ plicateurs f ∈ M H r Rd+1 → H −r Rd+1 . On désigne par f ⊗ δ la distribution sur Rd+1 définie par hf ⊗ δ, u (xd+1 )i = hf, u (x, 0)i où x = (x1 , x2 , ..., xd ) ∈ Rd et δ = δ (xd+1 ) est une fonction delta portée par l’équation xd+1 = 0. La démonstration du théorème mettra en jeu la proposition suivante. ³ ¢ ¢´ ¡ ¡ ¢ ¡ ¢¢ 1 ¡ 1 ¡ Proposition 3.1.6 Si f ∈ M H r− 2 Rd → H −r+ 2 Rd , alors f ⊗δ ∈ M H r Rd+1 → H −r Rd+1 et ³ ´ 1 1 M H r− 2 (Rd )→H −r+ 2 (Rd ) kf ⊗ δkM(H r (Rd+1 )→H −r (Rd+1 )) ≤ C kf k Remarque 11 La raison de la limitation à r = 1 2 est qu’à partir de cet indice de régularité ¡ ¢ , on peut définir la notion de restriction des fonctions H r Rd sur le bord Rd+1 : c’est ce qu’on appelle une trace. La caractérisation principale de cet opérateur de trace est qu’il envoie ¡ ¢ ¢ 1 ¡ continuement H r Rd+1 sur H r− 2 Rd . ¡ ¢ Preuve. En fait, l’espace de trace des fonctions sur Rd appartiennent à H r Rd+1 coïn¡ ¢ ¢ 1 ¡ cide avec des normes équivalentes. En particulier, H 1 Rd+1 avec H 2 Rd . Soient U, V ∈ ¡ ¢ C0∞ Rd+1 tels que u(x) = U (x, 0) et v(x) = V (x, 0) Alors par l’inégalité de trace, on a kuk 1 H r− 2 (Rd ) ≤ C kUkH r (Rd+1 ) et kvk 1 H r− 2 (Rd ) ≤ C kV kH r (Rd+1 ) et par conséquent, ¯ ®¯ ¯ f ⊗ δ, UV ¯ = |hf, uvi| ³ ´ kuk kvk r− 12 d 1 1 1 M H r− 2 (Rd )→H −r+ 2 (Rd ) H r− 2 (Rd ) H (R ) ≤ kfk ³ ´ kUk 1 1 H r (Rd+1 ) kV kH r (Rd+1 ) . M H r− 2 (Rd )→H −r+ 2 (Rd ) ≤ C kfk 105 Ceci implique ³ ´ 1 1 M H r− 2 (Rd )→H −r+ 2 (Rd ) kf ⊗ δkM(H r (Rd+1 )→H −r (Rd+1 )) ≤ C kf k ce qui achève la démonstration. En particulier, Corollaire 3.1.8 Pour r = 1, on a ´ ³ 1 1 M H 2 (Rd )→H − 2 (Rd ) kf ⊗ δkM(H 1 (Rd+1 )→H −1 (Rd+1 )) ≤ C kfk Nous passerons à la démonstration du théorème. (d+1) Preuve. On introduit la notion suivante: Gr r = (1 − ∆)− 2 , r > 0 le potentiel de Bessel d’ordre r sur Rd+1 où ∆ désigne le Laplacien sur Rd+1 . Le théorème de Maz’ya-Verbitsky ([MV2]) est au coeur de la démonstration du théorème. On sait que ´ ³ ´´ ³ ³ f ⊗ δ ∈ M H 1 Rd+1 → H −1 Rd+1 ceci est équivalent à (d+1) G1 ´ ³ ´´ ³ ³ (f ⊗ δ) ∈ M H 1 Rd+1 → L2 Rd+1 de plus, on a ° ° ° ° (d+1) (f ⊗ δ)° °G1 M(H 1 (Rd+1 )→L2 (Rd+1 )) ≤ C kf ⊗ δkM(H 1 (Rd+1 )→H −1 (Rd+1 )) ´ ³ 1 1 M H 2 (Rd )→H − 2 (Rd ) ≤ C kf k ¤ £ (d+1) On remarque que pour ∈ 0, 12 , G1 s’écrit sous la forme (d+1) G1 1 (d+1) = (1 − ∆) 4 + 2 G 3 +2 106 En utilisant le théorème (3.1.4) pour s = 1 2 (d+1) + et r = 1, ensuite on remplace G 3 +- à la place 2 de f, on obtient ° ° ° (d+1) ° (f ⊗ δ)° °G1 M(H 1 (Rd+1 )→L2 (Rd+1 )) ° ° ° (d+1) ° ° ≈ °G 3 +- (f ⊗ δ)° ° ³ ´ 1 M H 1 (Rd+1 )→H 2 + (Rd+1 ) 2 ³ 1 ´ 1 M H 2 (Rd )→H − 2 (Rd ) ≤ C kfk En passant à la trace sur Rd = {xd+1 = 0}, on trouve ° µ ¶° ° ° °tr G(d+1) (f ⊗ δ) ° 3 ° ° +- ´ ³ 1 M H 2 (Rd )→H (Rd ) 2 On observe que ´ ³ 1 1 M H 2 (Rd )→H − 2 (Rd ) ≤ C kfk ¶ µ (d+1) tr G 3 +- (f ⊗ δ) = constGd1 +- f 2 2 ceci implique ° ° ° ° d °G 1 +- f ° ³ 1 ´ M H 2 (Rd )→H (Rd+1 ) 2 ³ 1 ´ 1 M H 2 (Rd )→H − 2 (Rd ) ≤ C kfk En réutilisant le (3.1.4), pour s = et r = 12 , et en remplaçant f par Gd1 +- f, on a 2 ° ° ° d ° °G 1 +- f ° 2 ³ 1 ´ M H 2 (Rd )→L2 (Rd ) ° ° ° ° = °(1 − ∆) 2 Gd1 +- f ° 2 ° ° ° ° ≤ C °Gd1 +- f ° ³ 1 ´ M H 2 (Rd )→L2 (Rd ) ´ ³ 1 M H 2 (Rd )→H (Rd+1 ) 2 ³ 1 ´ 1 M H 2 (Rd )→H − 2 (Rd ) ≤ C kf k ³ 1¡ ¢ ¡ ¢´ D’où F = Gd1 f ∈ M H 2 Rd → L2 Rd et 2 ³ 1 ´ M H 2 (Rd )→L2 (Rd ) kF k ³ 1 ´ 1 M H 2 (Rd )→H − 2 (Rd ) ≤ C kf k 107 ¡ ¢ 1 En particulier, il vient que si f ∈ D0 Rd et F = (1 − ∆)− 4 f, alors l’opérateur de multi- plication est défini par f et par conséquent : 1 H = (−∆) 2 + f ¢ ¢ 1 ¡ 1 ¡ est un opérateur borné de H 2 Rd sur H − 2 Rd si et seulement si pour tout compact e ⊂ Rd , on a Z e ´ ³ 1 |F (x)|2 dx ≤ Ccap e, H 2 (3.1.13) sachant que diam(e) ≤ 1. Il vient immédiatement une condition nécessaire de (3.1.13) et de l’estimation de la capacité d’une boule sur Rd : ¡ ¢ Corollaire 3.1.9 Soient f ∈ D0 Rd et d ≥ 2. On suppose que ³ ´ ³ ´ 1 1 1 H = (−∆) 2 + f : H 2 Rd → H − 2 Rd est un opérateur borné. Alors pour toute boule B (a, R) ⊂ Rd , on a Z |F (x)|2 dx ≤ CRd−1 (3.1.14) B(a,R) où la constante C est indépendante de a ∈ Rd et de R. 3.2 Les espaces de Morrey-Campanato Nous rappelons d’abord les définitions ([Tay], [Ka]) Définition 3.2.1 Pour tous p, q tels que 1 < p ≤ q ≤ +∞, on définit l’espace de MorreyCampanato Mp,q de la façon suivante : Mp,q = ( f ∈ Lploc : kfkMp,q = sup ° ° sup Rd/q−d/p °f(y)1B(x,R) (y)°Lp (dy) x∈IRd 0<R≤1 · ) (3.2.1) On définit également l’espace de Morrey-Campanato homogène M p,q de la façon suivante : 108 · M p,q = ½ f∈ Lploc d/q : kf k · = sup R M p,q R>0 kf (Ry)kLp (dy) ¾ < +∞ (3.2.2) pour tout p, q tels que 1 < p ≤ q ≤ +∞ où kf k · M p,q à d/q−d/p = sup sup R x∈Rd R>0 Z p B(x,R) |f(y)| dy !1/p (3.2.3) On vérifie facilement les propriétés suivantes: kf (λx)kMp,q = kf (λx)k 1 λ d − dp q λ d − dp q 1 = · M p,q kfkMp,q , 0 < λ ≤ 1. kfk .· M p,q , λ>0 On a les inclusions suivantes : pour p, p0 , q t.q. 1 ≤ p ≤ p0 , p ≤ q ≤ +∞ et pour toute fonction · f telle que f ∈ M p,q ∩ L∞ : kfk .· M Pour p, q, p0 , q 0 tels que 1 p + 1 p0 ≤ 1, 1 q 1− p0 p0 ,q p + ≤ p 0 p 0 kfkL∞p . kf k p· M p,q · 1 q0 · ≤ 1, f ∈ M p,q , g ∈ M p0 ,q0 . Alors · fg ∈ M p”,q” avec 1 1 1 1 1 1 + 0 = , + 0 = . p p p” q q q” Pour tout p tel que 1 ≤ p ≤ d , on a ∀λ > 0, kλf(λx)kM. p,d = kfkM. Nous soulignons les inclusions suivantes : si p0 < p , on a Mp,q ⊂ Mp0 ,q , · M p,q ⊂ Mp,q , · M p,q ⊂ Mp0 ,q , 109 p,d Si q2 < q1 , on a Mp,q1 ⊂ Mp,q2 , · · Lq = M q,q ⊂ M p,q , p ≤ q Il est facile de démontrer les inégalités de Hölder suivantes valables aussi pour les espaces homogènes: si 1 p + 1 q = 1s , 1 q + 1 t = 1 w, alors Mp,q .Mr,t ⊆ Ms,w . On commençons par établir la caractérisation suivante : Proposition 3.2.1 Pour 0 ≤ r < d 2 , on a X r ⊆ M2, d r . r . X ⊆ M 2, d r Le cas homogène étant tout à fait analogue à celui du cas non homogène. Preuve. Soient f ∈ X r , 0 < R ≤ 1 , x0 ∈ Rd et φ ∈ D, φ ≡ 1 sur B( xR0 , 1). On a r− d2 R ÃZ |x−x0 |≤R 2 !1/2 |f(x)| dx = Rr r ≤R ÃZ µZ 2 |y− xR0 |≤1 y∈Rd |f(Ry)| dy |f (Ry)φ(y)| dy ≤ Rr kf (Ry)kX r kφkH r ≤ kf(y)kX r kφkH r ≤ C kf(y)kX r d’où l’inclusion souhaité. D’autre part, on a 110 2 !1/2 ¶1/2 Proposition 3.2.2 Pour r < d2 , on a M d , d ⊂ Xr r r d r Preuve. Pour cette inclusion, l’espace M d , d coincide avec l’espace Luloc . En effet, soit r r d r donc f ∈ Lloc et g ∈ Z Hr ∩ D. En notant Qk le cube [0, 1]d + k, k ∈ Zd , on a: 2 Rd |f(x)g(x)| dx = ≤ avec XZ k∈Zd Qk X µZ |f(x)g(x)|2 dx Qk k∈Zd 1 r 1 = + 2 d σ ≤ kfk2 d r Lloc ≤ kfk2 d r Lloc ¶ 2 r µZ d |f(x)| dx d r Qk X k∈Z d X k∈Zd ¶2 σ |g(x)| dx σ kgk2Lσ (Qk ) kgφ(. − k)k2Lσ où φ ≡ 1 sur Q0 , φ ∈ D X kgφ(. − k)k2H r . ≤ kfk2 d r Lloc k∈Z d Or kgφ(. − k)k2H r = = X k∈Z d kDα (gφ(. − k))kL2 X ° X ° ° β ° °D g ° |α|≤r γ+β=α L2 kDγ φ(. − k)kL∞ D’où X k∈Z d kgφ(. − k)k2H r ≤ X ° X ° ° β °2 2 °D g° 2 kDγ φ(. − k)kL∞ |α|≤r γ+β=α ≤ C kgk2H r 111 L Et donc kfgkL2 ≤ C kgk2H r kfk2 d . r Lloc Pour finir, nous citerons, sans démonstration, un résultat difficile qui interviendra dans l’étude des espaces dee multiplicateurs singuliers. Théorème 3.2.1 ([Lem3], [Fef])Pour 2 < p ≤ d r et r > 0, on a les inclusions suivantes Mp, d ⊂ X r r . r . M p, d ⊂ X r Ces inclusions sont téchniques et nous renvoyons à ([Lem3]) pour tous les détails. Comme application direct, on déduit que la classe des distributions f telle que 1 F = (1 − ∆)− 4 f ¡ ¢ vérifie (3.1.14) peut être vue comme un espace de Morrey-Companato d’ordre − 12 . En combi- nant le théorème principale avec la condition de Fefferman-Phong [Fef] appliquée à |F (x)|2 , on arrive à une condition suffisante en terme de l’espace de Morrey-Campanato d’ordre négatif. ¡ ¢ 1 Corollaire 3.2.2 Soient f ∈ D0 Rd , d ≥ 2. On suppose que F = (1 − ∆)− 4 f et α > 1. Alors ³ ´ ³ ´ 1 1 1 H = (−∆) 2 + f : H 2 Rd → H − 2 Rd est un opérateur borné si Z |F (x)|2α dx ≤ CRd−1 , 0<R≤1 (3.2.4) B(a,R) où la constante C est indépendante de a ∈ Rd et de R . ´ ³ 1 En remplaçant la capacité cap e, H 2 dans (3.1.13) par une estimation en terme de mesure de Lebesgue de e ⊂ Rd , on obtient 112 ¡ ¢ 1 Corollaire 3.2.3 Soient f ∈ D0 Rd et d ≥ 2. On suppose que F = (1 − ∆)− 4 f. Alors ³ ´ ³ ´ 1 1 1 H = (−∆) 2 + f : H 2 Rd → H − 2 Rd est un opérateur borné si pour tout ensemble mesurable e ⊂ Rd , Z e |F (x)|2 dx ≤ C |e| d−1 d , diam(e) ≤ 1 (3.2.5) où la constante C est indépendante de e ⊂ Rd . On observe que la condition (3.2.5) sous l’hypothèse diam(e) ≤ 1 est équivalente à F ∈ ¡ ¢ ¡ ¢ L2d,∞ Rd où Lp,∞ Rd est un espace de Lorentz (Lp faible) de fonctions g tel que ¯n o¯ ¯ ¯ d x ∈ R : |g(x)| > t ¯ ¯ ≤ Ct−p , t > 0 Remarque 12 Le cas r = 1 2, a été retrouver tout récemment par [MV3] par une méthode analogue. 113 Chapitre 4 Décomposition de Littlewood Paley et espace de Sobolev Ce chapitre est destiné à être une introduction au vaste domaine de la décomposition de Littlewood-Paley, il est plus technique que les précédents. Au premier paragraphe, nous établirons une relation entre la décomposition de Littlewood-Paley et l’espace de Sobolev. On en déduit facilement le théorème au second. Ceci nous permet en particulier de décrire une décomposition atomique de cette espace. Comme application nous retrouvons au troisième paragraphe la description de l’espace Xr . 4.1 Espace de Sobolev adapté à la décomposition de LittelwoodPaley. Nous rappelons les résultats classiques concernant la décomposition de Littlewood-Paley qui sera utilisée dans la prochaine partie. On désigne pour cela par Φ (x) une fonction à valeur ¡ ¢ réelle, appartenant à la classe S Rd de Schwartz et dont la transformée de Fourier vérifie les propriétés suivantes : On pose b ⊂ B(0, 2) et Φ b (ξ) = 1 sur B(0, 1) sup pΦ ¡ ¢ Φj (x) = 2jd Φ 2j x , j ∈ Z 114 (4.1.1) (4.1.2) sachant que © ª et on définit une suite ϕj j∈Z par ¡ ¢ b j (ξ) = Φ b 2−j ξ Φ ϕj (x) = Φj (x) − Φj−1 (x) (4.1.3) sup pb ϕj ⊂ B(0, 2j+1 )\B(0, 2j−1 ) (4.1.4) Il vient que qui vérifie l’identité b Φ(ξ) + En remarquant que ∞ X j=1 ϕ b j (ξ) = 1 (4.1.5) sup pϕj ∩ sup pϕj+2 = ∅ On a donc ϕj−1 + ϕj + ϕj+1 = 1, pour chaque x ∈ sup pϕj , j ∈ N0 et ∀γ ∈ Nd0 , on trouve 4.1.1 ¯ ¯ ¯ γ ¯ ¯D ϕj (ξ)¯ ≤ Cγ 2−j|γ| , j ∈ N0 Définitions et propriétés Définition 4.1.1 Soit r > 0. L’espace de Sobolev (sous-entendu: adapté à la décomposition de Littlewood-Paley) est défini par ∞ X ° ° 2 4jr °ϕj ∗ u°L2 < ∞ H r = u ∈ S 0 : kΦ ∗ ukL2 + j=1 muni de la norme kukH r = kΦ ∗ ukL2 = kΦ ∗ ukL2 °n ° ° jr ° ° o∞ ° ° ° ° ° + ° 2 ϕj ∗ u L2 j=1 °l2 °© ª∞ ° ° ° + ° 2jr ϕj ∗ u j=1 ° 2 2 l (L ) 115 On peut aussi définir l’espace de Sobolev homogène correspondant. On observe que ∞ X j=−∞ et ϕ b j (ξ) = 1, ξ 6= 0 ϕ b j (0) = 0, j ∈ Z ∧ car on a ϕj Dr δ = 0 pour toute dérivée Dr d’une mesure de Dirac δ à l’origine et par conséquent ϕj ∗ π = 0 pour tout polynôme π. On désigne cet espace de tous ces polynômes par Π et on définit l’espace de Sobolev homogène comme un sous-espace de S 0 /Π . Définition 4.1.2 Soit 0 ≤ r < d2 . L’espace de Sobolev homogène est défini par ∞ X ° ° 2 H = u ∈ S 0 /Π : 4jr °ϕj ∗ u°L2 < ∞ . r j=−∞ muni de la norme °© ª+∞ ° ° ° kukH. r = ° 2jr ϕj ∗ u j=−∞ ° 2 l (L2 ) 1. Notons que ϕj ∗ u est une fonction régulière dès que ϕ ∈ S et u ∈ S 0 . ¢ ¡ ϕj ⊂ B(0, 2j+1 )\B(0, 2j−1 ) et ϕj ∗ u ∈ S 0 . 2. supp ϕ \ j ∗ u ⊂ suppb On commence par montrer que cette définition est indépendante du choix de la fonction ¡ ¢ ϕ ∈ S Rd vérifiant : ½ ¾ 1 (4.1.6) sup pb ϕ ⊂ ξ : ≤ |ξ| ≤ 2 = C1 2 et |b ϕ (ξ)| ≥ c > 0 si 3 5 ≤ |ξ| ≤ = C2 5 3 (4.1.7) Cela provient de la proposition suivante Proposition 4.1.1 Il existe une constante C > 0 telle que si η est une fonction vérifiant les 116 conditions (4.1.6)- (4.1.7), alors on a : ∞ ∞ X X °¢2 °¢2 ¡ jr ° ¡ jr ° ° ° 2 η j ∗ u L2 ≤ C 2 °ϕj ∗ u° L2 j=−∞ j=−∞ Preuve. Cette indépendance découle de la formule de Caldéron [FJ2]. C’est-à-dire, qu’on peut trouver deux fonctions ϕ et ϕ e de S telles que u= ∞ X j=−∞ où ψj ∗ ϕ ej ∗ u (4.1.8) ¡ ¢ ¡ ¢ ϕj (x) = 2jd ϕ 2j x , ψj (x) = 2jd ψ 2j x et ϕ e (x) = ϕ(−x) En changeant les rôles de ϕ et ϕ e dans (4.1.8), on peut trouver ψ vérifiant (4.1.6) et (4.1.7) telle que ηj ∗ u = η j ∗ ∞ X k=−∞ ψk ∗ ϕk ∗ u Donc, on obtient ∞ ∞ X X ° ° ° ° ° ° °ηj ∗ u° 2 ≤ °ηj ∗ ψk ∗ ϕk ∗ u° 2 ≤ °ηj ∗ ψ k ° 1 kϕk ∗ uk 2 L L L L k=−∞ k=−∞ Par un simple calcule, on montre que ¡ ¢ −|j−k| max 2−j , 2−k ¯ ¯ 2 ¯η j ∗ ψ k (x)¯ ≤ C d+1 (max (2−j , 2−k ) + |x|) Cette estimation implique clairement ° ° °ηj ∗ ψ k ° 1 ≤ C2−|j−k| L 117 Posons S= ∞ X °¢2 ¡ jr ° 2 °ηj ∗ u° L2 j=−∞ Il vient S≤C ∞ X 2jr j=−∞ à ∞ X k=−∞ 2−|j−k| kϕk ∗ ukL2 !2 12 ! 1 à ∞ ½ ∞ X h i 1 ¾ ½h i 1 ¾ 2 2 X 2 2 2kr kϕk ∗ ukL2 2(j−k)r−|j−k| 2(j−k)r−|j−k| =C j=−∞ k=−∞ Ensuite, en appliquant l’inégalité de Hölder S≤C ≤C à ∞ ∞ X X j=−∞ ∞ X k=−∞ k=−∞ kr 4 4kr kϕk ∗ uk2L2 × 2(j−k)r−|j−k| kϕk ∗ uk2L2 ∞ X (j−k)r−|j−k| 2 1 2 j=−∞ ce qui achève la démonstration. !à ∞ X 2(j−k)r−|j−k| k=−∞ =C ( ∞ X k=−∞ kr 4 ! 12 ke ϕk ∗ uk2L2 )1 2 © ª Il y’a un résultat fondamental dû à J.Peetre ([Pe], chapitre 8), que les fonctions Φ et ϕj j≥1 dans la définition peuvent être remplacées par des fonctions plus générales. Nous allons à cet effet, décomposer le problème en deux étapes : ¡ ¢ ¡ ¢ Théorème 4.1.1 Soit η ∈ B1r,1 Rd pour r > 0 et posons η j (x) = 2jd η 2j x pour j ≥ 0. Alors il existe une constante C telle que pour tout u ∈ H −r , on a °© ª+∞ ° ° ° −jr ϕ ∗ u 2 ° ° j j=0 L2 (l2 ) ≤ C kηkB r,1 kukH−r 1 Preuve. On utilise la décomposition dyadique de l’unité : b j (ξ) + Φ ∞ X k=1 ϕ b k+j (ξ) = 1, ∀ξ ∈ Rd 118 On en déduit que pour tout j ∈ N, ηj ∗ u = Φj ∗ ηj ∗ u + ∞ X k=1 ϕk+j ∗ η j ∗ u Puisque que sup pb ϕj−2 ∩ sup pb ϕj = sup pb ϕj ∩ sup pb ϕj+2 = ∅ il vient alors Posons δ j = +1 X ϕ b j−1 (ξ) + ϕ b j (ξ) + ϕ b j+1 (ξ) = 1, pour ξ ∈ sup pb ϕj ϕj+l . Alors, on écrit l=−1 ηj ∗ u = Φj ∗ ηj ∗ u + ∞ X k=1 ϕk+j ∗ ηj ∗ δ k+j ∗ u Cette décomposition permet d’écrire ∞ X ° ° ° ° ° ° °ηj ∗ u° 2 ≤ °Φj ∗ ηj ∗ u° 2 + °ϕk+j ∗ ηj ∗ δ k+j ∗ u° 2 L L L k=1 En multipliant les deux inégalités par 2−jr , on trouve 2 −jr ∞ X ° ° ° ° ° ° °ηj ∗ u° 2 ≤ 2−jr °Φj ∗ η j ∗ u° 2 + 2−jr °ϕk+j ∗ ηj ° 1 kδ k+j ∗ uk 2 L L L L k=1 ° ° = 2−jr °Φj ∗ η j ∗ u°L2 + = Aj + ∞ X ∞ X k=1 ak bk+j ° ° 2kr °ϕk+j ∗ ηj °L1 2−(j+k)r kδ k+j ∗ ukL2 k=1 où les coéfficients Aj , ak et bk+j sont tels que ° ° Aj = 2−jr °Φj ∗ ηj ∗ u°L2 ° ° ak = 2kr °ϕk+j ∗ η j °L1 bk+j = 2−(j+k)r kδ k+j ∗ ukL2 119 Leur série génératrice se calcule aisement : S1 = ∞ X A2j et S2 = j=0 Ã∞ ∞ X X j=0 ak bk+j k=1 !2 Pour évaluer S2 , on emploie l’inégalité de Minkowski 1 Ã∞ !2 12 2 ∞ ∞ ∞ X X X X 2 ak bk+j ≤ ak bk+j j=0 k=1 j=0 k=1 = ∞ X ak à ak à k=1 ≤ ∞ X ∞ X b2m !1 b2m !1 2 m=k k=1 ∞ X 2 m=1 Ceci montre que S2 ≤ ∞ X k=1 ° ° 2kr °ϕk+j ∗ ηj °L1 à ∞ X m=1 2 2−2mr kδ m ∗ uk2L2 1 2 ∞ ∞ X X 2 kr −2jr = 2 kϕk ∗ ηkL1 2 kδj ∗ ukL2 j=1 k=1 ≤ 3 kηkB r,1 kukH−r 1 Il reste à évaluer S1 = ∞ X A2j . Puisqu’on a j=0 b Φ(ξ) + il vient alors que j+1 X k=1 bj ϕ b k (ξ) = 1 sur le sup pΦ Φj ∗ ηj ∗ u = Φj ∗ ηj ∗ 120 à !1 Φ+ j+1 X k=1 ϕk ! ∗u et ° ° ° ° °Φj ∗ ηj ∗ u° 2 ≤ °Φj ∗ η j ° 1 L L = kΦ ∗ ηkL1 à kΦ ∗ ukL2 + j+1 X j+1 X k=1 kϕk ∗ ukL2 ! ck k=0 où les coefficients ck sont tels que ck = kϕk ∗ ukL2 , k ≥ 1 et c0 = kΦ ∗ ukL2 Il reste à montrer que ∞ X j=0 à 2−jr j+1 X ck !2 ck !2 k=0 °n o∞ °2 ° ° ≤ C ° 2−kr ck °2 k=0 l On utilise alors le lemme suivant : Lemme 4.1.1 On a ∞ X j=0 à 2−jr j+1 X k=0 °n o∞ °2 ° ° ≤ C ° 2−kr ck °2 (4.1.9) k=0 l Preuve. On est ainsi ramené pour prouver (4.1.9), à estimer la quantité ∞ X j=0 lorsque à 2−jr j+1 X ck k=0 !2 ∞ X ¡ −jr ¢2 2 ck < ∞ k=0 Pour le voir, en choisissant bien : 0 < < r, on aurait par application de l’inégalité de Hölder et la sommation d’une série géométrique, à j+1 X k=0 ck !2 à j+1 X 2−k- × 2k- ck ≤ C22j- 2−2k- c2k . = k=0 j+1 X !2 k=0 121 ≤ à j+1 X k=0 22k- ! × j+1 X k=0 2−2k- c2k Il vient que à j+1 X −jr 2 ck k=0 !2 −2jr =2 à j+1 X ck k=0 !2 ≤ C2 2j(-−r) j+1 X 2−2k- c2k k=0 D’où ∞ X j=0 à 2 −jr j+1 X k=0 ck !2 ∞ X ≤C 2j(-−r) 2 j=0 ∞ X ≤C j+1 X 2−2k- c2k =C k=0 ∞ X 2−2k- c2k k=0 2−2k- c2k 22k(-−r) = C k=0 j+1 X j=(k−1)+ ∞ ³ °n ´2 o∞ °2 X ° ° 2−kr ck = C ° 2−kr ck °2 k=0 l k=0 Revenons alors à la démonstration du théorème 4.1.1 . ° ° Aj = 2−jr °Φj ∗ ηj ∗ u°L2 ≤ kΦ ∗ ηkL1 2 −jr j+1 X ck k=0 D’après le Lemme 4.1.1, on a ∞ X j=0 à !2 j+1 ∞ X X A2j ≤ kΦ ∗ ηk2L1 ck 2−jr j=0 k=0 °n o∞ °2 ° ° ≤ C kΦ ∗ ηk2L1 ° 2−kr kϕk ∗ ukL2 ° k=0 l2 °n o∞ °2 ° ° ≤ C kΦ ∗ ηk2L1 ° 2−kr ϕk ∗ u ° k=0 l2 (L2 ) ¢ ¡ En appliquant l’inégalité fondamentale: (a + b)2 ≤ 2 a2 + b2 , il vient que ³ Ã∞ !2 ´2 X ° ° 2−jr °ηj ∗ u°L2 ≤ 2 A2j + ak bk+j k=1 d’où, en sommant sur j ∈ N0 , on trouve ∞ ³ X ° ´2 ° 2−jr °ηj ∗ u°L2 ≤ 2 (S1 + S2 ) j=0 122 22j(-−r) c’est-à-dire °© ª+∞ ° ° −jr ° ° 2 η j ∗ u j=0 ° 2 l (L2 ) ≤ C kηkBr,1 kukH−r 1 et la démonstration du théorème est achevée. Pour démontrer le résultat inverse, on aura besoin de la notion suivante. On suppose que η vérifie la condition Tauberian (Voir Y. Katznelson [Kat], chap.VIII.6), qui implique que b η vérifie une simple condition d’être non nul. Pour plus de renseignement, voir par-exemple le livre de L. Hörmonder. ¡ ¢ η (ξ)| ≥ c > 0 sur B(0, 1). Posons Théorème 4.1.2 On suppose que η ∈ L1 Rd et que |b ¡ ¢ η j (x) = 2jd η 2j x , pour j ≥ 0 Alors il existe une constante C telle que pour tout u ∈ S 0 , on a °© ª+∞ ° ° ° kukH−r ≤ C ° 2−jr ϕj ∗ u j=0 ° L2 (l2 ) Avant de nous attaquer à la démonstration, rappelons que le théorème Taubérien de Weiner est consacré aux fonctions mesurables bornées ([Ru]). C’est un théorème dans lequel le comportement asymptotique d’une suite ou d’une fonction est déduit du comportement de certaines de leur moyennes. Les convolutions K ∗ φ peuvent etre considérées comme les moyennes de φ Z au moins lorsque Kdx = 1 . La réciproque de Wiener dit que si (K ∗ φ) (x) → 0 pour ¡ ¢ b ne s’annule pas en aucun point de Rd , alors (K ∗ φ) (x) → 0 pour un K ∈ L1 Rd et si K ¡ ¢ tout f ∈ L1 Rd . Comme dernière préparation à la démonstration du théorème 4.1.2, nous commençerons par prouver le lemme suivant Lemme 4.1.2 Si η 6= 0, positive semi-continue inférieurement, bornée ayant un support contenu dans une boule unité, alors |b η (ξ)| ≥ c > 0 sur B(0, 1). 123 Preuve. La preuve du lemme est immédiate. En effet, on a ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ Z ¯ ¯ Z ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ −ixξ |b η (ξ)| = ¯ η(x)e dx¯ ≥ ¯ η(x) cos xξdx¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯|x|≤1 ¯ ¯|x|≤1 ¯ Z ≥ cos 1 η(x)dx , pour tout |ξ| ≤ 1 |x|≤1 Nous sommes en mesure de démontrer le théorème 4.1.2. L’idée là est d’utiliser la condition Tauberian (Voir Y. Katznelson [Kat], chap.VIII., Lemme.6.3, p.228). Preuve. Par hypothèse, |b η (ξ)| ≥ c > 0 sur sup p (Φ) ¡ ¢ alors d’après le théorème de Weiner, η divise Φ au sens qu’il existe une fonction Ψ ∈ L1 Rd tel que b (ξ) b b (ξ) , ξ ∈ sup pΦ b Ψ η (ξ) = Φ ¡ ¢ ¡ ¢ De façon analogue, il existe une fonction ψ ∈ L1 Rd et ψ j (x) = 2jd ψ 2j x pour j ∈ N sachant que et D’où b (ξ) b ηj (ξ) = ϕ b j (ξ) , ξ ∈ sup pb ϕj ψ j ° ° °ψ j ° 1 = kψk 1 < ∞ L L Φ = η ∗ Ψ et kΦ ∗ ukL2 ≤ kΨkL1 kη ∗ ukL2 De façon semblable, on a donc ° ° ° ° °ϕj ∗ u° 2 ≤ kΨk 1 °η j ∗ u° 2 L L L ° ° ° ° 2−jr °ϕj ∗ u°L2 ≤ C.2−jr °η j ∗ u°L2 124 et par conséquent, ∞ ³ ∞ ³ X X ° ° ° ´2 ° ´2 2−jr °ϕj ∗ u°L2 ≤ C. 2−jr °ηj ∗ u°L2 j=0 j=0 Finalement , il vient °© ª+∞ ° ° ° kukH−r ≤ C ° 2−jr ηj ∗ u j=0 ° 2 l (L2 ) Ce théoréme est démontré. En utilisant les théorèmes (4.1.1) et (4.1.2), on peut montrer que toute fonction de H r , r > 0 admet une représentation sous la forme F = ∞ X j=0 Théorème 4.1.3 Soit 0 ≤ r < d 2 2−jr ηj ∗ fj © ª et soit ηj j∈Z vérifie les conditions des théorèmes 1.4 et + 1.5. Alors une fonction ou une distribution tempérée F ∈ H r si et seulement si il existe une ¡ ¢ suite de fonctions f = {fj }j∈Z+ ∈ l2 L2 sachant que F peut se représenter sous la forme F = ∞ X j=0 2−jr ηj ∗ fj Plus précisement, il existe une constante C telle que ° ° 1 ° ° kF kH r ≤ °{fj }+∞ j=0 °l2 (L2 ) ≤ C kF kH r C Preuve. D’abord, on suppose qu’on peut représenter F sous la forme F = ∞ X j=0 ¡ ¢ 2−jr ηj ∗ fj où {fj }j∈Z+ ∈ l2 L2 125 Soit u ∈ H −r une fonction arbitraire. On a ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯X ¯ ¯ ∞ ∞ X ¯ ¯ ¯ ¯ −jr −jr 2 η j ∗ fj >¯¯ = ¯¯ 2 < u, ηj ∗ fj >¯¯ |< u, F >| = ¯¯< u, ¯ ¯ j=0 ¯ ¯ j=0 ¯ ¯ ¯ X ¯X ∞ ¯ ¯ ¯ ¯ ∞ −jr ¯< 2−jr η j ∗ u, fj >¯ ¯ 2 < ηj ∗ u, fj >¯¯ ≤ =¯ ¯ j=0 ¯ j=0 En utilisant l’inégalité de Hölder, nous obtenons 1 1 2 2 ∞ ∞ X X ° −jr °2 2 ° ° 2 η j ∗ u L2 |< u, F >| ≤ kfj kL2 j=0 °© ª∞ ° ° ° ≤ ° 2−jr η j ∗ u 0 ° 2 l Alors d’après le théorème 4.1.1, il vient j=0 (L2 ) ° ° °{fj }∞ ° 2 2 0 l (L ) |< u, F >| ≤ C kηkB r,1 kukH−r kfkl2 (L2 ) 1 d’où kF kH r = sup kukH−r ≤1 |< u, F >| ≤ C kfkl2 (L2 ) ∗ Donc, on vient de démontrer que F ∈ (H −r ) = H r . Inversement, il s’agit de démontrer que par définition F ∈ H r signifie que F = Φ∗F + ∞ X j=1 ϕj ∗ F dans S 0 pour tout j. D’après le théorème de Weiner, il existe des fonctions Ψ et ψj , j ≥ 0 dans ¡ ¢ L1 Rd tel que et b η ≡ 1, ξ ∈ sup pΦ b Ψb ° ° bj b ηj = 1, ξ ∈ sup pb ϕj et °ψ j °L1 = kψkL1 < ∞ ψ 126 On définit une suite {fj }j∈Z+ par bΦ b Fb et fbj = 2jr Ψ b jϕ b j Fb, j ≥ 1 fb0 = Ψ Alors F = Φ∗F + ∞ X j=1 ϕj ∗ F C’est-à-dire b Fb + Fb = Φ =b ηfb0 + ∞ X j=1 ∞ X j=1 b ηΦ b Fb + Fbϕ b j = Ψb 2−jr b η j fbj = et donc F = ∞ X j=0 ∞ X j=0 ∞ X j=1 bj b bj ηj Fb ϕ ψ 2−jr b ηj fbj 2−jr ηj ∗ fj Plus précisement, kf0 kL2 = kΨ ∗ Φ ∗ F kL2 ≤ kΨkL1 kΦ ∗ F kL2 De plus, ce qui implique kf0 k2L2 + ° ° ° ° ° ° kfj kL2 = °2jr ψ j ∗ ϕj ∗ F °L2 ≤ 2jr °ψj °L1 °ϕj ∗ F °L2 ° ° ≤ C2jr °ϕj ∗ F °L2 ∞ X j=1 kfj k2L2 = ∞ X j=0 kfj k2L2 ≤ C kΦ ∗ F k2L2 ¡ ¢ qui montre que f = {fj }j∈Z+ ∈ l2 L2 et ° ° ° +∞ ° °{fj }j=0 ° 2 l (L2 ) 127 ∞ ³ ´ X 2 ° ° 2jr °ϕj ∗ F °L2 + ≤ C kF kH r j=1 4.2 Décomposition atomique Dans ce numéro, nous donnons deux résultats sur la décomposition atomique ([FJ1, FJ2, FJW]). Comme on a vu dans la définition (4.1.1), les éléments de l’espace de Sobolev H r peuvent s’écrire sous la forme F = Φ∗F + ∞ X j=1 ϕj ∗ F où les fonctions Φ , Φj et ϕj vérifient les conditions (4.1.1)-(4.1.5). On pose xjk = 2−j k , pour j ∈ N et k ∈ Zd (4.2.1) et on définit les cubes dyadiques en posant que x ∈ Qjk si x = xjk + 2−j y , où 0 ≤ yi < 1 pour 1 ≤ i ≤ d (4.2.2) χjk est la fonction caratéristique du cube Qjk . Pour tout cube Q, on désigne son côté par l(Q) ∼ et pour λ ≥ 0, on désigne par λQ le cube concentrique à Q de côté λl(Q). On écrit aussi Qjk au ∼ ∼ lieu de 3Qjk et on désigne la fonction caractéristique de Qjk par χjk . ¡ ¢ Définition 4.2.1 Soit S un entier positif. Une fonction ajk dans C S Rd est dite un C S - atome pour un cube Qjk si elle vérifie les conditions suivantes: ∼ sup pajk ⊂ Qjk (4.2.3) sup2−j|γ| |Dγ ajk (x)| ≤ 1 pour tout |γ| ≤ S (4.2.4) x On aura besoin du résultat suivant ¡ ¢ Lemme 4.2.1 Soit η ∈ L1 Rd où |η(x)| ≤ (1 + |x|)−(d+1) presque pour tout x 128 Alors pour toute fonction u intégrable et tout x, on a |η ∗ u| ≤ CMu(x) Preuve. On suppose sans perdre de généralité que u et η sont tous deux positives et que x = 0. Alors, on part du découpage η ∗ u(0) = Z Z η(−y)u(y)dy = Rd Pour |y| ≤ 1, on a η(−y)u(y)dy + |y|≤1 Z η(−y)u(y)dy |y|≥1 |η(−y)| = |η(y)| ≤ (1 + |y|)−(d+1) ≤ 1 D’où Z η(−y)u(y)dy ≤ |y|≤1 Z u(y)dy ≤ M u(0) |y|≤1 D’autre part, pour |y| ≥ 1, on a Z η(−y)u(y)dy = |y|≥1 ≤ Z ∞ X j=0 j 2 ≤|y|≤2j+1 ∞ X −j(d+1) η(−y)u(y)dy ≤ 2 j=0 Z ∞ X Z (1 + |y|)(d+1) j=0 j 2 ≤|y|≤2j+1 ∞ X u(y)dy ≤ C.M u(0) 2j ≤|y|≤2j+1 u(y) dy 2−j = C.Mu(0) j=0 et achève la démonstration du lemme. Voici le premier de ces deux résultats. Théorème 4.2.1 Soient F ∈ H r et S un entier positif. Alors il existe des C S -atomes {ajk } pour les cubes {Qjk } et des constantes {djk } tels que F = ∞ X 2−jr uj avec uj (x) = j=1 X k∈Zd et notons par dj (x) = X djk χjk (x) k∈Zd 129 djk ajk (x) (4.2.5) Alors il existe une constante C indépendante de F telle que si F ∈ H r , on a ° ° °{dj }∞ ° 2 2 0 l (L ) 1 ° 1 ° ° ° 2 2 ∞ ° X ° X X ° ° 2 2 = 2−jd |djk | = ° |djk | ° ° ° j=0 k∈Zd ° x∈Qjk ° ≤ C kF kH r (4.2.6) L2 Preuve. Le point de départ est d’écrire l’égalité (4.2.5) sous la forme F = ∞ X 2−jr uj j=0 On prend une fonction η ∈ Z ¡ ¢ ηdx = 1, η j (x) = 2jd η 2j x et on définit la fonction X ∼ ⊂ Qjk et ηjk = 1. On pose C0∞ (Q00 ), ηjk = ηj ∗ χjk sachant que suppηjk k∈Zd bjk = ηjk uj , djk = max ∼ x∈Qjk ,|γ|≤S 2−j|γ| |Dγ bjk (x)| et bjk (x) djk ajk (x) = Il est évident que {ajk } sont des C S -atomes et X X bjk = k∈Zd η jk uj = uj k∈Zd D’où 2−jr X η jk = uj k∈Zd X bjk = 2−jr uj k∈Zd et ∞ X 2−jr j=0 X ∞ X j=0 ∞ X 2−jr uj = u j=0 k∈Zd Par conséquent, F = bjk = 2−jr X k∈Zd 130 djk ajk On remarque que b j+1 (ξ ) = 1 sur le sup pb Φ uj tel que uj = Φj+1 ∗ uj ∼ Alors pour x ∈ Qjk et |γ| ≤ S, on a Dγ uj (x) = Dγ (Φj+1 ∗ uj ) (x) = (Dγ Φj+1 ∗ uj ) (x) Donc, γ |D uj (x)| ≤ Z Rd = Z Rd |Dγ Φj+1 (x − y)| × |uj (y)| dy ¯ ³ ´¯ ¯ ¯ 2(j+1)d ¯Dγ Φ 2(j+1) (x − y) ¯ × |uj (y)| dy (j+1)d =2 (j+1)|γ| ×2 Z ¯ ³ ´¯ ¯ γ ¯ ¯D Φ 2(j+1) (x − y) ¯ × |uj (y)| dy Rd (j+1)(d+|γ|) =2 Z Rd × |uj (y)| ´¯ ¡ ¢d+1 ¯¯ γ ³ (j+1) ¯ j+1 1+2 |x − y| (x − y) ¯ ¯D Φ 2 (j+1)(d+|γ|) (1 + 2j+1 |x − y|) d+1 dy ≤ C2 Z Rd |uj (y)| (1 + 2j+1 |x − y|)d+1 Or, ¢ ¡ 1 + 2j+1 |x − y| ≥ 2j+1 |x − y| D’où Z Rd |uj (y)| (1 + 2j |y − x|) d+1 −(j+1)(d+1) dy ≤ 2 Z |uj (y)| dy |y − x|d+1 Rd Z |uj (y)| dy = 2−j(d+1) × 2−(d+1) |y − x|d+1 Rd 131 dy D’après le lemme 4.2.1, on a Z Rd |uj (y)| (1 + 2j d+1 |y − x|) dy ≤ C2−j(d+1) |(uj ∗ η) (x)| ≤ C2−j(d+1) Muj (x) d’où |Dγ uj (x)| ≤ C2j|γ| inf Muj (x) y∈Qjk En appliquant le formule de Leibniz sur η jk uj , on trouve djk = max ∼ x∈Qjk ,|γ|≤S 2−j|γ| |Dγ bjk (x)| ≤ C max ∼ x∈Qjk ,|γ|≤S 2−j|γ| |Dγ uj (x)| ≤ CM uj (x), pour tout x ∈ Qjk et par conséquent dj (x) = X k∈Zd djk χjk (x) ≤ CMuj (x) Enfin, en appliquant le théorème maximal de Hardy-Littlewood, on obtient ¯ ¯2 ¯ ∞ Z ¯X X ¯ ¯ 2 ¯ ¯ dx |dj (x)| dx ≈ d χ (x) jk jk ¯ ¯ ¯ ¯ j=0 d j=0 d k∈Zd R R ¯ ¯2 ¯ ∞ Z ¯X X ¯ ¯ ¡ ¢ ¯ djk (x)¯¯ dx, l (Qjk ) = 2−j ≈ ¯ ¯k∈Zd ¯ j=0Q jk ¯ ¯2 ¯ ∞ Z ¯X ∞ X X X ¯ ¯ ¯ ¯ ≈ djk ¯ dx ≈ 2−jd |djk |2 ¯ ¯k∈Zd ¯ j=0 j=0 k∈Zd ∞ X ° ° °{dj }∞ ° 2 2 = 0 l (L ) Z Qjk Or F = ∞ X −jr 2 uj = j=0 ∞ X j=0 donc uj = 2jr ϕj ∗ F 132 ϕj ∗ F d’où ∞ ∞ ∞ X X X ° ° 2 2 °{dj }∞ ° 2 2 = kd k ≤ C kMu k ≤ C kuj k2L2 j L2 j L2 0 l (L ) j=0 ∞ X =C j=0 j=0 j=0 ° ° jr °2 ϕj ∗ F °2 2 L °© ª∞ ° ° ° = C ° 2jr ϕj ∗ F 0 ° 2 l (L2 ) Le théorème inverse est de démonstration plus délicate. La démonstration repose sur deux Lemmes techniques. © ª Lemme 4.2.2 Soient Φ et ϕj j≥0 vérifiant les conditions (4.1.1)-(4.1.3). Soit amk un C S - atome pour le cube Qmk . Alors les propriétés suivantes sont vérifiées. |Φ ∗ amk (x)| ≤ ¯ ¯ ¯ϕj ∗ amk (x)¯ ≤ ¯ ¯ ¯ϕj ∗ amk (x)¯ ≤ C2−md (1 + |x − xmk |)d+1 C2−(m−j)d (1 + 2j |x − xmk |)d+1 C2−(j−m)S (1 + 2m |x − xmk |)d+1 , pour m ≥ 0 (4.2.7) , pour 0 ≤ j ≤ m (4.2.8) , pour 0 ≤ m ≤ j (4.2.9) Preuve. Premièrement, on montre (4.2.7). On peut supposer que k = 0. Alors, on en déduit Z |Φ ∗ am0 (x)| ≤ |Φ (x − y)| am0 (y)dy + |y|≤ |x| 2 ≤ max |Φ (y)| |y|≥ |x| 2 ≤C Z |Φ (x − y)| am0 (y)dy |y|> |x| 2 |am0 (y)| dy + max |Φ (y)| y Rd 2−md Z Z |y|> |am0 (y)| dy |x| 2 ∼ d+1 (1 + |x|) puisque Φ ∈ S et am0 = 0 à l’extérieur deQm0 . 133 Pour montrer (4.2.8), on remarque que Z ¯ ¯ ¯ϕj ∗ amk (x)¯ = 2jd ϕ0 (2m (x − y)) amk (y)dy = Z Rd ϕ0 (2m x − z) amk (2−j z)dz Rd Il est facile à estimer ϕ0 ∗ am−j,0 (2j x). D’après la première démonstration, ¯ ¯ ¯ϕ0 ∗ am−j,0 (2j x)¯ ≤ C 2−(m−j)d (1 + 2j |x|)d+1 Pour montrer (4.2.9), on remarque d’abord que Z ¯ ¯ ¯ϕj ∗ amk (x)¯ = ϕj−m (2m x − y) amk (2−m y)dy Rd ¯ ¯ et il reste à estimer ¯ϕj−m ∗ a00 (2m x)¯. En utilisant le fait que le nombre de moments de ϕj de tout ordres sont nuls, on trouve ϕj ∗ a00 (x) = Z ϕj (y) a00 (x − y)dy = Rd Z ϕj (y) R(x, y)dy Rd où R(x, y) = a00 (x − y) − X |β|≤S−1 (−y)β β D a00 (x) β! e 00 ni (x − y) ∈ e00 R(x, y) = 0 si ni x ∈ /Q /Q et |R(x, y)| ≤ A |y|S max z ¯ X ¯¯ ¯ S ¯Dβ a00 (z)¯ ≤ A |y| |β|=S pour tout x et y. D’après l’hypothèse sur ϕ0 ∈ S, il vient que Z |y|≤ x2 ¯ ¯ ¯ϕj (y) R(x, y)¯ dy ≤ A Z Rd Z ¯ ¯ ¯ϕj (y)¯ |y|S dy = A2−jS |ϕ0 (y)| |y|S dy < ∞ Rd 134 De plus, Z |y|≥ x2 ¯ ¯ ¯ϕj (y) R(x, y)¯ dy ≤ A2−jS Z |ϕ0 (y)| |y|S dy ≤ |y|≥2d−1 |x| A2−jS (1 + 2j |x|)d+1 pour tout ϕ0 ∈ S. En regroupant les estimations, on trouve ce qui achève la démonstration. Lemme 4.2.3 Soient dj (x) = ¯ ¯ ¯ϕj ∗ a00 (x)¯ ≤ X k∈Zd Alors X A2−jS (1 + 2j |x|)d+1 djk χjk (x) où j ≥ 0 et djk ≥ 0. Soit α un entier positif. djk (1 + 2j−α |x − xjk |)d+1 k∈Zd ≤ C2αd Mdj (x) Preuve. On peut supposer que x ∈ Qj0 . Posons n o B0 = k ∈ Zd : |k| ≤ 2α et o n Bm = k ∈ Zd : 2α+m−1 ≤ |k| ≤ 2α+m , pour m ≥ 1 Alors X k∈Bm djk (1 + 2j−α |x − xjk |)d+1 ≤ C2−m(d+1) X djk k∈Bm = C2−m(d+1) 2jd Z X Rd k∈Bm djk χjk (y)dy ≤ C2−m 2αd Mdj (x) D’où X k∈Zd djk (1 + 2j−α |x − xjk |)d+1 = ∞ X m=0 ≤ ∞ X m=0 X k∈Bm djk (1 + 2j−α |x − xjk |)d+1 C2−m 2αd Mdj (x) ≤ C2αd Mdj (x) 135 Il reste donc à prouver le théorème inverse Théorème 4.2.2 Soit S > r un entier. Soient {ajk } une suite de C S -atomes pour des cubes {Qjk } et des constantes {djk } telles que ° ° °{dj }∞ ° 2 2 0 l (L ) 1 ° 1 ° ° 2 2° ∞ ° ° X X X ° ° = 2−jd |djk |2 = ° |djk |2 ° ° ° j=0 k∈Zd ° ° x∈Qjk <∞ L2 Alors la fonction F définie par F (x) = ∞ X 2−jr j=1 appartienne à H r et avec dj (x) = X X djk ajk (x) k∈Zd djk χjk (x) k∈Zd ° ° ° kF kH r ≤ C °{djk }∞ 0 l2 (L2 ) (4.2.10) La preuve du théorème maintenant est très simple. Preuve. Soit F (x) = ∞ X j=1 2−jr X djk ajk (x) k∈Zd Par suite, on a d’après le lemme 4.2.3 et l’inégalité (4.2.7) |Φ ∗ F (x)| ≤ C ∞ X m=0 2−mα X k∈Zd 2−md dmk d+1 (1 + |x − xmk |) 136 ≤C ∞ X m=0 2−mα Mdm (x) De manière analogue, pour j ≥ 1, on a d’après (4.2.9) et le lemme 4.2.3 avec α = 0 pour m ≤ j, et d’après (4.2.8) et le lemme 4.2.3 avec α = m − j pour m > j, j X X ¯ ¯ 2jr ¯ϕj ∗ F (x)¯ ≤ C 2(j−m)r +C m=0 ∞ X k∈Zd 2(j−m)r m=j+1 ≤C j X 2−(j−m)S dmk (1 + 2m |x − xmk |)d+1 X k∈Zd + 2−(m−j)d dmk (1 + 2j |x − xmk |)d+1 ∞ X 2−(j−m)(S−r)r Mdm (x) + C m=0 2(j−m)r Mdm (x) m=j+1 On déduit de l’inégalité maximal de Hardy-Littlewood j ∞ X X ° ° 2−(j−m)(S−r)r kMdm kL2 + C 2(j−m)r kMdm kL2 2jr °ϕj ∗ F °L2 ≤ C m=0 ≤C j X m=0 =C ∞ X m=0 m=j+1 2−(j−m)(S−r)r kdm kL2 + C ∞ X m=j+1 2(j−m)r kdm kL2 c(j−m) kdm kL2 et de manière similaire, on a kΦ ∗ F kL2 ≤ C ∞ X m=0 2−mr kdm kL2 = C ∞ X m=0 c−m kdm kL2 Comme par hypothèse S > r > 0, ceci implique l’inégalité ∞ X j=−∞ |cj | < ∞ On déduit de l’inégalité de Minkowski (kc ∗ dkl2 ≤ kckl1 kdkl2 ) que kΦ ∗ F k2L2 + ∞ X j=1 ∞ X ° °2 4jr °ϕj ∗ F °L2 ≤ C kdm k2L2 m=0 ce qui achève la démonstration du théorème. 137 4.3 Inégalité Capacitaire. Il existe une approche entièrement différente de l’inégalité capacitaire basée sur certains idées exposées dans ce chapitre. Nous allons vérifier que la théorie de Littlewod-Paley donne ici des résultats beaucoup plus précis et fournit les énoncés les meilleurs possibles. Dans ([Maz], [A1]), Maz’ya et Adams emploient une approche très différentes. Cette approche fournit un avantage qu’elle peut prolonger cette étude au espace de Lizorkin-Triebel Fqr,p ou espace de Besov Bqr,p , p, q > 0. Le but de ce paragraphe est de démontrer le résultat suivant Théorème 4.3.1 Soit s > 0. Il existe une constante C telle que pour tout u ∈ H s , on a +∞ X 4j cap j=−∞ ¡© ª ¢ x : |u(x)| > 2j ; H s ≤ C kukH s (4.3.1) Il vient du théorème 4.2.1 et de la proposition (proposition 4.7.2, [AH]) qu’il suffit de démontrer l’assertion suivante : Lemme 4.3.1 Soit g une fonction définie par g= +∞ X gm avec gm (x) = m=0 X αmk χmk (x) k∈Zd où αmk ≥ 0. Alors il existe des fonctions ωj = +∞ X m=0 avec ω jm = X k∈Zd ω jm , j ∈ Z β jmk χmk (x), β jmk ≥ 0 vérifiant les propriétés suivantes : ª © ª © x : ω j (x) ≥ 2j ⊃ x : g(x) ≥ 2j+2 138 (4.3.2) et °Ã ! 12 ° ° °2 °2 +∞ ° X +∞ X ° ° ° ° 2 ms ms ° ° ° (2 ω jm ) sup (2 gm )° ° ° ° ≤ C °m≥0 ° 2 L2 j=−∞ ° m=0 (4.3.3) L Preuve. Pour la preuve du lemme, on choisit un nombre assez petit ε < 1 tel que 0 < 2ε < s. On pose +∞ X h= hm avec hm (x) = m=0 X dmk χmk (x) k∈Zd où dmk = +∞ X n=m 2(n−m)2ε+md kgn χmk kL1 (4.3.4) Remarquons que gm ≤ hm et 2ms hm ≤ +∞ X n=m 2(n−m)2ε+md Mgn ≤ C0 sup (2ns Mgn ) n≥m Par suite, du théorème de Hardy-Littlewood sur L2 , il vient ° ° ° ° ° sup (2ms hm )° ° °m≥0 L2 ° ° ° ° ms ° ≤ C1 ° sup (2 gm )° ° m≥0 (4.3.5) L2 On désigne par Γ un sous-ensemble de N × Zd constitué de points (n, k) tel que pour tout cube Qm,k0 sachant que Qm,k0 ⊃ Qn,k , on a l’inégalité dnk > aε 2(m−n)ε dmk0 (4.3.6) où aε = ¢−1 1 ε 1 ¡ −ε 2 + 2−2ε + 2−3ε + .... = (2 − 1) < 1 2 2 Il est facile de remarquer que pour tout (n, k) ∈ / Γ, il existe un couple (m, k0 ) ∈ Γ tel que Qm,k0 ⊃ Qn,k . On définit ainsi Em = tmk ∪ {k:(m,k)∈Γ} Qm,k dmk si (m, k) ∈ Γ = 0 si (m, k) ∈ /Γ 139 (4.3.7) et posons v= ∞ X vm , vm = m=0 X tmk χmk k∈Zd Il en résulte de l’inégalité suivante ∞ X m=0 (hm (x) − vm (x)) = ≤ X dmk χmk (x) (m,k)∈Γ / ∞ X l=0 ∞ ¡ −ε ¢ 1X −2ε −3ε aε hl (x) 2 + 2 +2 + .... = hl (x) 2 l=0 que 1 v(x) ≥ h(x) 2 (4.3.8) De plus, la définition de la fonction hm (4.3.4) et de l’hypothèse faite sur hm ≥ vm , entraîne l’inégalité khm χmk0 kL1 ≥ 4(n−m)ε khn χmk0 kL1 ≥ 4(n−m)ε kvn χmk0 kL1 , pour n > m Par conséquent, en appliquant l’estimation (4.3.6), il vient alors vn χmk0 ≥ aε 2(m−n)ε+md khm χmk0 kL1 χEn χmk0 et On pose ω j = +∞ X m=0 ¯ ¯ −(m−n)ε−md ¯En ∩ Qm,k0 ¯ ≤ a−1 ε 2 (4.3.9) ω jm , j ∈ Z où ω jm (x) = à ( min 2j+1 , m X l=0 vl (x) ) ( − max 2j , Pour cela, on remarque que ω j (x) = 2j si v(x) ≥ 2j+1 140 m−1 X l=0 )! vl (x) + Alors d’après (4.3.8) ainsi (4.3.2), il vient v(x) ≥ 12 h(x). Ensuite, on fixe m ∈ Z vm = +∞ X ω jm j=−∞ et donc kvm k2L2 ° 2 °2 ° 1 ° ° +∞ 2° ° ° X +∞ +∞ ° ° X X ° ° 2 ° ° ≥° =° ω ω = kω jm k2L2 ° ° jm jm ° ° ° ° ° 2 ° j=−∞ °j=−∞ ° 2 j=−∞ L (4.3.10) L En utilisant (4.3.8), tel que supp(ω jm ) ⊂ supp(vm ) = Em et du le lemme 4.3.2 donnée au dessous, on obtient les inégalités ° °2 +∞ X ° ° ° sup (2ms vm )° ≥ C2 (2ms kvm kL2 )2 °m≥0 ° L2 (4.3.11) m=0 °Ã ! 12 ° ° X °2 +∞ ° °2 X ° +∞ ms ° ° ms 2 2° ° ° (2 (2 ω ) ≤ C ω ) ° jm 3 jm ° 2 ° ° L ° m=0 ° 2 m=0 (4.3.12) L Revenons alors à la preuve du théorème 4.3.1. Soit u ∈ H s . En appliquant le théorème 4.2.1, u peut s’écrire sous la forme u= +∞ X m=0 um , où um ∈ C ∞ ¡ ¢ 2 2 et {2ms um }∞ 0 ∈ L l . Plus précisement, il existe des fonctions g= +∞ X gm avec gm (x) = m=0 tel que |um | ≤ gm et X αmk χmk (x) k∈Zd k{2ms gm }∞ 0 kL2 (l2 ) ≤ C kukH s 141 Donc, il suffit de prouver que +∞ X 4j cap j=−∞ ¡© ª ¢ 2 x : g(x) ≥ 2j ; H s ≤ C k{2ms gm }∞ 0 kL2 (l2 ) (4.3.13) Avant de démontrer ce résultat, on peut remplacé la condition du théorème par la condition suivante d’apparence plus faible, qui est plus facile à vérifier. En conservant les notations précédentes, nous nous proposons de démontrer le résultat suivant : Proposition 4.3.1 Il existe des fonctions ω j vérifiant (4.3.2) telles que +∞ X j=−∞ à +∞ X ms k2 m=0 ω jm k2L2 ! ≤C +∞ X m=0 k2ms gm k2L2 (4.3.14) Ceci impliquera l’inégalité +∞ X 4j cap j=−∞ ª ¢ ¡© x : |u(x)| > 2j ; H s ≤ C kukH s Preuve. En effet, pour démontrer (4.3.13), on pose ω j = +∞ X m=0 ω jm (x) = à ( j+1 min 2 , h=0 Il vient facilement que ωj (x) = De plus, gm = +∞ X j=−∞ ω jm et donc g = m X gh (x) ) ( j − max 2 , ω jm , j ∈ Z où m−1 X gh (x) h=0 0 si g(x) ≤ 2j 2j si g(x) ≥ 2j+1 +∞ X ωj . Ainsi, si m=0 ω tm (x) 6= 0 , ω zm (x) 6= 0 pour t < j < z, 142 )! + alors ω jm(x) = 2j . Il découle qu’il existe une constante C telle que +∞ X ¡ ¢2 ω jm(x) ≤ C (gm (x))2 j=−∞ qui donne (4.3.14). Nous aurons donc terminé la démonstration du théorème lorsque nous aurons montré le lemme suivant Lemme 4.3.2 Soit Γ ⊂ N × Zd et on suppose que l’inégalité (4.3.9) est vraie, où les ensembles Em sont définis par (4.3.7). Alors pour toute suite de fonctions {bm }∞ m=0 où bm (x) = X {k:(m,k)∈Γ} / β mk χmk (x) , β mk ≥ 0 vérifie les inégalités °Ã ! 12 ° ° X °2 ° °2 +∞ +∞ X ° ° ° ° 2 2 ° ° ° bm ° ≤ kbm kL2 ≤ C2 ° sup (bm )° C1 ° ° m≥0 ° m=0 ° 2 m=0 L2 L ¡ ¢ Preuve. Soit donc S ∈ N un nombre assez grand pour que aε 2Sε − 1 ≥ 2, ou comme au dessus 0 < 2ε < s et aε = prouve l’inégalité 1 2 ∞ (2ε − 1). On considère la suite {bSm }∞ m=0 ⊂ {bm }m=0 , et on °Ã ! 12 ° ° X ° +∞ ° ° 2 ° bSm ° ° ° ° m=0 ° L2 ° ° ° ° ° ≤ C ° sup (bSm )° ° m≥0 (4.3.15) L2 On désigne par ESm,k un ensemble de points (Sm, k) ∈ Γ définit par ¡ ¢ ESm,k = QSm,k \ ∪∞ n=m+1 ESm il vient de (4.3.9) et du choix de S que |ESm,k | ≥ |QSm,k | − −Smd =2 +∞ X n=m+1 −Smd |QSm,k − ESm | ≥ 2 ³ ¢−1 ´ ¡ Sε 2 −1 1 − a−1 ≥ 2−Smd−1 ε 143 à 1 − a−1 ε +∞ X n=m+1 2 −(n−m)Sε ! (4.3.16) On définit des fonctions dSm par X dSm = β Smk χ(ESm,k ) {k:(Sm,k)∈Γ} / Alors l’inégalité (4.3.15) est une conséquence du théorème de Stein-Fefferman : °Ã ! 12 ° ° X ° +∞ ° ° 2 ° ° (MdSm ) ° ° ° m=0 ° L2 et des relations à +∞ X m=0 °Ã ! 12 ° ° ° X +∞ ° ° 2 ° ° ≤C° (dSm ) ° ° ° m=0 L2 bSm ≤ CMdSm ! 12 (dSm )2 ≤ sup (dSm ) ≤ sup (bSm ) m≥0 m≥0 La première découle de (4.3.16) et la seconde du faite que les ensembles ESm,k , (Sm, k) ∈ Γ sont disjoints. De façon analogue, on montre l’inégalité °Ã ! 12 ° ° ° X +∞ ° ° 2 ° ° (bSm+λ ) ° ° ° ° m=0 L2 ° ° ° ° ° ≤ C ° sup (bSm+λ )° ° m≥0 L2 pour λ = 1, 2, ..., S − 1. Les inégalités désirées découlent de ce dernier et de (4.3.15). 144 Chapitre 5 L’espace BMO−r et ses applications 5.1 L’espace BMO Pour un exposé complet sur l’espace BMO et ses propriétés, nous renvoyons au livre de E. Stein [St2]. Nous rappelons quand-même les quelques notions qui nous servirons par la suite. L’espace BMO est le dual de l’espace de Hardy H1 et est défini de la façon suivante: ¡ ¢ Définition 5.1.1 Une fonction g ∈ L1loc Rd appartient à BMO s’il existe A > 0 telle que: 1 sup |B| B Z |g(y) − a| dy ≤ A < ∞ y∈B(x,R) où B = B(x, R) est une boule de Rd et 1 a= |B(x, R)| Z g(y)dy y∈B(x,R) Si on note kgkBM O = inf A, il s’ensuit que pour toute constante C ∈ R, on a kCkBMO = 0. Il est évident que L∞ ⊂ BM O et kgkBM O ≤ 2 kgkL∞ , mais les deux espaces ne se coïncident pas car la fonction g(x) = log |x| qui appartient à BMO en est un exemple. Nous ne rentrons pas dans les détails de cet espace, mais en donnons une caractérisation à l’aide des mesures de Carleson obtenu par C. Fefferman et E. Stein [FS]. Pour une définition complète d’une mesure de Carleson voir [St2]. 145 Théorème 5.1.1 (Fefferman-Stein) On a l’égalité suivante !1 à Z R ¯ Z 2 ¯ → 2∆ 1 ¯ − ¯2 ds BMO = f ∈ S 0 : sup sup dy <∞ ¯s ∇es g(y)¯ s x∈Rd R>0 |B(x, R)| |x−y|≤R s=0 ¾ ½ ¯ − ¯2 ds ¯ → 2∆ ¯ dy est une mesure de Carleson = f ∈ S 0 : ¯s ∇es g(y)¯ s On remarque qu’il est équivalent d’effectuer le changement de variable s = sup sup x∈Rd R>0 à 1 |B(x, R)| Z |x−y|≤R Z R2 t=0 ¯√ − ¯2 dt ¯ → t∆ ¯ dy ¯ t ∇e g(y)¯ t !1 √ t et d’écrire 2 <∞ où on a retrouvé le scaling habituel du noyau de la chaleur et∆ . 5.2 5.2.1 L’espace BMO−r Définition et Propriétés Dans toute cette section, r désigne un nombre réel positif, et∆ désigne l’opérateur de convolution avec le noyau Wθ (x) = θ − d2 W µ x √ θ ¶ où W (x) = (4π) −d 2 e− |x|2 4 et ∇α désigne l’opérateur de convolution avec F −1 (|ς|α ). On peut aussi introduire l’espace de distributions qui sont des dérivées des fonctions de BM O. Il se caractérise de la façon suivante. ¡ ¢ Définition 5.2.1 f ∈ S 0 Rd appartient à BMO−r si − d2 sup sup t t>0 xx ∈Rd Zt Z √ 0 B(x0 , t) ¯ ¯ sr−1 ¯es∆ f(x)¯ 2 dsdx < ∞ 146 On définit la norme sur BMO−r par : kfkBM O−r d = sup sup t− 2 t>0 xx ∈Rd Zt 1 2 Z s √ 0 B(x0 , t) ¯ r−1 ¯ s∆ e ¯ f(x)¯ 2 dsdx Il est aussi possible de définir les versions non homogènes des espaces BMO et BMO−r de la façon suivante: Définition 5.2.2 à ° ° = °e∆ g°L∞ + sup 1 sup kgkbmo x∈Rd 0<R≤10 |B(x, R)| ³ ´ n o bmo = f ∈ S 0 Rd : kgkbmo < +∞ kgkbmo−r ° ° = °e∆ g °L∞ + sup sup x∈Rd 0<R≤10 à Z 1 |B(x, R)| |x−y|≤R Z Z |x−y|≤R R2 t=0 Z ¯2 dt ¯√ − ¯ ¯ → t∆ dy ¯ t ∇e g(y)¯ t R2 t=0 !1 ¯√ − ¯2 dt ¯ → t∆ ¯ dy ¯ t ∇e g(y)¯ t 2 !1 2 A la différence de l’espace BMO, pour lequel il faut considérer les classes d’équivalence modulo les constantes, BMO−r est un espace de Banach de distributions et il est intéressant de remarquer que: kλg(λx)kBM O−r = kgkBM O−r , λ > 0 Nous aurons besoin de la proposition suivante qui présente par ailleurs un intérêt intrinsèque. Proposition 5.2.1 Pour tout r > 0, il existe une constante C > 0 telle que pour tout f ∈ ¡ ¢ S 0 Rd , ∀t > 0 ° t∆ ° d °e f ° ≤ Cr sup t− 2 ∞ t 2 xx ∈Rd . −r,∞ En particulier, BMO−r ⊂ B ∞ Zt Z √ 0 B(x0 , t) −r,∞ , bmo−r ⊂ B∞ 147 1 2 ¯ ¯ sr−1 ¯es∆ f (x)¯ 2 dsdx Preuve. Nous remarquons d’abord que et∆ f = e(t−s)∆ es∆ f. Donc t et∆ f = 4 t Z2 e(t−s)∆ es∆ fds t 4 D’après l’inégalité de Cauchy-Schwartz, il vient ¯ µZ ¶1 ¯ ¯¯Z ¯ 2 ¯ ¯ ¯ ¯ θ∆ 2 ¯ Wθ (x − x0 ) |f(x)| dx ∀θ > 0 , ¯e f (x0 )¯ = ¯ Wθ (x − x0 )f(x)dx¯ ≤ et en utilisant à nouveau l’inégalité de Cauchy-Schwartz, on obtient : t ¯ ¯ 4 Z2 ¯ ¯ ¯ θ∆ ¯ (t−s)∆ s∆ ¯ ¯ e f(x0 )¯ ds ¯e f(x0 )¯ ≤ ¯e t t 4 4 ≤ t C ≤ r t Pour t 4 <s< t 2 , k ∈ Zd et x−x √ 0 t t 4 Rd t 2 ¯ ¯ Wt−s (x − x0 ) ¯es∆ f(x)¯ 2 dxds Z Z t 4 Rd 12 ¯ ¯ Wt−s (x − x0 )sr−1 ¯es∆ f(x)¯ 2 dxds ∈ k + [0, 1]d , on a : Wt−s (x − x0 ) ≤ et comme 12 t Z2 Z X k∈Zd C t d 2 × 1 1 + |k|d+1 1 1 + |k|d+1 <∞ on en déduit le résultat annoncé. Proposition 5.2.2 (BMO−r comme dérivées fractionnaires de BMO) Une distribution 148 f est dans BMO−r si et seulement si il existe g ∈ BMO telle que f = Λr g . Preuve. Si f = Λr g avec g ∈ BM O, alors on a pour tout s > 0 ¯ ¯ s∆ r ¯ 2 ¯¯ ¯ √ ¯ ¯ s e Λ g = ¯K s ∗ g¯ 2 r avec K√s (x) = s |K(x)| ≤ − d2 K C . (1+|x|)d+r ³ x √ s ´ b √ (ς) = K b (√sς) = s r2 |ς|r e−s|ς|2 . On a donc et K s BMO−r , Pour obtenir f ∈ Z K = 0 et Rd il suffit de vérifier le lemme : Z∞ ¯ Z∞ ¯ Z∞ ³ ¯ dt ¯ dt ´ ¯b ¯2 ¯b ¯2 r −t2 2 dt t e sup ¯K (tς)¯ = sup ¯K (tς)¯ = sup t t t |ς|=1 |ς|=1 ς∈Rd 0 0 = Z∞ 0 0 2 t2r−1 e−2t dt < ∞ . −r,∞ Réciproquement, si f ∈ BMO−r , d’après la proposition, f ∈ B ∞ par g= X j<0 gj − gj (0) + X gj j>0 avec gj = ∆j Λ−r f . On a alors f = ∇r g, en effet, g (ς) = b X j<0 gbj − gbj (0) + X j>0 gj b on a donc |ς|r gb (ς) = = X j<0 X j∈Z |ς|r b gj + X j≥0 |ς|r b gj = |ς|r b j (f ) (ς) = fb(ς) ∆ . 0,∞ De plus, g ∈ B ∞ ; en effet ∆j g = gj = ∆j Λ−r f 149 . Soit g une fonction défini donc ¡ ¢ b j g = |ς|−r Ψ 2−j ς fb ∆ ¯ ¡ ¯ ¢ = 2−jr ¯2−j ς ¯ Ψ 2−j ς fb ¯ ¯ ¡ ¢ = 2−jr hj (ς) ¯2−j ς ¯ Ψ 2−j ς fb avec hj ∈ C0∞ , hj = 1 sur Cj et sup p (hj ) ⊂ 2Cj On obtient donc ³ ¯ ¯r ´ ∆j g = 2−jr ∆j f ∗ F −1 hj ¯2−j ς ¯ ¯r ¢ ¡ ¯ ¢ ¢ ¡ ¡ où F −1 hj ¯2−j ς ¯ ∈ L∞ et comme 2−jr k∆j f kL∞ ∈ l∞ (Z), on a bien alors k∆j gkL∞ ∈ ¡√ ¢ ¯√ ¯ b tς = ¯ tς ¯r e−t|ς|2 , l∞ (Z) . Il reste à vérifier que g ∈ BMO : soit ψ définie par ψ et √ ∗ g (ς) = ψ b ψ\ t ∧ g(ς) = X j∈Z donc et ¯√ ¯r ³√ ´ 2 ¯ ¯ tς gb(ς) = ¯ tς ¯ e−t|ς| gb(ς) b j (f) (ς) = |ς|−r fb(ς) |ς|−r ∆ r 2 √ ∗ g (ς) = t 2 e−t|ς| fb(ς) ψ\ t r ψ √t ∗ g (x) = t 2 et∆ f(x) f étant dans BMO−r et ψ vérifiant les hypothèses du lemme, on a bien g ∈ BMO. Pour f ∈ bmo−r , on écrit f = S0 f + (I − S0 ) f Comme d’après la proposition 5.2.1, on a −r,∞ , S0 f ∈ L∞ ⊂ bmo f ∈ B∞ 150 De plus, si on a (I − S0 ) f ∈ BMO−r on peut alors écrire (I − S0 ) f = Λr g avec g ∈ BMO On a g = (I − S0 ) Λ−r f ce qui implique ° ¡° ¢ et∆ g ∈ L∞ °(I − S0 ) Λ−r °L1 < ∞ d’où g ∈ bmo. Pour conclure, il suffit de prouver que (I − S0 ) f ∈ BMO−r c.à.d − d2 sup sup t t>1 xx ∈Rd Zt Z √ 0 B(x0 , t) ¯ ¯ sr−1 ¯es∆ (I − S0 ) f(x)¯ 2 dsdx < ∞ Pour s > 1, on a ° r t∆ ° °Λ e f ° ∞ ≤ kΛr Ws k r,1 kfk −r,∞ ≤ Cs−r kf k −r,∞ B B∞ B∞ L 1 Ensuite, comme ° ° °(I − S0 ) Λ−r ° 1 < ∞, L on obtient Zt Z √ 1 B(x0 , t) ¯ e r−1 ¯ s∆ s ¯ d (I − S0 ) f (x)¯ 2 dsdx ≤ Ct 2 Zt 1 ds kf k2B −r,∞ ∞ s1+r d ≤ Ct 2 kfk2B −r,∞ ∞ 151 Pour s < 1, on écrit Z1 Z ¯ e r−1 ¯ s∆ s √ 0 B(x0 , t) ¯ d (I − S0 ) f(x)¯ 2 dsdx ≤ Ct 2 sup z∈Rd Z1 Z 0 |x−z|≤1 ¯ ¯ sr−1 ¯es∆ (I − S0 ) f(x)¯ 2 dsdx et on vérifie que Z1 Z s 0 |x−z|≤1 ¯ Z ¯ ¯2 Z ¯ S0 f(x)¯ 2 dsdx ≤ C ¯F −1 (φ) (y)¯ 1 r−1 ¯ s∆ e Z 0 |x−z|≤1 Rd ≤ C kfk2bmo−r . r ¯ ¯ s∆ ¯e f (x − y)¯ 2 dsdxdy . r Proposition 5.2.3 Si f ∈ X , alors et∆ f ∈ X . . r Preuve. Soit g ∈ H . Alors ¯2 Z ¯Z Z Z ¯ ¯ ¯ f(x − y)g(x)Ws (y)dy ¯ dx ≤ |f (x − y)g(x)|2 Ws (y)dydx ¯ ¯ Z Z ≤ Ws (y) |f (u)g(u + y)|2 dydu ≤ C kgkH. r ° t∆ °2 °e f g° 2 = L . r car H est invariant ar translation. x→ϕ d µ x − x0 √ t ¶ . r ∈H r avec une norme = t 4 − 2 kϕkH. r . . r Lemme 5.2.1 On a X ⊂ BM O−r et X r ⊂ bmo−r . r Preuve. En effet, soient f ∈ X , x0 ∈ Rd et t > 0 Z Zt √ B(x0 , t) 0 ¯ r−1 ¯ s∆ s e ¯ f(x)¯ 2 dsdx ≤ Z Zt Rd 0 152 s ¯ e r−1 ¯ s∆ ¯ f(x)¯ 2 ϕ2 µ ¶ x−x √ dsdx t ¡ ¢ où ϕ ∈ C0∞ Rd , 0 ≤ ϕ ≤ 1 et ϕ = 1 sur B(0, 1). On a donc Z Zt √ B(x0 , t) 0 s ¯ e r−1 ¯ s∆ ° µ ¶°2 Zt ¯2 ° s∆ ° . − x 0 r−1 °e fϕ ° dsdx √ f(x)¯ dsdx ≤ s ° t °L2 0 ³ d r ´2 Zt d ≤ C t4−2 sr−1 ds = Ct 2 0 Le résultat en découle facilement. 5.3 Application à des inégalités du type Schechter ¡ ¢ Soient f ∈ D0 Rd , d ≥ 2 et β ∈ R∗+ . Nous allons chercher à établir une inégalité de la forme : ¯Z ¯ ¯ ¯ 2 ¯ |< fu, u >| = ¯ |u(x)| f(x)dx¯¯ ≤ k∇uk2L2 (Rd ) + C- kuk2L2 (Rd ) (5.3.1) ¡ ¢ ∀u ∈ C0∞ Rd , c’est-à-dire, on caractérise f pour laquelle il existe une constante C- > 0 telle que l’inégalité (5.3.1) soit vraie pour tout > 0. Cette inégalité intervienne dans l’étude du spectre de l’opérateur de schrödinger ([Sc], théorème 5.1) et les opérateurs elliptiques à coefficients mesurable bornée ([Mor], chap.5). Il est aussi intéressant d’observer ainsi que la notion de continuité permet d’étendre le lemme 2.3 [MV2] au cadre des inégalités du type de Schechter [Sc]. Premièrement, on montre que l’inégalité (5.3.1) est équivalente à l’existence d’une constante C > 0 telle que ¯ ¯ 2 ¯ ¯ |< fu, u >| = ¯< f, |u|2 >¯ ≤ CR 1+β k∇uk2L2 (Rd ) , ∀u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) (5.3.2) pour toute boule B (x0 , R). Pour cela, nous introduisons la définition suivante. Définition 5.3.1 On dit qu’une distribution f sur Rd satisfait l’inégalité de Schechter de con¡ ¢ stante C si pour tout u ∈ C0∞ Rd et tout > 0, on a |< fu, u >| ≤ k∇uk2L2 (Rd ) + C- kuk2L2 (Rd ) 153 (5.3.3) Commençons par le lemme suivant ¡ ¢ Lemme 5.3.1 Soit d un entier naturel ≥ 2 et f ∈ D0 Rd . Alors les assertions suivantes sont équivalentes. (a) Il existe une constante C- > 0 telle que |< f u, u >| ≤ k∇uk2L2 (Rd ) + C- kuk2L2 (Rd ) , (b) ∀ >0 o n lim sup sup |< f u, u >| : u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) , k∇ukL2 (Rd ) ≤ 1 = 0 R→0+ x ∈Rd 0 (5.3.4) (5.3.5) Preuve. Supposons que la formule (5.3.4) est vraie. Soient R > 0, x0 ∈ Rd et u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) . Alors, on a kukL2 ≤ C(d)R k∇ukL2 (5.3.6) Par conséquent, |< f u, u >| ≤ ¡ ¢ + C 2 (d)R2 C- k∇uk2L2 , ∀u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) ceci implique sup sup {|< fu, u >| : u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) , k∇ukL2 ≤ 1} ≤ + C 2 (d)R2 C- x0 ∈Rd Par passage à la limite R → 0+ et alors → 0+ , on obtient (5.3.5). Inversement, supposons que (5.3.5) est vraie. Alors pour tout > 0, il existe un nombre R = R- tel que pour tout x0 ∈ Rd , |< f u, u >| ≤ k∇uk2L2 , ∀u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) (5.3.7) ¡ ¢ Maintenant fixons u ∈ C0∞ Rd qui est supporté par la boule B (x0 , R) . Soit η ∈ C0∞ (B (0, 1)) une fonction de troncature telle que 1 0 ≤ η(x) ≤ 1, η(x) = 1, pour |x| ≤ , |∇η(x)| ≤ C(d) 2 154 et posons η R,x0 (x) = η( x − x0 ) R Ensuite, fixons xj ∈ Rd (j = 1, 2, 3...) ainsi que {xj } forme un cube lattice de côté η j (x) = η( et ϕ (x) = R √ . 2 d Posons x − xj ) R X η 2j (x) j où la somme est prise sur un nombre fini d’indice j tel que B (0, 2R) ⊂ ∪B (xj , R) . Remarquons que 1 ≤ ϕ (x) ≤ κ(d) sur B (0, 2R) et |∇ϕ (x)| ≤ κ0 (d) sur B (0, 2R) R On définit sachant que X ηj (x) ψj (x) = p ϕ (x) ψ2j (x) = 1 sur B (0, R) j Alors, d’après (5.3.7) ¯ ¯ ¯X ¯ ¯ ¯2 ¯ X ¯¯ ¯2 ¯¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ |< fu, u >| = ¯ < f, ψj u >¯¯ ≤ ¯< f, ¯ψj u¯ >¯ ¯ j ¯ j Z XZ ¯ X ¯ 2 2 ¯∇ψ j ¯2 |u|2 dx |∇u| ψ j dx + ≤ j j ≤ k∇uk2L2 + C(d) 155 R2 kuk2L2 où on a utilisé l’estimation suivante 2 X¯ ¯ ¯∇ψj (x)¯2 ≤ C(d) 1 + |∇ϕ (x)| ≤ C(d) R2 ϕ(x) ϕ2 (x) R2 j Posons C- = C(d) R2 ( ) on trouve |< f u, u >| ≤ k∇uk2L2 (Rd ) + C ( ) kuk2L2 (Rd ) ce qui achève l’inégalité (5.3.4). Dans un cas particulier où on écrit C- = C −β pour β > 0, on remarque que l’inégalité (5.3.4) implique que o n sup sup |< fu, u >| : u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) , k∇ukL2 (Rd ) ≤ 1 ≤ C(d) x0 ∈Rd pour R = C β+1 2 avec C(d) dépend seulement de d. On a alors la caractérisation suivante du type Schechter ¡ ¢ Lemme 5.3.2 Supposons que f ∈ D0 Rd , d ≥ 2 et β > 0. Alors les assertions suivantes sont équivalentes. (a) Il existe une constante C > 0 telle que pour tout |< fu, u >| ≤ k∇uk2L2 (Rd ) + C. −β > 0, on a ³ ´ kuk2L2 (Rd ) , ∀u ∈ C0∞ Rd (5.3.8) (b) Il existe une constante C > 0 telle que pour tout R > 0, on a 2 |< fu, u >| ≤ CR 1+β k∇uk2L2 (Rd ) , ∀u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) où C est est une constante indépendante de x0 et R. 156 (5.3.9) Preuve. Posons δ = d d+2 . En appliquant l’inégalité de Nash ([LL], théorème 8.13), on a ³ ´ ∞ , ∀u ∈ C Rd kukL2 (Rd ) ≤ C(d) k∇ukδL2 (Rd ) kuk1−δ 0 L1 (Rd ) D’après l’inégalité (5.3.8), on obtient |< fu, u >| ≤ C k∇uk2L2 (Rd ) + C 2(1−δ) L1 (Rd ) −β kuk k∇uk2δ L2 (Rd ) −µ kuk2L1 (Rd ) k∇uk2δ L2 (Rd ) On utilise l’inégalité de Young, il vient |< f u, u >| ≤ 2 k∇uk2L2 (Rd ) + C 0 avec µ = d+2 2 β + d2 . On suppose maintenant que u ∈ C0∞ (B (x0 , R)) . Alors par l’inégalité de Schwartz et (5.3.6), on a |< f u, u >| ≤ kuk2L1 (B(x0 ,R)) + C −µ Rd kuk2L2 (B(x0 ,R)) ³ ´ ≤ + C −µ Rd+2 k∇uk2L2 (B(x0 ,R)) En minimisant sur tout > 0, on trouve (5.3.9). L’autre sens, c’est une conséquence direct du lemme 5.3.1. Nous allons maintenant chercher à établir l’existence d’une constante C telle que l’inégalité (5.3.2) soit satisfaite pour toute boule BR (x0 ). Pour être plus précis, nous démontrons le résultat suivant ¡ ¢ Théorème 5.3.1 Soient f ∈ D0 Rd , d ≥ 2 et 0 < β ≤ 1. ¡ ¢d → − 1. Supposons qu’il existe une fonction F ∈ L2loc Rd telle que → − f = div F 157 (5.3.10) → − où F vérifie l’inégalité suivante: Z B(x0 ,R) ¯− ³− 4 →´¯¯2 ¯→ d−2+ 1+β , 0<R<δ ¯ F (x) − mB(x0 ,R) F ¯ dx ≤ C1 × R (5.3.11) ³− →´ − → avec mB(x0 ,R) F indique la valeur moyenne de F sur la boule B (x0 , R) et C1 est une constante indépendante de x0 et R. Alors il existe une constante C > 0 telle que l’inégalité (5.3.3) soit satisfaite pour tout 0 < R < δ. 2. Inversement, supposons qu’on a l’inégalité (5.3.3) pour tout 0 < R < δ. Alors f peut ¡ ¢d → − s’écrire sous la forme (5.3.10) où F ∈ L2loc Rd vérifiant l’inégalité (5.3.11). Remarque 13 Si δ = 1, on peut poser dans la formule (5.3.10 ) − → F = −∇ (1 − ∆)−1 f (5.3.12) Si δ = +∞, on peut poser dans la formule (5.3.10 ) − → F = ∇∆−1 f (5.3.13) Pour démontrer ce théorème, précisons quelques notions et notations. Désignons par ω ∈ C0∞ (B (0, 1)) une fonction ayant la propriété suivante |ω(x)| ≤ 1 et |∇ω(x)| ≤ 1 pour x ∈ B (0, 1) et la fonction ω R,x0 définie par ω R,x0 (x) = ω µ x − x0 R ¶ On débute par la proposition suivante ¡ ¢ Proposition 5.3.1 Supposons que f ∈ D0 Rd , d ≥ 2, 0 < β ≤ 1 et qu’on a l’inégalité (5.3.3) 158 pour tout R ∈ (0, δ). Alors on a les inégalités suivantes: 2 |< fu, v >| ≤ CR 1+β k∇ukL2 (Rd ) × k∇vkL2 (Rd ) , ∀u,v ∈ C0∞ (B (x0 , R)) (5.3.14) En particulier , on a |< fω R,x0 , v >| ≤ C × R d−2 2 + 1+β 2 k∇vkL2 (Rd ) , v ∈ C0∞ (B (x0 , R)) (5.3.15) On remarque que dans cette dernière estimation que la constante ne dépend pas du choix de ω. Preuve. Il est clair que la formule (5.3.14) vient simplement de (5.3.3) par l’identité de polarisation. Pour (5.3.15), il suffit d’appliquer l’inégalité (5.3.14) en posant u = ω R,x0 La condition nécessaire de l’inégalité (5.3.2) admet la version locale suivante : ¡ ¢ Proposition 5.3.2 Soient f ∈ D0 Rd , d ≥ 2 et 0 < β ≤ 1. On suppose que (5.3.3) est vraie → − pour tout R ∈ (0, δ). Soit F définie par la formule (5.3.12) si δ = 1 ou (5.3.13) si δ = +∞. Alors (a) Pour d ≥ 3, on a Z ¯ ¯2 4 ¯ ¯ d−2+ 1+β −1 , 0<R≤1 ¯∇ (1 − ∆) (ω R,x0 f )¯ dx ≤ C × R Rd (b) Pour d ≥ 2 , on a Z B(x0 ,R) ¯ ¯2 4 ¯ ¯ d−2+ 1+β −1 , 0<R≤1 ¯∇ (1 − ∆) (ω R,x0 f )¯ dx ≤ C × R Remarque 14 Le cas homogène δ = +∞, sera traité de manière analogue. Il suffit de remplaçer ∇ (1 − ∆)−1 par ∇∆−1 . 159 Preuve. On établit le cas δ = 1. Pour montrer le cas (a), on appelle C une fonction de troncature : C ∈ C0∞ (B1 (x0 )) telle que C(x)ω(x) = ω(x) et posons CR,x0 (x) = C ¡ ¢d → − Soit ψ ∈ C0∞ Rd . Posons µ x − x0 R ¶ → − v = CR,x0 div (1 − ∆)−1 ψ dans la formule (5.3.15). Alors par un calcul facile, on montre que 2 |< fω R,x0 , v >| ≤ CR 1+β + d−2 2 n° →° ° ° −1 − °(∇CR,x0 ) div (1 − ∆) ψ ° L2 Le théorème de Plancherel fournit ° →° ° ° −1 − ψ° ∇div (1 − ∆) ° L2 Il est évident que |∇CR,x0 (x)| ≤ ° o →° − ° ° + °∇div (1 − ∆)−1 ψ ° 2 L (5.3.16) °− ° °→° ≤ C °ψ ° L2 C C ≤ , x ∈ BR (x0 ) R |x − x0 | Pour d ≥ 3,on applique l’ inégalité de Hardy [EK], on obtient Z BR (x0 ) Z ¯ ¯ → ¯¯2 − → ¯¯2 − ¯ ¯ |∇CR,x0 (x)|2 ¯div (1 − ∆)−1 ψ (x)¯ dx ≤ C ¯∇div (1 − ∆)−1 ψ (x)¯ dx Rd °− ° °→°2 ≤ C °ψ° 2 L D’où pour d ≥ 3, on ait °− ° ¯ 2 → ¯¯ °→° ¯ + d−2 −1 − 1+β 2 ψ , div (1 − ∆) ψ > ≤ CR fω ° ° ¯ ¯< R,x0 L2 160 (5.3.17) qui est équivalent à Z ¯ °− ° 2 → ¯¯ − ¯ °→° + d−2 −1 1+β 2 (1 − ∆) ψ (f ω ) ψ (x) dx ≤ CR ¯∇ ° ° ¯ R,x0 (5.3.18) L2 Rd → − En minimisant sur tout ψ , on trouve ° °2 4 ° ° +d−2 −1 °∇ (1 − ∆) (f ωR,x0 )° 2 ≤ CR 1+β (5.3.19) L On établit (b). Pour d ≥ 2, on choisit toujours → − v = CR,x0 div (1 − ∆)−1 ψ (5.3.20) ³− →´ → − dans (5.3.15) avec ψ ∈ C0∞ (BR (x0 ))d . Compte tenu du sup p ψ ⊂ BR (x0 ), on déduit de (5.3.16) que pour tout x ∈ BR (x0 ), on a ¯ → ¯¯ ¯ −1 − ¯div (1 − ∆) ψ (x)¯ ≤ C Z BR (x0 ) ¯− ¯ ¯→ ¯ |∇G2 (x − y)| ¯ ψ (y)¯ dy ≤ C Z |x−y|<2R ¯− ¯ ¯→ ¯ ψ (y) ¯ ¯ |x − y|d−1 dy où Gµ est un noyau de Bessel d’ordre µ > 0 dont on a utilisé l’inégalité suivante([AH], sec1.2.5) |∇G2 (x)| ≤ C.G1 (x) ≤ C |x|1−d , |x| ≤ 1, d ≥ 2 On applique maintenant l’inégalité suivante ([AH], Lemme 3.1.1, p.54): Z |x−y|<2R ¯− ¯ ¯→ ¯ ¯ ψ (y)¯ ¯− ¯ ¯→ ¯ dy ≤ CRM ψ (x) ¯ ¯ |x − y|d−1 où M est un opérateur maximal de Hardy-Littlewood. Par conséquent, en appliquant la continuité de l’opérateur maximal sur L2 : Z BR (x0 ) ¯ ° ¯− °− ¯° ° → ¯¯2 − ¯ ° ¯→¯°2 °→°2 |∇CR,x0 (x)|2 ¯div (1 − ∆)−1 ψ (x)¯ dx ≤ C °M ¯ ψ ¯° 2 ≤ C ° ψ ° 2 L 161 L (5.3.21) ceci donne Z BR (x0 ) ¯ 2 → ¯¯ − ¯ + d−2 −1 ¯∇ (1 − ∆) (f ωR,x0 ) ψ (x)¯ dx ≤ CR 1+β 2 → − En minimisant sur tout ψ , on trouve °− ° °→° °ψ° (5.3.22) L2 ° ¡ ° ¢ 4 °∇ 1 − ∆−1 (fω R,x )°2 2 ≤ CR 1+β +d−2 0 L (5.3.23) Des inégalités analogues sont obtenus dans le cas homogène où δ = +∞. Si d ≥ 3, on pose dans la formule (5.3.15) → − v = CR,x0 div∆−1 ψ (5.3.24) → − où ψ ∈ C0∞ (BR (x0 ))d . En estimant exactement comme au dessus, en utilisant le théorème de Plancherel et l’inégalité de Hardy, on obtient Z Rd ¯ ¯ 4 ¯∇∆−1 (ω R,x0 f )¯2 dx ≤ CRd−2+ 1+β , 0 < R < +∞ (5.3.25) → − Pour d ≥ 2, nous supposons que ψ ∈ C0∞ (BR (x0 ))d , et notons que pour tout x ∈ B (x0 , R) ¯ → ¯¯ − ¯ ¯div∆−1 ψ (x)¯ ≤ c ¯− ¯ ¯→ ¯ ψ (y) ¯ ¯ Z ¯− ¯ ¯→ ¯ dy ≤ CRM ψ (x) ¯ ¯ |x − y|d−1 |x−y|<2R En appliquant l’inégalité de la fonction maximal, on déduit comme dans le cas non-homogène que Z BR (x0 ) Z ¯ → ¯¯2 −1 − |∇CR,x0 (x)| ¯div∆ ψ (x)¯ dx + ceci donne 2¯ Z BR (x0 ) ¯ ° ¯− °− ° ¯° → ¯¯2 − ¯ ° ¯→¯°2 °→°2 ¯div∆−1 ψ (x)¯ dx ≤ C °M ¯ ψ ¯° 2 ≤ C ° ψ ° 2 L BR (x0 ) L ¯ ¯ 4 ¯∇∆−1 (ω R,x0 f )¯2 dx ≤ CRd−2+ 1+β , 0 < R < +∞ Maintenant, on étudie un lemme fondamental pour la suite qui donne des estimations con- 162 cernant l’antidérivée globale de f. ¡ ¢ Lemme 5.3.3 Soient f ∈ D0 Rd , d ≥ 2 et β > 0. On suppose que l’inégalité (5.3.3) est vraie pour tout R ∈ (0, δ). Alors on a les assertions suivantes: (a) Pour δ = 1 et β > 1, on a Z B(x0 ,R) ¯ ¯2 4 ¯ ¯ d−2+ 1+β −1 , 0<R≤1 ¯∇ (1 − ∆) f ¯ dx ≤ CR (b) Pour δ = 1 et 0 < β ≤ 1 Z B(x0 ,R) ¯ ³ ´¯2 4 ¯ ¯ d−2+ 1+β −1 −1 ∇ (1 − ∆) ∇ (1 − ∆) f − m f , 0<R≤1 ¯ ¯ dx ≤ CR B(x0 ,R) (5.3.26) Dans le cas homgène (δ = +∞), remplaçant ∇ (1 − ∆)−1 par ∇∆−1 et en utilisant des estimations analogues en remplaçant la dérivée du noyau de Bessel par celui de Riesz. Pour démontrer ce résultat, nous allons tout d’abord construire une décomposition de © ª+∞ l’identité adaptée à notre problème, on écrit une partition C ∞ de l’unité ψj j=0 associée à x0 et R > 0. Plus précisèment, on va se servir de la représentation suivante de C0R,x0 définie par C0R,x0 (x) = C µ 2 |x − x0 | R ¶ où C ∈ C0∞ (R+ ) dans laquelle 1 si 0 ≤ x ≤ C(x) = 0 si x ≥ 1 1 2 Ensuite, on choisit une fonction ς ∈ C0∞ (R+ ) telle que 0 si 0 ≤ x ≤ 1 ou x ≥ 2 4 ς(x) = 1 1 si 2 ≤ x ≤ 1 163 Cette fonction sert à écrire CjR,x0 (x) = ς µ ¶ |x − x0 | , j = 1, 2, 3, ... 2j−2 R Désignons par ϕR,x0 la fonction ϕR,x0 (x) = ∞ X CjR,x0 (x) j=0 ¡ ¢ Il est clair que ϕR,x0 ∈ C ∞ Rd vérifiant 1 ≤ ϕR,x0 ≤ C 0 car l’un des termes ϕR,x0 (x) vaut 1 et les autres sont positifs. Dés lors, on considère la fonction ψj définit par ψ j (x) = CjR,x0 (x) ϕR,x0 (x) , j = 0, 1, 2, ... (5.3.27) On remarque que et enfin ¯ ¯ C 0 ≤ ψj (x) ≤ 1 , ¯∇ψ j (x)¯ ≤ j , j = 0, 1, 2, ... 2R ∞ X j=0 ¡ ¢ ψj (x) = 1 , ψ j ∈ C0∞ B2j R,x0 r B2j−2 R,x0 , j = 1, 2, ... (5.3.28) (5.3.29) ¡ ¢ e (x), j = 1, 2, ... une fonction de C ∞ B2j R,x r B2j−2 R,x qui a un support Désignons par ψ j 0 0 0 légèrement plus grand telle que ¯ ¯ C ¯ e (x) ψ (x) = ψ (x) , ¯¯∇ψ e (x) ψ ¯≤ j j j j j 2R Nous venons de décrire sommairement les idées qui seront systématiquement utilisées dans la preuve. Preuve. Commençons par vérifier le point (a). Soient 0 < R ≤ 1 et β > 1. En utilisant l’égalité (5.3.29), on obtient ° ° °X ¯° ° ∞ ¯¯ ¢ ¡ ¯° −1 ≤° ψ j f ¯° ¯∇ (1 − ∆) ° ° 2 L (BR,x0 ) ° ° j=0 ° ° ° −1 ° °∇ (1 − ∆) f ° L2 (BR,x0 ) 164 Nous allons décomposer la démonstration de l’inégalité en deux parties. Dans un premier temps, nous supposons que j = 0, 1, 2. Puisque ψ j ∈ C ∞ (B4R,x0 ) , alors d’après la proposition 5.3.2 ° ¢° ° ° −1 ¡ ψj f ° °∇ (1 − ∆) L2 (BR,x0 ) 2 ≤ CR 1+β + d−2 2 Ensuite, pour j ≥ 3, notons que ¯ ¯D ¯ ³ E¯ ´ ¢ ¯¯ ¯¯ ¯ −1 ¡ e ¯¯ e j ψ j f (x)¯¯ = ¯¯ ψj f, ∇G2 (x − .) ψ ψj f (x)¯ = ¯∇ (1 − ∆)−1 ψ ¯∇ (1 − ∆) j On fixe x ∈ BR (x0 ) et en appliquant (5.3.15) respectivement avec ψ j à la place de CR,x0 , e au lieu de v et 2j R à la place de R. Nous allons distinguer deux cas pour 2j R. ∇G2 (x − .) ψ j Si 2j R ≤ 1, on a ¯ E¯ ¢ ¯¯ ¯¯D ¯ ¯ −1 ¡ −1 e f (x) f, ∇ (1 − ∆) G (x − .) ψ ∇ (1 − ∆) ψ ψ ≤ ¯ ¯ ¯ j 2 j j ¯ ´° ³ ¡ ¢ 2 + d−2 ° ° e ° ≤ C 2j R 1+β 2 × °∇ ∇G2 (x − .) ψ j ° ³ ´ L2 B2j R,x 0 Si 2j R > 1, une estimation analogue en résulte de (5.3.15) ¯ ´° ³ ¢ ¯¯ ¡ ¢ 2 + d−2 ° ° ¯ −1 ¡ e ° ψj f (x)¯ ≤ C 2j R 1+β 2 × °∇ ∇G2 (x − .) ψ ¯∇ (1 − ∆) j ° ³ ´ L2 B2j R,x 0 Ce choix est d’ailleurs compatible avec la construction de la décomposition décrite au dessus. Soit y ∈ B2j R (x0 ) r B2j−2 R (x0 ). Alors 2j−3 R ≤ |y − x| ≤ 2j+1 R , j ≥ 3 En utilisant l’inégalité précédente avec (5.3.28) et les estimations du noyau de Bessel (voir par exemple [AH], sect.1.2.5) |∇G2 (x − y)| ≤ C |y − x| d−1 , |∇∇G2 (x − y)| ≤ C |y − x|d , |y − x| ≤ 1 |∇G2 (x − y)| ≤ Ce−|y−x| , |∇∇G2 (x − y)| ≤ Ce−|y−x| , |y − x| > 1 165 on trouve ¯ ¯ ¯ ³ ´¯ ¯ ¯ e ¯ ¯ e e (y) (∇G ) (x − y) ψ (y) ≤ |∇G (x − y)| × ψ (y) ¯ ¯∇ j ¯ + |∇∇G2 (x − y)| ψ ¯∇y 2 2 j j ¢−d ¡ pour 2j R ≤ 1 ≤ C 2j R et ¯ ³ ´¯ ¯ e (y) ¯¯ ≤ Ce−2j R pour 2j R > 1 ¯∇y (∇G2 ) (x − y) ψ j Par conséquent, ° ³ ´° ° e ° °∇ ∇G2 (x − .) ψ j ° ³ ´ L2 B2j R,x et ° ³ ´° ° ej ° ° °∇ ∇G2 (x − .) ψ L2 Comme β > 1, il en résulte que 2 1+β 0 ³ ´ B2j R,x 0 ¡ ¢− d ≤ C 2j R 2 pour 2j R ≤ 1 ¡ ¢d j ≤ C 2j R 2 e−2 R pour 2j R > 1 − 1 < 0. Donc pour x ∈ BR (x0 ), on a une estimation uniforme 2 |log ∞ ¯ XR | ¡ X ¢ ¯¯ ¢ 2 + d−2 ¡ ¢− d ¯ −1 ¡ ψ j f (x)¯ ≤ C 2j R 1+β 2 2j R 2 + ¯∇ (1 − ∆) j=3 +C j=3 ∞ X j=|log D’où 2 R | ¡ j ¢d+1 −2j R 2 2R e ≤ CR 1+β −1 ° ° °X ¯° ° ∞ ¯¯ ¡ ¢ ¯° −1 ° ψj f (x)¯° ¯∇ (1 − ∆) ° ° ° j=3 ° 2 L2 (BR,x0 ) ≤ C.R 1+β il en résulte de l’inégalité précedente ° ° ° −1 ° °∇ (1 − ∆) f ° 2 L2 (BR,x0 ) 166 ≤ C.R 1+β + d−2 2 + d−2 2 On suppose maintenant que 0 < β ≤ 1 et δ = 1. Pour j = 0, 1, 2, il vient de la proposition 5.3.2 Z BR (x0 ) ¯ ¢ ¯¯2 4 ¯ −1 ¡ ψ (1 − ∆) f (x)¯ dx ≤ CRd−2+ 1+β , 0 < R ≤ 1 ¯∇ j ceci entraîne une bonne estimation : Z BR (x0 ) ¯ ³ ¢ ¢´¯¯2 ¡ 4 ¯ −1 ¡ ψ j f − mBR (x0 ) ∇ (1 − ∆)−1 ψ j f ¯ dx ≤ CRd−2+ 1+β ¯∇ (1 − ∆) où 0 < R ≤ 1. Pour j ≥ 3 et x, x0 ∈ BR (x0 ), on déduit l’estimation uniforme suivante pour 2j R ≤ 1: ¯ ¯ ¯D ¢ ¯¯ ¯¯ ¢ ¡ ¢¢ − ¡ ¡ → E¯¯ ¯ ¯ ¯ −1 ¡ ψj f (x)¯ − ¯∇ (1 − ∆)−1 ψ j f (x0 )¯ ≤ ¯ ψj f, ∇G2 (x − .) − ∇G2 x0 − . ψ j ¯ ¯∇ (1 − ∆) ¡ ¡ ¢ 2 + d−2 ° ¢¢ − →° ° ¡ ° ≤ C 2j R 1+β 2 °∇ ∇G2 (x − .) − ∇G2 x0 − . ψ j ° 2 L Pour 2j R > 1, il existe une estimation analogue avec β = 0 sur le membre de droite.Le reste de la démonstration est analogue au cas β > 1. Pour x, x0 ∈ BR (x0 ) et y ∈ B2j R (x0 ) r B2j−2 R (x0 ) , on utilise les estimations suivantes dans le cas 2j R ≤ 1 ¯ ¡ ¢¯ ¡ ¢ ¯∇G2 (x − y) − ∇G2 x0 − y ¯ ≤ CR 2j R −d ¯ ¡ ¢¯ ¢ ¡ ¯∇∇G2 (x − y) − ∇∇G2 x0 − y ¯ ≤ CR 2j R −d−1 et dans le cas 2j R > 1, ¯ ¢¯ ¡ ¯∇G2 (x − y) − ∇G2 x0 − y ¯ ≤ CR.e−2j R ¯ ¡ ¢¯ ¯∇∇G2 (x − y) − ∇∇G2 x0 − y ¯ ≤ CR.e−2j R Ainsi, on déduit aisement comme dans la première démonstration de (a) ¯ ¯ 2 ¢ ¢ ¢−2+ 1+β ¡ ¡ ¯ ¯ −1 ¡ , 2j R ≤ 1 ψ j f (x) − ∇ (1 − ∆)−1 ψ j f (x0 )¯ ≤ CR 2j R ¯∇ (1 − ∆) ¯ ¯ ¢ ¢ ¡ j ¯ ¯ −1 ¡ ψ j f (x) − ∇ (1 − ∆)−1 ψ j f (x0 )¯ ≤ CRe−2 R , 2j R > 1 ¯∇ (1 − ∆) 167 D’où pour tout β > 0 et pour tout x, x0 ∈ BR (x0 ) , on a ∞ ¯ ¯ X ¡ ¢ ¢ 2 ¯ ¯ −1 ¡ ψ j f (x) − ∇ (1 − ∆)−1 ψ j f (x0 )¯ ≤ CR−1+ 1+β ¯∇ (1 − ∆) j=3 Par conséquent, Z BR (x0 ) ¯ ³ ´¯2 4 ¯ ¯ d−2+ 1+β −1 −1 ,0<R≤1 ¯∇ (1 − ∆) f − mBR (x0 ) ∇ (1 − ∆) f ¯ dx ≤ CR ce qui achève la démonstration. Nous sommes en mesure de démontrer le théorème 5.3.1. On démontre que la partie directe car la partie inverse découle aisement de la proposition 5.3.2 et du lemme 5.3.3. Preuve. Supposons que f peut s’écrire sous la forme (5.3.10) et qu’on a l’estimation (5.3.11) pour tout R > 0. En appliquant l’inégalité de multiplication ponctuelle pour des ¯− ¯ ¯→¯2 mesures positives à ¯ F ¯ dx ([Maz], th.1.4.7), on obtient : Z B(x0 ,R) ³ ´ ¯− ¯ 4 2 β−1 ¯→ ¯2 β+1 2 β+1 ¯ F (x)¯ |u(x)| dx ≤ C k∇ukL2 Rd × kukL2 Rd ( ) ( ) Par conséquent, ¯ − ¯ ¯ → ¯ |< f u, u >| ≤ ¯< F u, ∇u >¯ ° °− °→ ° ≤ ° F u° 2 d × k∇ukL2 (Rd ) L (R ) 1+ β−1 1 2 ≤ C12 k∇ukL2 β+1 × kukLβ+1 2 (Rd ) (Rd ) En combinant l’inégalité précèdente avec l’inégalité suivante ([Mor], th 3.2.1): kukL2 (Rd ) ≤ C(d)R k∇ukL2 (Rd ) , u ∈ C0∞ (BR (x0 )) on trouve 2 |< fu, u >| ≤ CR 1+β k∇uk2L2 (Rd ) , u ∈ C0∞ (BR (x0 )) 168 (5.3.30) Pour continuer la démonstration, on utilise maintenant les caractérisations de l’espace de Morrey-Campanato et on a deux cas à envisager. En particulier, pour 0 < β < 1, on a la proposition suivante Proposition 5.3.3 Pour 0 < β < 1, la condition (5.3.26) est équivalente à la condition que ¡ ¢ → − F appartient à la classe de Lipschitz Λγ Rd avec γ = 1−β 1+β . ¡ ¢ → − Preuve. En effet, on a F ∈ Λγ Rd , c-à-d ¯− → ¯¯ − ¯→ γ ¯ F (x) − F (y)¯ ≤ C |x − y| , pour |x − y| ≤ R Alors, pour tout u ∈ C0∞ (BR (x0 )), on a ¯ ¯ ¯ ¯ Z ¯ ¯ − ¯ ¯ ³− ³− → →´´ ¯ ¯ → ¯ ¯ F − mB(x0 ,R) F .∇u.udx¯ ¯< F u, ∇u >¯ = ¯ ¯ ¯ ¯ ¯BR (x0 ) Z 1−β ≤ CR 1+β |∇u| |u| dx BR (x0 ) En utilisant l’inégalité de Schwartz et l’estimation suivante pour τ = 2, Z τ |u(x)| dx ≤ CR BR (x0 ) τ Z |∇u(x)|τ dx, u ∈ C0∞ (BR (x0 )) (5.3.31) BR (x0 ) on obtient la relation (5.3.2). ¡ ¢ ¡ ¢ − → → − Dans le cas β = 1, on a respectivement F ∈ BMO Rd (δ = +∞) ou F ∈ bmo Rd (δ = 1). Plus précisement, on a le résultat suivant : Proposition 5.3.4 Pour β = 1, on a les assertions suivantes : ¡ ¢ → − (a) Si δ = +∞ , alors la condition (5.3.26) est équivalente à F ∈ BMO Rd ¡ ¢ → − (b) Si δ = 1, alors la condition (5.3.26) est équivalente à F ∈ bmo Rd . Preuve. Pour démontrer (5.3.30), on applique l’inégalité de Hölder avec des exposants 2τ τ −2 1 1 d , 2 et τ tels que + + = 1 où 2 < τ < ,d≥2 τ −2 2τ 2 τ d−2 169 On a ¯ ¯ ¯ Z ¯ ¯ − ¯ ¯ ¯ ³ ³ ´´ → − → − ¯ → ¯ ¯ ¯ F − mB(x0 ,R) F .∇u.udx¯ ¯< F u, ∇u >¯ = ¯ ¯ ¯ ¯BR (x0 ) ¯ °− ³− →´° ° °→ kukL2 (BR (x0 )) k∇ukLτ (BR (x0 )) ≤ c ° F − mB(x0 ,R) F ° 2τ L τ −2 (BR (x0 )) → − Il est ainsi connu de l’inégalité de John-Nirenberg ([St2], p.144) que si δ = +∞ , F ∈ ¡ ¢ ¡ ¢ → − BMO Rd ou F ∈ bmo Rd si δ = 1, il vient que Z BR (x0 ) ¯− ³− →´¯¯τ ¯→ ¯ F − mB(x0 ,R) F ¯ dx ≤ cRd , 0 < R ≤ δ pour tout 1 ≤ τ < ∞ En appliquant cette inégalité avec l’estimation (5.3.31), on obtient (5.3.30). Ce qui achève la démonstration du théorème 5.3.1. Il est facile de remarquer que dans le cas β = 1, la partie suffisante du théorème 5.3.1 est équivalente à l’inégalité : ¯ − ¯ °− ° ¯ → ¯ °→° < F u, ∇u > ≤ C F ¯ ¯ ° ° BM O(Rd ) ³ ´ kukL2 (Rd ) k∇ukL2 (Rd ) , ∀u ∈ C0∞ Rd Par dualité, cette dernière inégalité devient: ku∇uk H1 ³ ´ ∞ ≤ C kuk k∇uk , ∀u ∈ C Rd 2 d 2 d 0 L (R ) L (R ) ( ) Rd Comme une conséquence immédiate, on obtient une inégalité de forme quadratique à valeurs vectorielles: → → k(− u .∇) − uk → → ≤ C k− u kL2 (Rd ) k∇− u kL2 (Rd ) ³ ´d → → − → div− u = 0 , ∀− u ∈ C0∞ Rd H1 (Rd ) Remarque 15 Les deux inégalités précédentes sont des corollaires d’une version non-homogène du lemme de div − curl dans la cas α = 2. Terminons ce chapitre par un énoncé "positif" qu’on peut obtenir à partir des résultats 170 précédents. On peut établir une démonstration qui est similaire à ceux de [CLMS] où ils → − → supposent que div− u = 0. Proposition 5.3.5 Soient 1 < p < +∞ et 1 p + 1 p0 Alors on a → kdiv (− u v)k H1 ¡ ¢d ¡ ¢ − = 1. Soient → u ∈ Hp1 Rd et v ∈ Hp10 Rd . n o → − → − 0 0 ≤ C k u k k∇vk + kdiv u k kvk p d p d p d p d L (R ) L (R ) L (R ) L (R ) ( ) (5.3.32) Rd − où C est une constante indépendante de → u et v . ¡ ¢d ¡ ¢ − Preuve. Supposons que → u ∈ C0∞ Rd et v ∈ C0∞ Rd . Fixons ϕ ∈ C0∞ (B (0, 1)) et posons ϕR = 1 ³x´ ϕ ,R>0 Rd R pour toute boule B = BR (x0 ) et tout x ∈ Rd . Alors on a donc − kdiv (→ u v)k Notons que ° ° ° ° → − ° ° ≈ sup |div ( u v) ∗ ϕ | 1 d R H (R ) ° ° R>0 Z 1 − div (→ u v) ∗ ϕR (x) = − d+1 R x−y ∇ϕ R BR (x0 ) 1 + d mB (v) R µ Z ¶ L1 (Rd ) → ·− u (y) (v(y) − mB (v)) dy+ → ϕR (x − y) · div− u (y)dy BR (x0 ) Comme dans la preuve du lemme II.1 dans [CLMS], on choisit α et β tels que 1 α 1 d − = 1− et 1 ≤ α < p , 1 < β < p0 . En utilisant l’inégalité de Hölder, on a alors 1 → − |div ( u v) ∗ ϕR (x)| ≤ C Rd Z → |− u (y)|β dy BR (x0 ) C + d |mB (v)| R Z 1 β Rd+β → |div− u (y)| dy BR (x0 ) 171 1 0 Z BR (x0 ) 0 |v(y) − mB (v)|β dy 10 β 1 β et en vertu de l’inégalité du Poincaré, on obtient 1 d+β 0 R Z 0 |v(y) − mB (v)|β dy BR (x0 ) 10 β 1 ≤C d R Z |∇v(y)|α dy BR (x0 ) où M est l’opérateur maximal de Hardy-Littlewood. Ainsi , on a 1 |mB (v)| d R Z 1 α 1 ≤ C {M |∇v(x)|α } α → → |div− u (y)| dy ≤ M v(x) × M (div− u ) (x) BR (x0 ) En combinant ces estimations, on aura o1 n 1 β β − → → − → |div ( u v) ∗ ϕR (x)| ≤ C M | u (x)| {M |∇v(x)| α} α + C × Mv(x)M (div− u ) (x) En appliquant l’inégalité de Hölder encore une deuxième fois avec l’inégalité maximal, on obtient (5.3.32). Le corollaire suivant est une conséquence immédiate du théorème 5.3.1 et de la caratérisation des espaces de Morrey-Campanato. Corollaire 5.3.2 Sous les hypothèses du théorème 5.3.1, au cas β = 1, la condition (5.3.11) ¡ ¢ est équivalente à f ∈ BMO−1 Rd . 2β · − 1+β ,∞ ¡ Remarque 16 Pour 0 < β < 1, une condition équivalente sur f est donnée par f ∈ B ∞ 172 ¢ Rd . Chapitre 6 Généralisation du théorème de Maz’ya - Verbitsky 6.1 Espaces de Besov et paraproduits Nous commençons par rappeler la définition de la décomposition de Littlewood-Paley d’une distribution tempérée. Pour cela, on définit le multiplicateur de Fourier m(D) par b (m(D)f)∧ (ξ) = m(ξ)f(ξ) b (où fb est la transformée de Fourier de f : f(ξ) = R f(x)e−ixξ dx). C’est évidemment un opérateur continu sur L2 . Lorsque m ∈ C ∞ et que toutes ses dérivées sont à croissance lente, m(D) opère continûment sur S et sur S’. Lorsque m est la transformée de Fourier d’une fonction k ∈ Lp (Rd ), on notera km(D)kp = kkkLp . Pour introduire la décomposition de Littlewood-Paley, on fixe ω ∈ Cc∞ (Rd ) telle que ½ ¾ X µξ¶ 1 = 1; ω suppω ⊂ ξ : ≤ |ξ| ≤ 2 et pour ξ 6= 0, 2 2j j∈Z On lui associe ϕ(ξ) = 1 − P j≥0 ω ³ ´ ξ 2j = 1 et Ω(ξ) = ϕ( ξ4 ) − ϕ(2ξ) (de sorte que ωΩ = ω). Définition 6.1.1 On note ∆j l’opérateur ω ¡D¢ 2j 173 et Sj l’opérateur ϕ ¡D¢ 2j . La décomposition de Littlewood-Paley de f ∈ S’(Rd ) est alors l’identité f = Sk f + X ∆j f j≥k valable pour f ∈ S’(Rd ), k ∈ Z ( la convergence de la série ayant lieu dans S’). La décomposition de Littlewood-Paley homogène est l’identité f= X ∆j f. j∈Z Aussi, introduisons-nous la définition suivante: Définition 6.1.2 0 S0 (Rd ) = f ∈ S 0 (Rd ) t.q X f= ∆j f dans S 0 j∈Z Rappelons maintenant la définition d’un espace de Besov. Définition 6.1.3 On définit pour s ∈ ]−∞, +∞[ , p, q ∈ [1, +∞] l’éspace de Besov homogène · s,q Bp de la façon suivante: · s,q Bp © ª = f ∈ S 0 /C [X] : 2js k∆j fkLp ∈ lq (Z) . A priori, c’est un espace défini modulo les polynômes car [∀j ∈ Z, ∆j f =0] ⇔ f ∈ C [X] . · s,q Cependant, on peut pour certaines valeurs de s, injecter Bp 0 0 dans S0 en choisissant le seul représentant de f modulo les polynômes qui appartienne à S0 . Il s’agit d’un espace de Banach normé par kfk · s,q Bp 1 q X ¡ ¢ q js 2 k∆j fkLp = j∈Z 174 (i) Si s < 0 et si fj vérifie supp fj ⊂ P n ξ: 2j 2 ≤ |ξ| ≤ 2.2j o ¡ ¢ et 2js kfj kLp j∈Z ∈ l∞ (Z), alors P fj converge dans S’ : en effet, on a kfj kE < +∞ tandis que pour tout g ∈ S j≤0 j∈Z P jk et tout k ∈ N: 2 k∆j gkLp < +∞. Il suffit d’écrire pour un M ∈ N, kgkLp0 ≤ j≥0 ° P P ° ° α ∂β ° °ξ . ∂ξ β gb° ∞ . L |α|≤M |β|≤M (ii) De même, si s = 0, supp fj ⊂ converge dans Lp . n ξ: 2j 2 ≤ |ξ| ≤ 2.2j Cela permet d’inclure . s,q Bp et o ¢ ¡ P et kfj kLp j∈Z ∈ l1 (Z), alors fj j∈Z . 0,1 Bp dans 0 S0 pour s < 0. Le cas s ≥ 0, se traite par le lemme suivant Lemme 6.1.1 Soit E est un espace de Banach de distributions tempérées dont la norme est invariante par translation et positivement homogène de degré −α pour α > 0 et soient fj tels que ¾ ½ j ¢ ¡ 2 j et 2js kfj kLp j∈Z ∈ lq (Z). ≤ |ξ| ≤ 2.2 suppfbj ⊂ ξ : 2 Alors si 1 ≤ q ≤ +∞ et s < α ou si q = 1 et s = α, X fj converge dans S 0 . j∈Z . 0,1 On a toujours Bp . 0,1 ⊂ Lp (en prenant les représentants de Bp . 0,∞ les hypothèses du lemme 6.1.1, Lp ⊂ Bp 0 dans S0 ) et lorsque E vérifie . L’utilité des espaces de Besov sur Lp provient · 0,2 des inégalités de Bernstein. En particulier, Bp · s,2 = Lp pour 1 < p < +∞ et B2 · s = H où · s H est l’espace de Sobolev homogène. Les inégalités de Bernstein donnent immédiatement · s,q Bp · ⊂ Bp0 6.1.1 s0 ,q pour p ≤ p0 et s0 = s + d p0 − dp . Opérateur de paraproduit Rappelons le principe du paraproduit de J.M.Bony. Considérons deux espaces E et F de normes invariantes par translation et homogènes de degré −α pour E et −β pour F avec α, β > 0. · −α,∞ On a donc E ⊂ B∞ · −β,∞ et F ⊂ B∞ . En général, le produit de deux éléments de E et 175 de F n’est pas défini. En écrivant SN f SN g qui est défini (puisque pour f ∈ E et g ∈ F , on a SN f ∈ L∞ et SN g ∈ L∞ ) sous la forme SN f SN g = X X ∆k f ∆l g k<N l<N = X X ∆k f∆l g + k<N l<k−3 X X ∆k f ∆l g + l<N k<l−3 X X ∆k f∆l g k<N l<N, |l−k|<2 On voit que les deux pemiers termes convergent dans S 0 quand N → +∞ vers les éléments de · −α−β,∞ B∞ : π(f, g) = X ∆j f Sj−2 g j∈Z X ∆j g Sj−2 f π(g, f) = j∈Z ³ ´ n car le support de ∆j \ f Sj−2 g est contenu dans ξ : 2j 4 ≤ |ξ| ≤ 94 .2j o et que l’obstruction à la définition de f.g provient de la non convergence éventuelle du troisième terme: R(f, g) = X X ∆j f∆l g j∈Z|l−j|≤2 · −s,∞ Définition 6.1.4 Pour f ∈ B∞ , s > 0, on définit l’opérateur de paraproduit π(f, .) et l’opérateur restant R(f, .) par 3 XX X ∆j f Sj−2 g = ∆j+l (Sj−2 g∆j f) π(f, g) = j∈Z et j∈Z l=−3 5 XX 1X ∆j (Sj+3 f∆j g) + ∆j+l (Sj+3 f ∆j g) R(f, g) = 2 j∈Z l=1 j∈Z ¡ ¢ Lemme 6.1.2 Soient f et g appatiennent à la classe S Rd de Schwartz. Alors pour tout 176 j ∈ Z, on a ∆j (fg) = 3 X l=−3 + ∞ X ∆j (Sj−2 g∆j+l f) + l=−3 ∆j (∆k g∆k f ) + k=j−2 + 3 X ∆j (Sj−2 f ∆j+l g) + ∞ X 5 X ∞ X 5 X ∆j (∆k+l g∆k f) + k=j−2 l=1 ∆j (∆k g∆k+l f) (6.1.1) k=j−2 l=1 ¡ ¢ Preuve. Il est trivial de vérifier que si f et g appartiennent à la classe S Rd , alors ∆j (fg) s’écrit sous la forme (6.1.1). Il suffit d’écrire ∆j (f g) = ∆j Sj−2 f + ∞ X k=j−2 ∆k f Sj−2 g + ∞ X l=j−2 ∆l g et d’examiner le support de la transformée de Fourier. On peut réecrire le lemme 6.1.2 sous la forme · −s,∞ ¡ ¢ Lemme 6.1.3 Si f et g appartiennent à la classe S Rd de Schwartz et h ∈ B∞ (s > 0), alors on a Z fghdx = Z π(h, f )gdx + Z π(h, g)fdx + Z R(h, f)gdx + Z R(h, g)f dx Cette fois, contrairement à notre habitude, il sera un peu plus commode d’utiliser les espaces . r H plutôt que les espaces H r . Le rôle des espaces de Besov et les opérateurs paraproduits sont expliqués dans la proposition suivante : Proposition 6.1.1 (LG) Soient 0 ≤ r < d 2 et |s| < r. Alors les propriétés suivantes sont équivalentes ³.r . s´ (a) h ∈ M H → H · s−r,∞ (b) h ∈ B∞ . r . s et π(h, .) envoie continûement H dans H 177 6.2 Espaces de Lorentz Nous allons rappeler dans ce paragraphe la définition des espaces de Lorentz, ainsi que quelques propriétés. Le lecteur intéressé pourra trouver un développement exhaustif et appronfondi sur le sujet dans ([BL], [SW], [Hu]). Les espaces de Lorentz constituent une généralisation des espaces de Lebesgue. Leur intérêt réside (entre autres) dans le fait qu’ils permettent de préciser beaucoup d’estimation établies dans les espaces de Lebesgue. Soit f une fonction de Rd à valeurs réels dans R, mesurable par rapport à la mesure de Lebesgue |.|, finie presque partout. Nous rappelons la définition de la fonction de distribution λf (s) et la fonction réarrangement décroissant f ∗ de f . Définition 6.2.1 (fonction de distribution) La fonction réangeant λf (s) de f est définie pour tout s > 0 par ¯n o¯ ¯ ¯ λf (s) = ¯ x ∈ Rd : |f(x)| > s ¯ Définition 6.2.2 (fonction réarrangement décroissant) La fonction réarrangement décroissant f ∗ (t) de f est définie par f ∗ (t) = inf {s > 0 : λf (s) ≤ t} Il est facile de voir que f ∗ est décroissante. Par ailleurs, on parle de réarrangement car la fonction de distribution de f coïncide avec celle de f ∗ , à savoir λf (s) = λf ∗ (s). En effet, grâce aux définitions de f ∗ et de λf , on a f ∗ (λf (s)) ≤ s et donc λf ∗ (s) ≤ λf (s) car f ∗ est décroissante. De plus, si l’inégalité était stricte λf ∗ (s) < λf (s), on obtiendrait l’absurde λf (s) > t0 > λf ∗ (s) = sup {t > 0 : λf (s) > t} ≥ t0 . ¡ ¢ Cela nous permet alors de réecrire la norme d’une fonction dans l’espace de Lebesgue Lp Rd , dx 178 comme la norme dans Lp ([0, +∞] , dt) de la fonction f ∗ associée; plus précisement, Z p |f (x)| dx = Rd = Z |fZ(x)| p−1 pt dtdx = Rd 0 Z∞ ptp−1 λf (t)dt = 0 Z∞ Z κλf (t) ptp−1 dtdx 0 Rd ∞ Z ptp−1 λf ∗ (t)dt 0 Z∞ ³ ´p dt 1 t p f ∗ (t) = t (6.2.1) 0 Venons à la définition de l’espace de Lorentz. Définition 6.2.3 (espaces de Lorentz) Soient p, q deux réels tels que p ∈ ]0, +∞[ et q ∈ ]0, +∞]. Les espaces de Lorentz Lp,q sont définis de la façon suivante : ³ ´ Lp,q Rd = {f mesurable : kf k∗Lp,q < +∞} où kf k∗Lp,q µ iq ¶ 1q ∞h q R t p1 f ∗ (t) dt pour 0 < p < +∞ , 0 < q < +∞ p t = 0 h i 1 supt>0 t p f ∗ (t) pour 0 < p < +∞ , q = +∞ La fonction f → kfk∗Lp,q n’est pas une norme car on n’a pas (f + g)∗ (t) ≤ f ∗ (t) + g ∗ (t) il suffit par exemple de considérer f(x) = 1 − x et g(x) = x sur R mais seulement t t (f + g)∗ (t) ≤ f ∗ ( ) + g ∗ ( ) 2 2 Elle est cependant une quasi-norme car elle vérfie les propriétés suivantes (i) kf k∗Lp,q ≥ 0 et kfk∗Lp,q = 0 si et seulement si f = 0; (ii) kλf (x)k∗Lp,q = λ kfk∗Lp,q pour tout λ ∈ R; (iii) kf + gk∗Lp,q ≤ C (kfk∗Lp,q + kgk∗Lp,q ), C ≥ 1; 179 et donc Lp,q est un espace vectoriel réel quasi-normé. La quasi-norme permet de définir les ouverts d’une façon naturelle et une topologie qui est compatible avec la structure d’espace vectoriel. Les espaces de Lorentz Lp,q sont métrisables, complets et pour q < +∞ séparables. L’égalité (6.2.1) montre que Lp,p = Lp et on verra plus loin que Lp,q1 ⊂ Lp,q2 lorsque 0 < q1 ≤ q2 ≤ +∞. Par ailleurs, l’espace Lp,∞ coïncide avec l’epace de Marcinkiewicz Lp,∗ défini par Lp,∗ = {f mesurable : kf kLp,∗ < +∞} où ¯n o¯ 1 ¯ ¯p kfkLp,∗ = supt ¯ x ∈ Rd : |f(x)| > t ¯ t>0 En effet, ∀t > 0 on a 1 1 t p f ∗ (t) = t p inf {s > 0 : λf (s) ≤ t} ½ ¾ p 1 (kfk p,∗ ) L ≤ t p inf s > 0 : ≤ t = kfkLp,∗ sp et donc Lp,∗ ⊂ Lp,∞ . Inversement, ∀s > 0 1 1 s (λf (s)) p = s (λf ∗ (s)) p ¯½ ¾¯ 1 ¯ ¯p kfkLp,∗ ¯ ≤ s¯ t > 0 : > s ¯¯ ≤ kfk∗Lp,q 1 tp Pour 1 < p < +∞, 1 ≤ q ≤ +∞ et p = q = 1, les espaces Lp,q sont de plus des espaces de Banach. 6.2.1 Dualité, loi de multiplication et de convolution En utilisant le théorème de dualité des espaces d’interpolation réelle voir [BL], il est facile de prouver le résultat suivant. Théorème 6.2.1 (dualité) Soient 1 p + p10 = 1, 1 q + q10 = 1 et 1 < p < +∞, 1 ≤ q < +∞. Alors 0 (Lp,q )0 = Lp ,q 180 0 Venons-en maintenant à l’étude du produit ponctuel et de la convolution. Les inégalités de Hölder se généralisent tout naturellement. Théorème 6.2.2 (inégalités de Hölder généralisées) Soient 0 < q0 , q1 , q2 ≤ +∞, 0 < 1 q0 p0 , p1 , p2 < +∞ tels que + 1 q1 = 1 1 q2 , p0 + 1 p1 = 1 p2 . Il existe une constante C = C (q0 , q1 , p0 , p1 ) > 0 telle que pour toute fonction f ∈ Lp0 ,q0 et g ∈ Lp1 ,q1 , on a kf gkLp2 ,q2 ≤ C kfkLp0 ,q0 × kgkLp1 ,q1 La preuve du théorème 6.2.2 (ainsi que celle du théorème ??) que nous présentons utilise de façon essentielle la caractéristique des espaces de Lorentzs à l’aide de la J-méthode d’interpolattion réelle et elle est due dans le cas p > 1 et q ≥ 1 à P.G. Lemarié-Rieusset [Lem3]. Définition 6.2.4 (J-méthode réele d’interpolation) Soient θ ∈ ]0, 1[ , 0 < q ≤ +∞ et A0 , A1 deux espaces vectoriels quasi-normés. Alors [A0 , A1 ]θ,q X aj avec aj ∈ A0 ∩ A1 a ∈ A0 + A1 : a = j = ´´ ³ ³ et 2−jθ max kaj kA , 2j kaj kA ∈ lq 0 1 j∈Z On peut montrer que l’application kaj k[A0 ,A1 ] θ,q 1 ´´q q ³ X³ 2−jθ max kaj kA0 , 2j kaj kA1 = j définit une quasi-norme dans [A0 , A1 ]θ,q . De plus, si A0 , A1 sont deux espaces de Banach [A0 , A1 ]θ,q l’est aussi. Par ailleurs, il est évident que [A0 , A1 ]θ,q1 ⊂ [A0 , A1 ]θ,q2 pour 0 < q1 ≤ q2 ≤ +∞ Pour p > p0 > 0 et en choisissant θ = 1 − pp0 , les espaces d’interpolation [Lp0 , L∞ ]θ,q coïncident avec les espaces de Lorentz Lp,q . Plus généralement, on a le résultat suivant Théorème 6.2.3 (interpolation réelle) Soient 0 < p0 , p1 , q0 , q1 ≤ +∞ , 181 1 p = 1−θ p0 + θ p1 et 0 < q ≤ +∞ avec 0 < θ < 1. Alors si p0 6= p1 [Lp0 ,q0 , Lp1 ,q1 ]θ,q = Lp,q avec équivalence des quasi-normes. Revenons-en à la démonstration du théorème 6.2.2 Preuve. Soit 0 < p < min (p0 , p1 , p2 ) de façon à ce que Lpi ,qi = [Lp , L∞ ]1− p ,qi , i = 0, 1, 2 pi et τ = min (1, q0 , q1 , q2 ) . Nous avons vu les fonctions f ∈ Lp0 ,q0 et g ∈ Lp1 ,q1 admettent les décompositions atomiques suivantes f= X j µ ³ p´ ¶ ¡ ¢ −j 1− p j 0 fj avec 2 max kfj kLp , 2 kfj kL∞ j∈Z = ( j )j ∈ lq0 et de façon analogue g= X gj avec µ ³ p´ ¶ ¡ ¢ −j 1− p 1 2 max kgj kLp , 2j kgj kL∞ j∈Z j ¡ ¢ = η j j ∈ lq1 Dans le but de montrer que fg ∈ Lp2 ,q2 , nous allons écrire X XX XX X fj gj = fj gk + fk gj fg = j = X j αj + j X j βj j 182 k>j j k≥j ° ° ° ° et on va estimer kαj kL∞ et kαj kLp (le calcul est similaire pour °β j °L∞ et °β j °Lp ). Pour kαj kL∞ , on a kαj kλL∞ λ X ≤ gk kfj kλ ∞ L k>j ≤ X k>j kgk kλL∞ kfj kλL∞ µ ³p p´ ¶ X −(k−j) p λ −j + λ λ λ p 1 η 2 p1 p0 ≤ 2 j k k>j X −(k−j) p λ −j pp λ p1 η λ 2 2 = 2 k λ j k>j X −(k−j) p λ q1 p1 η λ ∈ l λ par convolution parce que Comme 2 k k>j q1 λ j , on peut conclure que jλ pp 2 2 ≥ 1 et ³ ´ λ j j q0 ∈ l λ car q0 λ ≥1 q2 kαj kλL∞ ∈ l λ On a également kαj kλLp ≤ X k>j kgk kλL∞ kfj kλLp µ ³ p´ ¶ X −k p λ j 1− p λ λ 0 ≤ 2 p1 η λk 2 j k>j µ ³ p´ ¶ X p p j 1− p λ −j p λ λ −(k−j) p λ λ 0 1 η ≤ 2 2 1 j 2 k k>j X −(k−j) p λ q1 p1 η λ ∈ l λ encore par convolution parce que En utilisant le fait que 2 k ³ ´ λ j j k>j ∈l q0 λ car q0 λ j ≥ 1 , il vient que ³ ´ −jλ 1− pp 2 2 q2 kαj kλLp ∈ l λ 183 q1 λ ≥ 1 et Les inégalités de Young restent aussi vraies dans les espaces Lp,q , 1 < p < +∞ , 1 ≤ q ≤ +∞. Théorème 6.2.4 (inégalités de Young généralisées) Soient f ∈ Lp0 ,q0 et g ∈ Lp1 ,q1 , avec 1 < pi < +∞, 1 ≤ qi ≤ +∞. Alors si 0 < 1 p2 = 1 p0 + 1 p1 − 1 et 1 q0 + 1 q1 = 1 q2 ≤1 : kf ∗ gkLp2 ,q2 ≤ C kfkLp0 ,q0 kgkLp1 ,q1 Preuve. La démonstration peut se faire de façon tout à fait analogue au cas du produit en utilisant cette fois-ci que £ 1 ∞¤ L , L 1− 1 ,qi = Lpi ,qi pi et en décomposant à ! X X XX XX fj ∗ gk = fj ∗ gk + fk ∗ gj f ∗g = j j k k>j j k≥j Remarque 17 Pour 1 < p < +∞ et 1 ≤ q ≤ +∞, on a aussi L1 ∗ Lp,q 2→ Lp,q grâce au fait que L1 ∗ L∞ 2→ L∞ , L1 ∗ L1 2→ L1 et au théorème d’interpolation de Marcinkiewicz [BL] et que 0 0 Lp ,q ∗ Lp,q 2→ L∞ pour 6.2.2 1 p + 1 p0 = 1 q + 1 q0 =1 Injections de Sobolev Nous allons rappeler une version préciseé du théorème de Hardy-Littlewood-Sobolev d’intégration fractionnaire [St1]. Théorème 6.2.5 (Injections de Sobolev) Soient 0 < r < d, 1 < p < d 1 r, t = 1 p − r d et q ∈ [1, +∞]. Alors il existe une constante C > 0 telle que ∀f ∈ Lp,q ° ° ° −r ° °(−∆) 2 f ° Lt,q ≤ C kfkLp,q r Preuve. Il faut remarquer que l’opérateur d’intégration fractionnaire (−∆)− 2 est défini à une constante près par la convolution avec |x|r−d et donc d’après la remarque 17, il est continu 184 d d de L1 dans L d−r ,∞ et de L r dans L∞ . Enfin, à l’aide du théorème de Marcinkiewicz, nous pouvons alors conclure. 6.3 . r . s L’espace M(H (R ) → H (Rd )) et son prédual Zr,−s . d Maintenant, on introduit les espaces de multiplicateurs singuliers entre les espaces de sobolev . r . s homogènes H et H ³ . r¡ ¢ . s¡ ¤ £ ¢´ Définition 6.3.1 Soient r, s ∈ − d2 , d2 tels que r ≥ s. Alors on définit M H Rd → H Rd comme un sous-espace de distributions f tel qu’ il existe une constante C sachant que pour tout . s ϕ ∈ S, on a ϕf ∈ H et kϕfkH. s ≤ C kϕkH. r On définit ainsi la norme k.kM³H. r →H. s ´ par kfkM³H. r →H. s ´ = sup ϕ∈S kϕf kH. s kϕkH. r Puisqu’on a |hfϕ, ψi| . r kψk . −s ϕ,ψ∈S kϕkH kfkM³H. r →H. s ´ = sup on trouve 6.3.1 H ³.r ³ . −s . s´ . −r ´ M H →H =M H →H Produit de deux distributions . r Maintenant, on vérifie que le produit entre une distribution dans H et une distribution dans . s ¡ ¢ H est bien défini comme une distribution dans S 0 Rd dés que r ≥ −s. Le théorème suivant décrit les propriétés du produit que nous aurons à utiliser par la suite dont la démonstration nous a été signalée par P.G. Lemarié. £ ¤ Théorème 6.3.1 Soient r, s, θ ∈ − d2 , d2 tels que r ≥ −s. 185 (i) Si r > −s, posons θ = d2 − (r + s). Alors il exsite une constane C (r, s) ≥ 0 telle que pour ¡ ¢ tout ϕ, ψ et ω ∈ S Rd , on a |hϕψ, ωi| ≤ C (r, s) kϕkH. r kψkH. s kωk . θ (6.3.1) H ¡ ¢ (ii) Si r = −s, alors il exsite une constane C (r) ≥ 0 telle que pour tout ϕ, ψ et ω dans S Rd , on a ° d ° ´ ³ ° ° b° 2 |hϕψ, ωi| ≤ C (r) kϕkH. r kψk . −r kb ω kL1 + °|ξ| 2 ω H (6.3.2) L Preuve. (i) Remarquons en premier lieu qu’on a θ + r + s = d 2 donc ¤ £ avec r, s, θ ∈ − d2 , d2 . On a θ + r > 0 et θ + s > 0 On peut supposer que r > 0 et s > 0. Il y a deux cas à considérer 1. θ ≥ 0 : On utilise les injections de Sobolev . r . s . θ H ⊂ Lp1 , H ⊂ Lp2 et H ⊂ Lp3 avec 1 1 1 1 r 1 s 1 θ + + = − + − + − =1 p1 p2 p3 2 d 2 d 2 d 2. θ < 0 : On peut en effet écrire ° ³ ´° ° b ° kϕψk . −θ = °|ξ|−θ ϕ b∗ψ ° 2 H L ³°³ ´ ¯ ¯° ¯ b ¯° −θ −θ ° ≤2 ϕ| ∗ ¯ ψ ° |ξ| |b ¯° L2 ¯ ¯´ °³ ° ´ ¯b¯ ° ° + ° |ξ|−θ ¯ψ ϕ|° 2 ¯ ∗ |b L Pour montrer ce théorème, nous utilisons donc les espaces de Lorentz : d pour α ∈ ]0, d[ , |ξ|−α ∈ L α ,∞ ; 186 Pour p1 , p2 ∈ (1, ∞) et q1 , q2 ∈ [1, ∞], le produit ponctuel (f, g) → fg envoie continûement Lp1 ,q1 × Lp2 ,q2 dans Lp,q avec 1 1 1 1 1 1 + = , + = dés que p > 1 et q ≥ 1 p1 p2 p q1 q2 q et le produit de convolution (f, g) → f ∗ g envoie continûement Lp1 ,q1 × Lp2 ,q2 dans Lp,q avec 1 1 1 1 1 1 + − 1 = 0, + = dés que 1/ p0 > 0 et q ≥ 1 p1 p2 p q1 q2 q Puisque 0 L2,2 = L2 et Lp,q ⊂ Lp,q pour q ≤ q0 en définissant 1 1 (r + θ) 1 s 1 1 1 1 = + = + dés que + = et p1 2 d p2 2 d p1 p2 2 on obtient °³ ´ ¯ ¯° ¯ b ¯° ° −θ ϕ| ∗ ¯ ψ ° |ξ| |b ¯° L2 ° ° °b° °ψ ° p ,2 Lp1 ,2 L 2 ° ° ° ° b° ≤ C 0 k|ξ|r ϕ b kL2 °|ξ|s ψ 2 ° ° ° ° ≤ C °|ξ|−θ ϕ b° L 00 ≤ C kϕkH. r kψkH. s Des estimations analogues sont vraies pour ¯ ¯´ °³ ° ° ° −θ ¯ b ¯ ϕ|° ° |ξ| ¯ψ¯ ∗ |b L2 . θ . −θ D’où, on obtient (6.3.1) par dualité entre H et H 187 . (ii) La démonstration est analogue au cas (2) : si r = 0, le résultat est immédiat puique ω kL1 kωkL∞ ≤ C kb Si r > 0, on écrit ϕ∗ω b )kL2 kϕωkH. r = k|ξ|r (b ≤ C2r (k(|ξ|r |b ϕ|) ∗ |b ω |kL2 + k(|ξ|r |b ω|) ∗ |b ϕ|kL2 ) et on utilise les injections suivantes L2 ∗ L1 ⊂ L2 et Lp1 ,2 ∗ Lp2 ,2 ⊂ L2 avec 1 1 r 1 (d/2 − r) 1 = + et = + p1 2 d p2 2 d ce qui achève la démonstration du théorème. ¤ £ Corollaire 6.3.2 Soient r, s ∈ − d2 , d2 tels que r ≥ −s. Alors le produit ponctuel (f, g) → fg . r . s ¡ ¢ se prolonge en un opérateur bilinéaire défini sur H × H à valeurs dans S 0 Rd . Dû au théorème 6.3.1, on peut introduire l’espace de Banach suivant : ¤ £ Définition 6.3.2 Soient r, s ∈ − d2 , d2 tels que r ≥ −s. Alors on définit Zr,−s comme un ¡ ¢ sous-espace de S 0 Rd de distributions f qui peut être ecrite sous la forme d’une series f= P fn gn n∈N avec P n∈N kfn kH. r kgn kH. s < ∞ 188 muni de la nome kfkZr,−s = min f ½ P n∈N kfn kH. r kgn kH. s : f = P fn gn n∈N ¾ ³ . r¡ ¢ . s¡ ¢´ On débute par le lemme suivant sur l’espace M H Rd → H Rd Lemme 6.3.1 Soit 0 ≤ r < d2 et |s| ≤ r. Alors ³ . r¡ ¢ ³ . r¡ ¢ . s¡ . s¡ ¢´ ¢´ (i) Pour ω ∈ S et f ∈ M H Rd → H Rd , f ∗ ω ∈ M H Rd → H Rd et kf ∗ ωkM³H. r . s ´ (Rd )→H (Rd ) ≤ kωkL1 kfkM³H. r . s ´ (6.3.3) (Rd )→H (Rd ) ³ . r¡ ¢ . s¡ ¢´ (ii) Il existe une constante C(r) telle que pour tout ω ∈ S et f ∈ M H Rd → H Rd , ³ . r¡ ¢ . s¡ ¢´ on a f ω ∈ M H Rd → H Rd et kfωkM³H. r . s (Rd )→H (Rd ) ´ ° d ³ ° ≤ C(r) kb ω kL1 + °|ξ| 2 ° ´ ° ω b ° 2 kfkM³H. r L . s ´ (Rd )→H (Rd ) (6.3.4) Preuve. (i) C’est immédiat à vérifier : pour tout ϕ et ψ ∈ S , on peut écrire hω ∗ f, ϕψi = . r Z ω(y) hf(x), ϕ(x + y)ψ(x + y)i dy . s et comme les normes de H et H sont invariants par translation, on peut en déduire le résultat. (ii) L’inégalité (6.3.4) est une conséquence direct de (6.3.2). ³ . r¡ ¢ . s¡ ¢´ Proposition 6.3.1 Soit 0 ≤ r < d2 et |s| ≤ r. Alors M H Rd → H Rd est un espace de Banach. Plus précisement, il est le dual de l’espace Zr,−s . Preuve. La démonstration de cette proposition ne présente aucune difficulté. Nous observons d’abord que ³ ´ ³ ´ o n (Zr,−s )∗ = f ∈ S 0 Rd : ∃C ≥ 0, ∀ϕ ∈ S Rd |hf, ϕi| ≤ C kϕkZr,−s Puisque kϕψkZr,−s ≤ kϕkH. r kψk . −s H 189 on a immédiatement ´´ ³ . r³ ´ . s³ (Zr,−s )∗ ⊂ M H Rd → H Rd Réciproquement, il est facile de remarquer que chaque ϕ ∈ S appartient à Zr,−s et qu’on peut écrire ϕ= P n∈N avec ϕn , ψ n ∈ S où P n∈N Nous doit alors démontrer que ϕn ψn (dans S 0 ) kϕn kH. r kψ n k . −s ≤ 2 kϕkZr,−s H hf, ϕi = P hf, ϕn ψ n i n∈N Pour cela, introduisons une fonction radiale ω ∈ S, avec ω(0) = 1 et Z ωdx = 1 Rd Pour R > 0, on définit ¡ ¢ ω R (x) = ω R−1 x et CR (x) = Rd ω (Rx) Posons fR = CR ∗ (ω R f) Remarquons qu’on a fR ∈ S , fR → f dans S 0 quand R → ∞ et évidemment ° d ° ´ ³ ° ° ω kL1 + °|ξ| 2 ω b ° 2 kfkM³H. r →H. s ´ kfR kM³H. r →H. s ´ ≤ C (r) kωkL1 + kb L enfin, on trouve hfR , ϕi = P n∈N hfR , ϕn ψ n i , lim hfR , ϕi = hf, ϕi R→∞ lim hfR , ϕn ψn i = hf, ϕn ψ n i R→∞ 190 et P sup hfR , ϕn ψn i < ∞ n∈N R>0 Le théorème de convergence dominée de Lebesgue fournira alors la proposition 6.3.1. 6.3.2 Les opérateurs différentiels et intégales fractionnaires Nous allons maintenant introduire les opérateurs qui font l’objet de notre étude. Distinguons les deux classes d’opérateurs suivantes Définition 6.3.3 Soit ω0 ∈ D tel que / supp ω 0 ω 0 ψ0 = 1 et 0 ∈ Alors, . −s,∞ (i) On définit l’opérateur différentiel fractionnaire Dρ (ρ > 0) sur B ∞ Dρ f = P j∈Z . −s,∞ L’opérateur Dρ applique B ∞ , s > 0, par ¢¢ ¡ ¡ F −1 |ξ|ρ ω 0 2−j ξ ∗ ∆j f . −(s+ρ),∞ dans B ∞ continûement. . −s,∞ (ii) On définit l’opérateur d’intégrale fractionnaire I ρ (0 < ρ < s) sur B ∞ I ρf = P j∈Z . −s,∞ L’opérateur I ρ applique B ∞ , s > 0, par ¡ ¡ ¢¢ F −1 |ξ|−ρ ω 0 2−j ξ ∗ ∆j f . −(s+ρ),∞ dans B ∞ continûement. Avec ces notations, il est aisé de vérifier que pour s > 0 et 0 < ρ < s, on a l’dentité . −s,∞ Dρ I ρ = I ρ Dρ = Id sur B ∞ De plus, on a Dρ Dσ = Dρ+σ et I ρ I σ = I ρ+σ 191 . −s,∞ En plus, I ρ et Dρ sont auto-adjoints: en effet, si f ∈ B ∞ Z et Z XZ ρ (D f ) .gdx = ρ (D ∆j f) .gdx = j∈Z XZ ρ (I f) .gdx = et g ∈ S, il vient XZ f (Dρ ∆j g) dx XZ f (I ρ ∆j g) dx j∈Z ρ (I ∆j f ) .gdx = j∈Z j∈Z ³ . r¡ ¢ . s¡ ¢´ On doit alors démontrer le résultat en considérant le prédual Zr,−s de M H Rd → H Rd . Proposition 6.3.2 Soit 0 ≤ r < d 2 et |s| < r. Alors (i) Si 0 < ρ < r + s, alors Dρ envoie Zr,s dans Zr,s−ρ continûement (ii) Si 0 < ρ < r − s, alors I ρ envoie Zr,s dans Zr,s+ρ continûement De plus, les opérateurs Dρ envoie Zr,r dans Zr,r−ρ continûement (0 < ρ < 2r) Preuve. Avant de prouver ce résultat, remarquons que Dρ et I ρ s’écrivent sous la forme ³ ρ ´N ³ ρ ´N et I ρ = I N Dρ = D N d’où, pour démontrer cette proposition, on revient à la définition de l’opérateur différentiel Dρ pour 0 < ρ < 1. On a alors la formule de l’opérateur différentiel Dρ pour tout f ∈ S ρ D f = C (ρ) Z f (x) − f(y) Rd 192 |x − y|d+ρ dy où C (ρ) est une constante positive. Alors on aura Dρ (fg) (x) = f(x)Dρ g(x) + g(x)Dρ f(x) − C (ρ) Z [f (x) − f(y)] [g(x) − g(y)] |x − y|d+ρ Rd dy En utilisant le paraproduit, on écrit ( si s < ρ) f g = π (g, f) + R (f, g) avec π (g, f) = P Sj−2 f ∆j g = j∈Z et R(f, g) = P 3 P P Sj+3 g∆j f = j∈Z Ceci entraîne ∆j+l (Sj−2 f∆j g) j∈Z l=−3 P Sj+4 (Sj−2 f∆j g) j∈Z Dρ (f g) = fDρ g + π (g, Dρ f) + R(Dρ f, g) − C (ρ) (A + B) avec A(x) = P j∈Z et B(x) = P j∈Z Z Z [Sj−2 f(x) − Sj−2 f(x − y)] [∆j g(x) − ∆j g(x − y)] |y|d+ρ dy [Sj+3 g(x) − Sj+3 g(x − y)] [(∆j f(x) − ∆j f(x − y))] |y|d+ρ dy Examinons chacun des quatres termes. On observe le premier terme résulte trivialement de kfDρ gkZr,s−ρ ≤ kfkH. r kDρ gk . s−ρ ≤ C kfkH. r kgkH. s H On observera que kπ (g, Dρ f )kZr,s−ρ ≤ P j∈Z ≤C kSj−2 Dρ fkH. r k∆j gk . s−ρ H à P !1 2 4 −jρ j∈Z 193 kSj−2 D ρ f k2. r H kgkH. s et P j∈Z 4−jρ kSj−2 Dρ fk2H. r ≤ C P 4−jρ j∈Z = C0 P k∈Z P k≤j−3 4k(ρ+r) k∆k f k2L2 4kr k∆k fk2L2 ainsi que kπ (g, Dρ f )kZr,s−ρ ≤ C kfkH. r kgkH. s De façon analogue, on écrit kR(Dρ f, g)kZr,s−ρ ≤ P j∈Z ≤C kSj+3 gkH. r k∆j Dρ fk . s−ρ H à !1 2 P j∈Z 4−j(r−s) kSj+3 gk2H. r kfkH. r et P j∈Z 4−j(r−s) kSj+3 gk2H. r ≤ C 0 P 4−j(r−s) j∈Z = C” P k∈Z P k≤j+2 4kr k∆k gk2L2 4ks k∆k gk2L2 ainsi kR(Dρ f, g)kZr,s−ρ ≤ C kfkH. r kgkH. s en ce qui concerne A, on a kAkZr,s−ρ ≤ P j∈Z Z kS f(x) − S f(x − y)k . r k∆ g(x) − ∆ g(x − y)k . s−ρ j−2 j−2 j j H H |y|d+ρ Alors, on écrit pour tout h ∈ S et |θ| < Z k(h(x) − h(x − y)k . θ H |y|d+ρ d 2 ¯ ¯ ZZ ¯ ¯ iξ.y 2 ¯b ¯2 2θ ¯1 − e ¯ dy = dydξ ¯h (ξ)¯ |ξ| |y|d+ρ Z ¯ ¯2 ¯ ¯ = C (θ, ρ) ¯b h (ξ)¯ |ξ|2θ+ρ dξ 194 dy cela entraîne P kAkZr,s−ρ ≤ C ≤C j∈Z 0 à kSj−2 f k . r+ ρ2 k∆j gk . s− ρ2 H P −j ρ2 4 j∈Z H !1 2 2 kSj−2 f k . r+ ρ2 H kgkH. s Ceci donne kAkZr,s−ρ ≤ C kfkH. r kgkH. s et de façon semblable, on a kBkZr,s−ρ ≤ P j∈Z Z kS g(x) − S g(x − y)k . r k∆ f(x) − ∆ f (x − y)k . s−ρ j+3 j+3 j j H H d+ρ |y| ainsi kBkZr,s−ρ ≤ P j∈Z ≤C 0 kSj+3 gk . r+ ρ2 k∆j fk . s− 2ρ H à P −j 4 (ρ+r−s) 2 H kSj+3 gk . r+ ρ2 H j∈Z !1 2 2 il vient finalement kBkZr,s−ρ ≤ C kfkH. r kgkH. s Tout cela mis ensemble donne kDρ (fg)kZr,s−ρ ≤ C kfkH. r kgkH. s La même démonstration se fait pour r = s en écrivant Dr (fg) = fDr g + gDr f − C (ρ) (A + B) 195 kfkH. r dy Maintenant, on considère I ρ (f g) .On écrit fg = P 2 P P Sj−2 g∆j f + j∈Z ∆j f ∆j+l g + j∈Z l=−2 = I + II + III P Sj−2 f∆j g j∈Z On contrôle aisement I ρ (I) : On écrit Ψρ = 2 P l=−2 et ρ I (I) = P j∈Z d’où Z ³ ³ ´´ F −1 |ξ|−ρ ψ 0 2−l ξ ¡ ¢ 2j(d−ρ) Ψρ 2j y Sj−2 g (x − y) ∆j f (x − y) dy kI ρ (I)kZr,s−ρ ≤ kΨρ kL1 P j∈Z ≤ C kfkH. r à 2−jρ kSj−2 gkH. r k∆j f k . s+ρ H P !1 2 j(s−r) 2 j∈Z ≤ C kfkH. r kgkH. s kSj−2 gk2H. r , (s < r) Le contrôle de I ρ (II) est aussi simple. En effet, grâce à l’injection ³.r . −s−ρ ´ . −s−r−ρ,∞ ⊂ B∞ M H →H . s+r+ρ,1 et à la densité de S dans le prédual B 1 . −s−r−ρ,∞ de B ∞ , montre que kI ρ (II)kZr,s−ρ ≤ C kI ρ (II)k . s+r+ρ,1 B1 ≤C P 2 P j∈Z l=−2 kI ρ (∆j f ∆j+l g)k . s+r+ρ,1 B1 On déduit de l’inégalité suivante ∀F ∈ L1 , kI ρ (Sj+5 F )k . s+r+ρ,1 ≤ C2j(s+r) kF kL1 B1 196 que kI ρ (II)kZr,s−ρ ≤ C par conséquent (s+r) ρ kI (II)kZr,s−ρ ≤ 5C4 2 P P j∈Z l=−2 à P j∈Z 2j(s+r) k∆j f kL2 k∆j+l gkL2 !1 2 jr 4 k∆j fk2L2 × Ã P !1 2 js 4 j∈Z k∆j gk2L2 Donc, on a kI ρ (II)kZr,s−ρ ≤ C kf kH. r kgkH. s Dans l’ordre d’établir I ρ (III), on écrit G = I ρ g (g = Dρ G). On écrit alors Dρ (Sj−2 f∆j g) (x) = Sj−2 f(x)∆j g(x) + Sj−2 Dρ f(x)∆j G(x)− Z [Sj−2 f (x) − Sj−2 f(x − y)] × [∆j G(x) − ∆j G(x − y)] dy − C (ρ) |y|d+ρ D’où, on trouve I ρ (III) = IV − V + C (ρ) V I avec IV = P j∈Z V = P j∈Z et Z VI = P Sj+3 G∆j f j∈Z ¡ ¢ 2j(d−ρ) Ψρ 2j y Sj−2 Dρ f (x − y) ∆j G (x − y) dy P j∈Z avec Sj−2 f∆j G = fG − Z Z ¡ ¢ Lj (f) × Kj (G) 2j(d−ρ) Ψρ 2j z dydz |y|d+ρ Lj (f) = Sj−2 f(x − z) − Sj−2 f(x − z − y) Kj (G) = ∆j G(x − z) − ∆j G(x − z − y) 197 On écrit alors kIV kZr,s−ρ ≤ kfkH. r kGk . s+ρ + H d’où kIV kZr,s−ρ ≤ C kf kH. r kGk . s+ρ + H P j∈Z à kSj+3 GkH. r k∆j f k . s+ρ H !1 2 P j(s+ρ−r) 2. r 4 kSj+3 Gk H j∈Z et enfin, puisque s + ρ < r, on déduit kIV kZr,s−ρ ≤ C kfkH. r kGk . s+ρ ≤ C 0 kf kH. r kgkH. s H Ensuite, on a kV kZr,s−ρ ≤ kΨρ kL1 D’où kV kZr,s−ρ et enfin X 2−jρ kSj−2 Dρ fkH. r k∆j Gk . s+ρ H j∈Z 1 2 X 2 −jρ ρ ≤ C kGk . s+ρ 4 kSj−2 D fk . r H H j∈Z kV kZr,s−ρ ≤ C kDρ fk . r−ρ kGk . s+ρ ≤ C 0 kfkH. r kgkH. s H H Dans le but de contrôler V I, on utilise la propriété de l’invariance par translation de la norme . t ¢ ¡ de l’espace de Sobolev pour écrire que pour tout z ∈ Rd , pout tout t ∈ − d2 , d2 et tout F ∈ H : kF (x − z)k . t = kF k . t H ainsi que kV IkZr,s−ρ ≤ kΨρ kL1 Ensuite, on écrit P j∈Z Z −jρ 2 H kLj (f)kH. r kKj (G)k . s+ρ H |y|d+ρ Z kS f(x) − S f(x − y)k2. r j−2 j−2 H |y|d+ρ 198 dy ≤ C kSj−2 f k2. r+ ρ2 H dy et Z k∆j G(x) − ∆j G(x − y)k2. s+ρ H |y|d+ρ dy ≤ C k∆j Gk2. r+ 3ρ H 2 on trouve kV IkZr,s−ρ ≤ C sachant que kV IkZr,s−ρ ≤ C à P j∈Z P j∈Z 2−jρ kSj−2 fk . r+ ρ2 × k∆j Gk . r+ 3ρ H !1 2 −jρ 2 2 kSj−2 fk . r+ ρ 2 H × H à P 2 !1 2 −jρ 2 j∈Z 2 k∆j Gk . r+ 3ρ H 2 et enfin kV IkZr,s−ρ ≤ C kfkH. r kGk . s+ρ ≤ C 0 kf kH. r kgkH. s H ce qui achève la démonstration. Nous sommes en mesure de démontrer le théorème suivant Théorème 6.3.3 Soient 0 ≤ s < r < d 2 et 0 < ρ ≤ r + s. Alors ³ . r¡ ¢ ³ . r¡ ¢ . s¡ . s−ρ ¡ ¢´ ¢´ Rd (i) si f ∈ M H Rd → H Rd alors Dρ f ∈ M H Rd → H ³ . r¡ ¢ ³ . r¡ ¢ . s¡ . s+ρ ¡ ¢´ ¢´ (ii) si f ∈ M H Rd → H Rd alors I ρ f ∈ M H Rd → H Rd . r . ρ−s Preuve. On établit (i). Soient ϕ ∈ H et ψ ∈ H (ρ − s ≤ r) . Alors Dρ (ϕψ) ∈ Zr,−s d’où |hf, Dρ (ϕψ)i| ≤ kfkM³H. r →H. s ´ kDρ (ϕψ)kZr,−s ≤ C kf kM³H. r →H. s ´ kϕkH. r kψk . ρ−s H ³ . r¡ ¢ ³.r . s´ . s−ρ ¡ ¢´ donc Dρ applique M H → H sur M H Rd → H Rd On établit (ii). Soit −r < ³ . r¡ ¢ ³ . r¡ ¢ . σ¡ . s¡ ¢´ ¢´ σ < s < r. Soient f ∈ M H Rd → H Rd et g ∈ M H Rd → H Rd et posons 199 ρ = s − σ. Soient ϕ et ψ ∈ S. Alors, on a |hI ρ f, ϕψi| = |hf, I ρ (ϕψ)i| ≤ kfkM³H. r →H. σ ´ kI ρ (ϕψ)kZr,−s ≤ C kfkM³H. r →H. σ ´ kϕkH. r kψk . −s H ³ . r¡ ¢ ³.r . σ´ . s¡ ¢´ sur M H Rd → H Rd . ce qui achève la démonstraDonc I ρ applique M H → H tion. 6.4 Paramultiplicateurs et multiplicateurs ponctuels ¡ ¢ Rappellons pour commencer qu’à tout opérateur linéaire faiblement T continu de D Rd dans ¡ ¢ ¡ ¢ D0 Rd correspond un noyau-distribution K ∈ D0 Rd × Rd ; On suppose qu’en dehors de la diagonale, la restriction de ce noyau est une fonction intégrable K (x, y) vérifiant les estimations suivantes : |K (x, y)| ≤ C |x − y|−d ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¡ ¢¯ ¯K (x, y) − K x0 , y ¯ ≤ C ¯x − x0 ¯- |x − y|−d−- pour ¯x − x0 ¯ ≤ 1 |x − y| 2 ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¢¯ ¡ ¯K (x, y) − K x, y0 ¯ ≤ C ¯y − y 0 ¯- |x − y|−d−- pour ¯y − y 0 ¯ ≤ 1 |x − y| 2 (P1) (P2) (P3) Quand ces trois conditions sont vérifiées, on dit que T est un opérateur d’intégrale singulière (SIO). Le théorème de David et Journé donne une condition nécessaire et suffisante pour qu’un SIO soit continu sur L2 . Une fois cette continuité acquise, on a : T : Lp → Lp , 1 < p < ∞ L∞ → BMO L1 → L1,∞ H1 → L1 Une propriété incontournable dans les problèmes de continuité des opérateurs d’intégrales singulières est la propriété d’action bornée du groupe affine Q dont nous rappelons la définition [M]. 200 ¡ ¢ Définition 6.4.1 Un élément λ de Q est un couple (t, u) t ∈ R∗ , u ∈ Rd agissant sur Rd par λ.x = u + tx Si f est une fonction sur Rd , on définit −d λ.f = fλ par fλ (x) = t f µ x−u t ¶ ³ x ∈ Rd ´ On a la définition suivante ¡ ¢ ¡ ¢ Définition 6.4.2 Si T : D Rd → D0 Rd est un opérateur, on définit λ.T = Tλ par hTλ f, gi = td hT fλ , gλ i (f, g ∈ D) de sorte que le noyau distribution de T a la densité K(x, y) hors de la diagonale, celui de Tλ a la densité td K (u + tx, u + ty) ¡ ¢ ¡ ¢ On dit que l’opérateur T : D Rd → D0 Rd vérifie la propriété d’action bornée si l’ensemble des opérateurs Tλ (λ ∈ Q) est bornée (dans l’espace des opérateurs faiblement continus de D → D0 ) . Rappelons enfin la définition de la distribution ( modulo les constantes) T (1) ∈ D0 /C qui joue un rôle essentiel comme dans le théorème de David et Journé. Pour toute fonction g ∈ D0 ( i.e. g est une fonction de D d’intégrale nulle), la distribution T ∗ (g), où T ∗ est le transposé de T coïncide hors du support de g avec une fonction intégrable. Définition 6.4.3 On désigne par T (1) l’élément de (D0 )0 =D0 /C tel que hT (1), gi = h1, T ∗ (g)i , g ∈ D0 Il est naturel de se demander comment agit un SIO sur d’autres espaces comme les espaces de Besov homogènes. Le premier résultat important dans cette direction est le théorème suivant de P.G.Lemarié-Rieusset [Lem1] 201 Théorème 6.4.1 (Lem1) Soient ∈ ]0, 1] et T ∈ SIO vérifiant (P 2) et la propriété d’action . s,q . s,q bornée. Si T (1) = 0 alors T est un operateur continu de B p dans B p , pour tout s ∈ ]0, [ et tous p, q ∈ [1, ∞] Soit β une distribution tempéréé que nous appellerons le facteur du paraproduit; On définit le paraproduit π (β, f) comme la somme de la série de fonctions C ∞ +∞ P ∆j βSj−3 f j=−∞ lorsque celle-ci converge dans S’où f est une distribution tempéréé. Dans toute la suite, β sera . 0,∞ un élément fixé de B p et Πβ désignera l’opérateur de paraproduit de facteur β. Nous donnons une défintion des espaces BMOps,q inspirée de celle de [Lem2]. . 0,∞ Définition 6.4.4 (BMOps,q ) Soit β ∈ B p . β appartient à l’espace BMOps,q si . s,q . s,q Πβ : B p → B p On a alors facilement un critère de continuité de Besov Théorème 6.4.2 Soit T ∈ SIO vérifiant (P 2). Alors les assertions suivantes sont équivalentes. . s,q . s,q (i) T est un operateur continu de B p dans B p pour tout s ∈ ]0, [; (ii) T vérifie la propriété d’action bornée et T (1) ∈ BMOps,q . Preuve. Ce théorème est malgré son nom un corollaire du théorème et de la définition . s,q . s,q précédente. Si T est continu de B p dans B p , T vérifie la propriété d’action bornée et alors . 0,∞ T (1) = β ∈ B∞ . Πβ étant continu sur L2 , vérifie la propriété d’action bornée et alors T0 = T − Πβ aussi ainsi que les propriétés (P 1), (P 2), (P 3) et T (1) = 0. D’après le théorème 6.4.1, T0 est . s,q . s,q continu de B p dans B p pour tout s ∈ ]0, [. Par différence, on a de même la propriété Πβ , 202 ce qui implique β ∈ BM Ops,q . Réciproquement, si T vérifie la propriété d’action bornée et T (1) ∈ BMOps,q , alors . s,q . s,q T = T0 + Πβ est continu de B p dans B p 6.5 . L’espace Qr . Définition 6.5.1 Désignons par Qr l’espace définit par . Qr = ( . r f ∈ BMO /∀g ∈ H : P j∈Z . r ∆j (f)Sj−3 (g) ∈ H ) . Remarque 18 Qr = BMO2r,2 ⊂ BMO . r . Le but de cette section est de montrer que les deux espaces X et Qr sont liés par la relation . r . X = ∇r Qr (0 < r < 1) . Nous commençons par la caractérisation suivante de Qr . Théorème 6.5.1 Soit f ∈ BMO. Les propriétés sivantes sont équivalentes ° ° °P ° ° ° ∀g ∈ H : ° ∆j (f )Sj−3 (g)° ≤ C kgkH. r °j∈Z °.r . r ((1)) H . r ∀g ∈ H : Z P j∈Z 4jr |∆j (f )|2 |Sj−3 (g)|2 dx ≤ C kgk2H. r ° ° °P ° ° ° ∀ ( j ) ∈ ±1N , ∀g ∈ H : ° ≤ C kgkH. r j ∆j (f)Sj−3 (g)° °j∈Z °.r . r ((2)) ((3)) H Preuve. (2)⇒(3) et (3)⇒(1) sont immédiats. Pour (1)⇒(3) : Soit T l’operateur défini par T :f → P j∈Z 203 j ∆j (f) T a pour noyau K(x, y) = P j∈Z jd ∨ j2 ω ¡ j ¢ 2 (x − y) qui est un noyau standard vérifiant |K (x, y)| ≤ C 2jd P j∈Z (1 + 2j |∇x K (x, y)| + |∇y K (x, y)| ≤ C De plus, T est faiblement continu et |x − y|) P d+1 ≤ C |x − y|−d 2j(d+1) j∈Z (1 + 2j |x − y|) d+2 ≤ C |x − y|−d−1 T (1) = T t (1) = 0 Donc, d’après le théorème de David et Journé T est un operateur de Caldéron-Zygmund et . r d’après le théorème 6.4.1, T est continu sur H . Pour montrer l’implication, il faut montrer . . que T est continu sur Qr . Soit donc f ∈ Qr . On note U = T ◦ Πf Comme f ∈ BMO, Πf est un operateur de Caldéron-Zygmund qui vérifie Πf (1) = f et Πtf (1) = 0 Donc, d’après un théorème de composition de P.G.Lemarié-Rieusset, U ∈ CZO. Par hypothèse, . r Πf est continu sur H donc U aussi, ce qui implique d’après le théorème 6.4.2 : U(1) = T (f ) ∈ . Qr . Pour montrer (3) ⇒ (2), on utilise l’inégalité de Kintchine ¯2 ° °¯ ¯ ° X °¯X ¯ ° °¯ ¯ ° ¯ E° |aj |2 j aj ¯ ° = °¯ ¯ ° °¯ j j 204 Pour cela, on écrit kgk2H. r En prenant l’espérance sur les kgk2. r H ° °2 °P ° ° ° ≥C° ∆ (f)S (g) ° j−3 °j∈Z j j °.r H ¯2 ¯ Z ¯ ¯P ¯ ¯ \ ∆ = C |ξ|2r ¯ (f )S (g) (ξ) ¯ dξ j−3 ¯ ¯j∈Z j j ¯ ¯ Z ¯ ¯2 ¯ ¯ P jr \ 2 j ∆j (f )Sj−3 (g) (ξ)¯ dξ ≥C ¯ ¯ ¯j∈Z j, on obtient Z ≥ CE ¯2 ¯ ¯ ¯P ¯ ¯ \ 2jr j ∆j (f)S (g) (ξ) ¯ dξ ¯ j−3 ¯ ¯j∈Z ¯ ¯2 Z ¯ ¯P ¯ ¯ \ ≥ C E ¯ 2jr j ∆j (f)S j−3 (g) (ξ)¯ dξ ¯ ¯j∈Z En utilisant l’inégalité de Kintchine, on trouve kgk2. r H ≥C =C Z P j∈Z Z P j∈Z ¯ ¯2 ¯ ¯ \ 4jr ¯∆j (f)S j−3 (g) (ξ)¯ dξ 4jr |∆j (f)|2 |Sj−3 (g)|2 dx ce qui achève la démonstration. . r On a le même type de caractérisation pour X , Théorème 6.5.2 Soit f ∈ BMO−r . Les propriétés sivantes sont équivalentes ° ° °P ° ° ° ∀g ∈ H : ° ∆j (f)Sj−3 (g)° °j∈Z ° . r L2 . r ∀g ∈ H : Z P j∈Z ≤ C kgkH. r |∆j (f)|2 |Sj−3 (g)|2 dx ≤ C kgk2H. r ° ° °P ° ° ° ∀ ( j ) ∈ ±1N , ∀g ∈ H : ° j ∆j (f )Sj−3 (g)° °j∈Z ° . r L2 205 ≤ C kgkH. r (6.5.1) (6.5.2) (6.5.3) Preuve. La démonstration est essentiellement la même que celle de la proposition précédente en vertu du corollaire 1.3.6. Le but de ce paragraphe est démontrer le résultat suivant Théorème 6.5.3 ∀r ∈ (0, 1), on a . . r X = ∇r Qr . r Preuve. Soient f ∈ BMO−r et g ∈ H . On peut écrire fg = P ∆j (f) Sj−3 (g) + j + P j P ∆j (g) Sj−3 (f) + j P j ¢ ¡ Sj−3 ∆j (g) ∆0j (f) ¡ ¢ ∆0j ∆j (g) ∆0j (f) avec ∆0j = ∆j+2 + ∆j+1 + ∆j + ∆j−1 + . −r,∞ Pour le second terme, comme f ∈ B ∞ , on a kSj−3 (f)kL∞ ≤ C2jr donc k∆j (g) Sj−3 (f)k2L2 = Z |∆j (g) Sj−3 (f )|2 dx ≤ C4jr k∆j (g)k2L2 d’où donc ° ° °k∆j (g) Sj−3 (f )k 2 ° 2 ≤ C kgk . r L l H P j ∆j (g) Sj−3 (f) ∈ L2 Pour le troisième terme, le même raisonnement donne P j ¢ ¡ ∆0j ∆j (g) ∆0j (f) ∈ L2 car ° ° 0 °∆j (f)° ∞ ≤ C2jr L 206 Pour le dernier terme, on prend h ∈ L2 et on écrit ¯* ¯ +¯ ¯ Z ¯ P ¯ ¯P ¯ ¢ ¡ ¯ ¯ ¯ ¯ Sj−3 ∆j (g) ∆0j (f) , h ¯ = ¯ 2jr ∆j (g) 2−jr ∆0j (f ) Sj−3 (h) dx¯ ¯ ¯ j ¯ ¯j ¯ ° ° ° P° ≤ °2jr ∆j (g)°L2 °2−jr ∆0j (f) Sj−3 (h)°L2 j ≤ kgkH . r °° ° ° °° −jr 0 ° ° 2 ∆j (f) Sj−3 (h)°L2 ° 2 l °° ° ° ° ° ° ° ≤ C kgkH. r °°2−jr ∆0j (f ) Sj−10 (h)°L2 + °2−jr ∆0j (f ) ∆”j (h)°L2 ° 2 l ≤ C kgkH. r khkL2 On a donc ° ° °P ° ° ° f ∈ X ⇔ ° ∆j (f )Sj−3 (g)° °j ° . r L2 . r Si f ∈ X , alors ≤ C kgkH. r f = ∇r h avec h ∈ BMO et Z P j avec donc Z . |∆j (∇r h)|2 |Sj−3 (g)|2 dx ≤ C kgk2. r H ´ © ³ ª cj h ⊂ 2j−1 < |ξ| < 2j+1 sup p ∆ P j∈Z 4jr |∆j (h)|2 |Sj−3 (g)|2 dx ≤ C kgk2. r H . r . . ce qui entraîne h ∈ Qr et donc X ⊂ ∇r Qr . Inversement, si h ∈ Qr , on pose f = ∇r h avec f ∈ BMO−r Alors, on a Z P j∈Z ¯ ¯2 4jr ¯∆j (∇−r f )¯ |Sj−3 (g)|2 dx ≤ C kgk2H. r 207 donc Z . r P j∈Z |∆j (∇r h)|2 |Sj−3 (g)|2 dx ≤ C kgk2. r H ce qui entraîne h ∈ X . Ce qui achève la démonstration. 208 Bibliographie [AH] Adams,D.R., and Hedberg,L.I.,: Functions space and potentiel theory, springer-verlag, Berlin-Heidelberg-New york, 1996. [A1] Adams,D.R., On the existence of capacity strong type estimates in Rd , Ark. mat. 14(1976), 125-140. [A2] Adams,.D.R., Weighted nonlinear potential theory, Trans. Amer. Math. Soc. 97 (1986), 73-94. [AM] Adams,D.R., and Meyers, N.G, Bessel potentials, inclusions relations among lasses of exceptional sets, Indiana. Univ. Math. J. 22(1973), 873-905. [Ar] Aronszajn, N., Potentials Besseliens, Ann.Inst. Fourier (Grenoble), 15(1965), 43-58. [AMS] Aronszajn, N., Mulla, F., and Szeptycky, P., On spaces of potentials connected with Lp -classes, Ann.Inst. Fourier (Grenoble), 13:2(1963), 211-306. 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